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Y a-t-il un plan B ?
Blocage des examens dans le secondaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 01 - 2019

Les collégiens et les lycéens ont montré à leurs aînés qu'ils ont un sens plus développé des responsabilités. En descendant en masse, depuis lundi dernier, dans la rue, ils ont voulu faire comprendre au ministère de l'Education et à la Fédération générale de l'enseignement secondaire qu'ils ne se laisseront plus faire
Désormais, il faudra compter sur leur capacité à s'imposer dans les débats en cours et que les problèmes qui ne les concernent pas ne doivent plus leur causer de préjudices. Les deux parties en conflit se sont affrontées durant de longs mois sans se soucier, vraiment, des intérêts des élèves. C'est, du moins, ce que tout le monde pense.
Où est le syndicalisme authentique ?
Au lieu d'assumer leurs rôles respectifs, le ministère et la Fges se complaisent à s'accuser, mutuellement, de provoquer la crise sans montrer la moindre volonté à la résoudre. L'intervention directe des élèves, des parents et des associations de la société civile cherchent à peser de tout leur poids pour pousser les deux parties concernées à trouver une issue au problème actuel qui est en train de détruire le système éducatif.
Fait sans précédent, le boycott de tous les examens depuis le début de cette année scolaire a eu l'impact le plus négatif sur le déroulement de tout le processus. Jamais l'Ecole tunisienne n'a été confronté à une telle catastrophe. Aucun syndicat, depuis l'Indépendance n'a cherché à nuire aussi durement à l'institution éducative. Avant 2011, les combats syndicaux étaient plus responsables et leurs auteurs étaient, réellement, des militants. Car ils avaient devant eux un pouvoir très fort et, parfois, sans pitié. On pouvait, donc, supposer que les syndicalistes de cette époque révolue militaient pour des causes justes en risquant leur avenir, voire leur vie. Ce qui n'est, nullement, le cas aujourd'hui.
Dans la conjoncture actuelle, le travail syndical, pour certains, est devenu une occupation pour passer le temps et se mettre en vedette, beaucoup plus qu'un militantisme authentique. Les gens qui s'adonnent à ces « activités » n'ont pas l'étoffe de ces grands noms du temps de la vraie Ugtt. Toutefois, ils sont obligés de se trouver un jeu.
Malheureusement, ce jeu n'a plus de limites. Les conséquences sont, toujours, désastreuses pour l'économie et le climat social. D'où l'étonnement de nombreux Tunisiens qui ne comprennent pas qu'il y ait autant de revendications les unes plus importantes que les autres. Les quelque 700.000 chômeurs sont des laissées - pour - compte. Lors de nombreux mouvements de protestation, ces sans-emploi se sont dits choqués qu'on les oublie. L'Ugtt ne cesse de demander des augmentations au profit des salariés sans accorder la moindre importance à leur sort. Pour eux il est indécent de pratiquer cette politique. Il y a, néanmoins, de nombreux citoyens prêts à renoncer à des augmentations salariales, à l'heure actuelle, pourvu que des mesures concrètes soient prises en faveur des chômeurs. C'est ce qu'on appelle le sens du civisme et du patriotisme. Existe-t-il chez ces marchands de la politique du pire et de la surenchère ?
Pourtant tout le monde sait que la situation économique du pays n'est pas en mesure de satisfaire des demandes irraisonnables. De plus, l'argent n'est pas le plus important, notamment quand le pays est menacé ou l'avenir de la jeunesse est soumis à rude épreuve.
Au nom de quel droit ?
Comment une poignée d'hommes peut-elle décider du sort de toute une génération parce qu'elle n'éprouve aucune empathie envers un ministre ou un officiel ? Est-il du droit de la Fges de maintenir tout un pays sous la pression pendant de longs mois ? De quel droit use-t-on si tant est que cette organisation reconnaisse le droit ? On l'a vu, d'ailleurs, à plusieurs reprises, cette fédération ne reconnaît personne et n'est prête à se soumettre à aucune loi. Convoquée à plusieurs reprises pour des auditions à l'Arp, elle a ignoré royalement la convocation. Le message est clair : cette structure syndicale n'est tenue par aucun lien et n'est redevable à aucune instance quelle qu'elle soit.
Pas même notre jeunesse qui est sortie de son silence pour signifier son désarroi et sa peur qu'on lui vole ses rêves n'a réussi, non plus, à émouvoir ces responsables syndicaux. Aussi, était-ce dans une ambiance bon enfant que nos élèves ont organisé des marches à travers toutes les villes du pays pour crier leur ras-le-bol de cette crise qui n'en finit pas.
