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Année blanche ou année noire ?
Menaces sur le système éducatif
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 01 - 2019

Le calvaire continue pour près d'un million de collégiens et lycéens. L'épreuve de force que se livrent le ministère de l'Education et la Fédération générale de l'enseignement secondaire (Fges) ne fait que se compliquer. Une année blanche n'est plus exclue. Idem pour l'enseignement supérieur.
L'aggravation de la situation devrait s'étendre à l'enseignement primaire puisque, déjà, les suppléants sont en grève sous prétexte de non-publication de la liste officielle des personnes concernées par l'intégration. Dans l'enseignement supérieur, aussi, le climat n'est pas plus sain. Ce qu'on appelle l'Union des enseignants universitaires chercheurs de Tunisie (Ueuct) et la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Fgesrs) sont à pied d'œuvre pour faire de cette année une année blanche.
Enfin, la société civile bouge
L'Ueuct a, d'ores et déjà, mis ses menaces à exécution en retenant les notes des examens partiels en attendant d'autres mesures plus radicales. De son côté, la Fgesrs a entamé depuis vendredi 11 janvier un sit-in dans le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Elle, aussi, rappelle, à qui veut l'entendre, qu'elle dispose de plusieurs cordes à son arc (dont la non-remise des notes des examens du premier semestre).
De cette façon, on note que c'est l'enseignement, à tous les degrés, qui est pris pour cible. Coïncidence ou pas, il existe un danger réel qu'il faut prendre en compte. Il semble que toute cette alliance syndicale n'est, aucunement, disposée à considérer la situation matérielle du pays comme le gouvernement essaye de le démontrer. Les revendications matérielles de toutes ces organisations ne pourront jamais être satisfaites à 100/100.
Mais, malheureusement, il n'y aurait aucune possibilité de sortie devant ce statu quo. Les autorités sont acculées dans leurs derniers retranchements et c'est ce sur quoi misent les responsables syndicaux.
On remarque, malgré tout, que la société civile se met à bouger. L'Organisation tunisienne de l'éducation et de la famille sort un communiqué timide mettant dos à dos les deux parties qui s'opposent à propos des examens du secondaire sans prendre une position tranchante. En outre, des élèves et leurs parents ont commencé à manifester dans les rues pour exiger que le système du contrôle continu soit mis en œuvre comme le stipule le calendrier élaboré conjointement par le ministère et le syndicat. D'autres citoyens se sont, carrément, adressés à la justice pour essayer de sortir de l'impasse en demandant aux procureurs de la République d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre de la Fges.
Pour beaucoup d'observateurs, ces réactions saines, somme toute, n'aboutiront pas parce que, normalement, la justice aurait pu intervenir de son propre chef depuis très longtemps. Par ailleurs, la Fges, se sentant toute-puissante, ne craint personne et dispose des armes lui permettant de contrecarrer toute mesure judiciaire. Les grèves, les boycotts, etc. resteront ses armes préférées à chaque fois qu'on s'opposera à ses projets. Enfin, il n'y a ni volonté politique manifeste, ni une partie habilitée à faire appliquer les règlements et la loi.
La Constitution garantit le droit au Savoir
Or tout le monde sait que ce qui se passe au niveau des collèges et des lycées est en contradiction flagrante avec les droits nationaux et internationaux de l'enfance ainsi que le droit constitutionnel à l'enseignement et au savoir que doit garantir l'Etat à tous les jeunes.
Qui va entendre raison dans cette tourmente ? Toutes ces personnes qui prétendent défendre des intérêts corporatistes oublient, royalement, les droits essentiels et élémentaires des enfants du peuple. Quand bien même ils auraient raison et que leurs demandes seraient légitimes, cela ne les autorise pas à pousser tout le pays vers la catastrophe.
Aujourd'hui, le Tunisien sait que l'on se dirige vers une année blanche. Il sait, également, que ceux qui sont derrière cet état des choses sont dans une logique kamikaze et se disent: « Après moi le déluge ».
On mesure, ainsi, l'absence totale de sens aigu des responsabilités et de sacrifice.
Car, chacun doit savoir qu'une année blanche est, tout simplement, une année noire pour toutes les familles tunisiennes.
En termes concrets, cela signifie qu'il n'y aura pas d'examens ni pour le deuxième, ni pour le troisième trimestre (dans les collèges et les lycées). Dans le primaire, on n'exclut pas une progression vers des mesures plus extrêmes comme le promettent certains. En cas de plus grande escalade avec les professeurs, les enseignants du primaire annoncent qu'ils engageront des actions de solidarité pour soutenir leurs collègues.
Tout le monde redouble !
Aussi, faudra-t-il dire adieu au concours de Neuvième, au Bac. Dans ce cas, les élèves perdront une année puisqu'ils ne pourront pas être évalués pour passer au niveau supérieur. C'est comme si tout le monde redoublait. Du coup, l'élève perdrait une année dans son cursus scolaire.
Ceux qui prétendent à l'accès aux lycées pilotes ou aux écoles préparatoires (pour les lauréats du Bac), ils devront déchanter. Et, selon les critères en vigueur pour le choix de ces lauréats, certains ne pourraient plus répondre à l'un des critères exigés, à savoir celui de l'âge. Car, d'ici l'année prochaine (si l'année scolaire prochaine n'est pas perturbée), les candidats auront vieilli d'une année. Ce qui pourrait entraîner des refus des institutions étrangères (françaises et allemandes, notamment). Attention, cela ne concerne pas, uniquement, les élèves des classes terminales mais tous les élèves poursuivant leurs études actuellement. Tous vont perdre une année.
Les mêmes considérations sont à prendre en compte pour les élèves qui vont se présenter au concours de Neuvième.
Il faut signaler que l'année blanche pour l'enseignement supérieur n'est pas qu'une simple hypothèse. Elle peut devenir une réalité amère d'autant que les deux syndicats rivalisent d' « ingéniosité » pour s'imposer sur la scène universitaire.
Les quelque 280.000 étudiants sont, pour leur part, menacés de recommencer leur année au cours de la saison 2019-2020. Cette année serait à oublier. Il n'y aura, donc, aucune promotion. Ceux qui attendaient, avec impatience, la fin de leurs études après de longues années de sacrifices devront encore attendre. Même le doute serait permis car personne ne peut garantir de quoi demain sera fait.
Pendant ce temps, le secteur privé (aussi bien les collèges que les lycées et les institutions universitaires privées) continuent, calmement, leur parcours sans qu'il y ait la moindre perturbation, ni le moindre accroc. Et dire que de nombreux enseignants grévistes, boycotteurs ou sit-inneurs dans le public exercent dans ces institutions ! Est-ce ainsi que l'on défend l'enseignement public et gratuit ?


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