Seule organisation de la société civile active en matière de pèlerinage en Tunisie, l'Association de protection des hôtes de Dieu a effectué un sondage d'opinions auprès de 529 pèlerins tunisiens des deux sexes, de retour des lieux saints, cette année 2017, sur les conditions ayant entouré le pèlerinage du contingent tunisien. Les résultats de ce sondage présentés, hier, à Tunis, à la presse, ont montré que l'organisation du pèlerinage continue de souffrir de plusieurs lacunes à tous les niveaux, et ce malgré quelques améliorations. Le président de l'association, Adel Nasfi, a réclamé, à cet égard, une réforme profonde de l'opération à même d'apporter les améliorations attendues. 87% des pèlerins questionnés ont été d'avis que les prestations fournies étaient en deçà du prix payé, soit 9510 dinars pour le pèlerin du contingent tiré au sort et 21 mille dinars pour le pèlerin pris en charge par des résidents à l'étranger et payant en devises. Une des lacunes mentionnées par le président de l'association a trait à l'écart entre les hôtels réservés aux tunisiens dans les villes saintes de la Mecque et de Médine, de sorte que tout en payant le même prix, certains pèlerins parmi les tirés au sort ont bénéficié d'hôtels de cinq et quatre étoles et d'un bon séjour alors que d'autres ont été logés dans des hôtels de trois et deux étoiles, notamment à Médine, ce qui a poussé les concernés à organiser des mouvements de protestation. Les pèlerins payant en devises ont été logés dans des hôtels de luxe. Cependant, les pèlerins tunisiens qu'il s'agisse des tirés au sort ou de ceux pris en charge, se sont plaints des mauvaises conditions prévalant dans le camp des pèlerins tunisiens à Mina dont la capacité d'accueil atteint 7500, tandis que le nombre des pèlerins tunisiens est passé à 10300, cette année, outre le manque de climatisation et de blocs sanitaires. Sur un autre plan, les pèlerins tunisiens se sont plaints des mauvais services fournis par la délégation sanitaire.65% des pèlerins questionnés n'ont pas été satisfaits du rendement de l'équipe médicale, alors que le taux des satisfaits avait atteint 80% des pèlerins en 2014. Des lacunes ont entaché aussi les conditions de transport, et les services d'accompagnement et d'orientation religieuse, en raison notamment du nombre limité des éducateurs religieux et des accompagnateurs. Le président de l'association de la protection des hôtes de Dieu a indiqué que quelques 80 pèlerins ont chargé son association de déposer en leur nom des plaintes auprès des tribunaux compétents pour être compensés des dommages subis à cause des lacunes ayant entaché le pèlerinage de 2017. Cette évaluation a porté également sur les prestations fournies, en la matière, par le secteur privé, à travers quatre agences de voyages qui s'étaient occupé du pèlerinage d'un certain nombre de tunisiens ayant obtenu courtoisement des visas de l'ambassade d'Arabie saoudite à Tunis. Adel Nasfi a affirmé que contrairement aux prétentions, les services fournis à ce contingent de pèlerins tunisiens par le secteur privé avaient été plus médiocres tandis que le prix payé avait été supérieur aux prix du secteur public ou étatique.