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Le cri de détresse des médecins praticiens
Nabeul — Hôpital régional Mohamed-Tlatli
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 12 - 2018

Entre les difficultés des services de maternité (gynécologie-obstétrique), de pédiatrie et de néonatalogie, l'absence d'un biologiste dans le laboratoire d'analyses médicales et un service de radiologie aux abois, la situation dans l'hôpital régional Mohamed-Tlatli à Nabeul est plus qu'inquiétante.
Avec 5.600 naissances par an dans le service de néonatalogie et une moyenne de fréquentation des urgences de plus 150 patients par jour, l'hôpital régional Mohamed-Tlatli est l'une des pierres angulaires de la santé publique dans le gouvernorat de Nabeul. Malheureusement, malgré son importance et son emplacement en plein centre-ville de la Cité des potiers, ce complexe hospitalier souffre le martyre d'un manque de médecins praticiens. Cette situation a poussé ses cinq chefs de service à signer, le 22 novembre 2018, une pétition exprimant «la possibilité d'une démission collective d'ici fin décembre» pour attirer l'attention des responsables régionaux et le ministère de tutelle de la gravité de la situation.
«Au bord de la fermeture»
«On a tiré la sonnette d'alarme, parce que la situation est presque dramatique, dans le sens que l'hôpital de Nabeul est au bord de la fermeture, notamment le service de gynécologie-obstétrique. En effet, il y a un seul médecin en la personne du Pr Chawki Mrazguia», a déclaré Dr Haythem Bachrouch, assistant hospitalo-universitaire de la faculté de médecine de Tunis et chef de service par intérim de pédiatrie et de néonatalogie de l'hôpital Mohamed-Tlatli de Nabeul.
Parallèlement, le service de pédiatrie est aussi à risque, selon Dr Bachrouch, car c'est le seul service universitaire dans la région qui compte trois assistants hospitalo-universitaires dans un gouvernorat qui comprend plus d'un million d'habitants.
«D'autre part, celui de Menzel Témime va bientôt perdre ses deux médecins pédiatres. Dr Haddadi va quitter le service pour rejoindre un poste dans un pays du Golfe, et Dr Kilani envisage de démissionner, car la situation n'est plus tenable», a-t-il précisé. «De ce fait, notre service aura la lourde tâche de prendre en charge tous les jeunes patients du nord du Cap Bon (de Menzel Témime à El Haouaria). Reste à rappeler que dans le cadre du service civil, deux médecins apportent déjà leur aide dans notre service. Ces deux derniers ont déjà accompli six mois de leur service civil. Donc, nous sommes dans l'anticipation pour éviter le scénario de vacance du service de gynécologie-obstétrique», a-t-il ajouté. Dr Bachrouch a également mis en relief le cas d'un médecin spécialisé dans la réanimation néonatale et dont la situation reste floue.
«Dr Montassar Ben Dhia est un enfant de la région. Il a été formé, initialement, dans notre service. Puis, il a fait deux ans au service de pédiatrie de Tunis, ensuite, un stage de perfectionnement en France dans un grand service. En septembre 2017, Dr Ben Dhia a déposé une demande pour rejoindre notre service. Et jusqu'à mars 2018, il n'a pas reçu de réponse», a déclaré notre interlocuteur. «Aux dernières nouvelles, on lui a demandé de refaire une année de stage sans avoir la certitude que ce dernier puisse être payé. Face à cette situation, ce médecin spécialisé dans la réanimation néonatale pourrait repartir en France, car il a déjà reçu des offres très séduisantes pour occuper, soit le poste de chef de clinique, soit celui de praticien hospitalier (PH) dans un grand centre de néonatalogie».
Que des promesses…
Concernant la promesse du ministre de la Santé, M. Abderraouf Cherif, d'affecter dans un délai proche un médecin assistant dans le service de gynécologie-obstétrique, ainsi, que deux autres assistants hospitalo-universitaires, la réponse du chef de service de pédiatrie était la suivante:
«Sur tout le territoire tunisien, il y a 14 postes pour les assistants en gynécologie-obstétrique et seulement 14 candidats ont réussi le concours d'assistanat, dont une collègue qui a été admise dans le concours d'équivalence en France. Donc, concrètement, au total, il y a, actuellement, 10 assistants disponibles sur le territoire tunisien. Comment va-t-on les partager sur tous les services», s'est-il interrogé.
Et à en croire Dr Bachrouch, les problèmes de l'hôpital régional Mohamed-Tlatli ne s'arrêtent pas à ces deux services.
En effet, toujours d'après le chef de service de pédiatrie, le laboratoire de biologie médicale est «sans biologiste depuis deux ans ».
«Le médecin biologiste a été muté sans raison valable et sans remplacement. La situation, aujourd'hui, c'est que nous avons des bilans médicaux avec des résultats non fiables. Nous faisons face à une situation alarmante et qui peut présenter un danger pour les patients, surtout au niveau des groupes sanguins. Nous trouvons beaucoup de difficultés car nous n'avons pas de vis-à-vis pour discuter avec lui», a-t-il fait savoir.
Dr Bachrouch a aussi pointé du doigt une autre anomalie touchant cette fois-ci le service de radiologie.
«Ce service fonctionne depuis des années sans un radiologue après le départ de deux professionnels à la retraite. Néanmoins, on félicite Pr Bouzaïdi, qui est le seul radiologue de la région de Nabeul. Malgré tous ses efforts, ça reste insuffisant. On a même sollicité l'aide de cabinets de radiologues du secteur privé tel que Dr Maân Khalili qui a offert ses services gratuitement. Et je ne vous parle pas des problèmes que rencontre le chef de service de la pharmacie Dr Assouen Lassoued», a-t-il renchéri.
Lenteur administrative
Le jeune assistant hospitalo-universitaire a, par ailleurs, souligné que le service des urgences de l'hôpital régional Mohamed-Tlatli reçoit quotidiennement «entre 150 et 200 patients par jour » sous le pilotage de médecins conventionnés.
«Vous ne pouvez pas imaginer la charge de travail et le stress dans le service des urgences qui accueillent un grand nombre de cas d'enfants», a-t-il claironné
Enfin, du point de vue administratif, Dr Bachrouch a pointé du doigt la lenteur des procédures, ainsi que celui du temps de réponse des responsables à l'échelle de l'hôpital, voire au niveau régional.
«Par exemple, pour le cas du service de pédiatrie de Menzel Témime, j'ai sollicité pas mal de fois la direction régionale pour éviter sa fermeture en proposant d'autres alternatives. L'administration peut solliciter des médecins conventionnés qu'on peut former dans notre service. Sinon, si la fermeture du service est actée, j'ai suggéré de partager les patients entre les services de Tunis et de Nabeul», a-t-il mentionné. «On a l'impression que l'administration joue la stratégie des sapeurs pompiers. On attend la catastrophe pour réagir et résoudre les problèmes. Nous appelons tous les responsables pour nous aider à surmonter ces problèmes en adoptant une stratégie d'anticipation. En cinq années dans le service de pédiatrie, j'ai été le témoin du départ de trois chefs de service et de trois médecins spécialistes. Aujourd'hui, la situation à l'hôpital régional Mohamed-Tlatli est plus qu'alarmante. Elle est ingérable pour ne pas dire intenable», a-t-il conclu.


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