Tout aussi bien du côté des autorités que du côté syndical, aucune note positive n'est venue raviver l'espoir d'une solution. Nos élèves se sentent ignorés et dédaignés. C'est pourquoi, ils ont tenu à rappeler qu'ils étaient là et qu'on ne pourra rien faire sans eux.
Du côté des autorités, on a commencé à réagir en essayant de rassurer en affirmant qu'il n'est pas question qu'il y ait une année blanche. Tout sera fait pour éviter cette issue. Mais ce discours ne convainc personne car on ne voit pas comment le ministère pourrait surmonter les obstacles érigés par la Fges. Celle-ci, de son côté, affiche sa satisfaction et répète qu'elle ne reculera devant rien tant que ses exigences ne seront pas satisfaites.
Faut-il ignorer la masse silencieuse ?
En gros, chacun exige de l'autre les mêmes conditions sans qu'il y ait une réelle volonté d'effectuer une véritable percée.
Apparemment, l'issue n'est pas proche parce que les demandes de la Fges sont impossibles à satisfaire dans leur totalité et dans la conjoncture économique actuelle. C'est ce que des responsables ministériels n'ont cessé de rappeler.
Dernièrement, on a commencé à parler de la possibilité de parvenir à dépasser le blocage des devoirs pour le deuxième trimestre. Mais on voit mal comment il est possible de le faire devant l'attitude intransigeante de la Fges. Il est à remarquer, ici, que la masse silencieuse des enseignants commence à se lasser de ce statu quo. Et, justement, il faut signaler qu'un grand nombre parmi eux a déjà fait passer les devoirs programmés. D'autres sont indécis et sont pris entre deux feux : se plier aux consignes de leur syndicat ou obéir à leur devoir d'enseignants. Effectivement, la mission du professeur ne se limite pas à donner, uniquement, des cours ; mais, aussi, à effectuer tout ce qui y est lié. À savoir les évaluations comprises dans le système du contrôle continu. Autrement, on considère que le professeur n'a pas rempli sa mission. Donc, il y a un travail qui n'a pas été accompli.
À l'heure actuelle, le ministère doit préparer son plan B. Dans ce cas, l'idée d'une année blanche ne doit pas figurer dans son agenda. À cet effet, il est possible de préconiser des issues.
Appliquer le passage automatique des élèves vers le niveau supérieur n'est pas une option à rejeter si le blocage de la situation perdure et menace le troisième trimestre. Cela a été déjà fait sous le ministre Néji Jalloul.
Une démarche particulière serait adoptée pour les examens nationaux. Au niveau de la «Sixième» les dégâts ne pourraient exister que dans deux cas. Le premier, si la situation pour le secondaire s'envenime davantage et que les enseignants du primaire rejoignent le mouvement de leurs collègues du secondaire.
Le second cas concerne les suppléants qui boudent les cours et menacent l'escalade.
Sinon l'examen de «Sixième» ne court aucun risque.
Il reste l'examen du Diplôme de fin d'études de l'enseignement de base ou «Neuvième» ainsi que le Bac.
S'il n'y a aucune solution en vue, la Direction générale des examens au sein du ministère de l'Education est pleinement outillée et capable d'organiser ces échéances. Cette direction a prouvé, surtout l'année dernière, qu'elle était à la hauteur lorsqu'elle a mis en œuvre l'envoi des sujets du Bac à distance. Son action dans la numérisation des sujets d'examens peut s'avérer très utile cette année dans le cas où on serait amené (pourquoi pas ?) à passer quelques épreuves sous forme numérique. En tout cas, on est convaincu que la parade sera trouvée par les techniciens du ministère (Direction générale des examens, Centre national des technologies de l'éducation).
L'hypothèse que les examens nationaux soient effectués dans des conditions différentes de celles des années passées n'est pas à écarter. On sait que le ministère dispose d'une banque de données comprenant les sujets proposés par les enseignants pour les différents examens (Sixième, Neuvième et Bac). En cas d'urgence, il y a possibilité d'organiser ces échéances dans un autre cadre que celui des années précédentes. Le personnel à mobiliser devrait être avisé suffisamment à l'avance pour ne pas tomber dans le piège des défaillances de dernière minute. Quitte à recourir aux réquisitions.
Dans ce contexte, la justice est appelée à se prononcer, au plus vite, sur les centaines de requêtes adressées par les parents. Cela est de nature à clarifier le travail devant le ministère de l'Education et des parents. Il serait, tout à fait, inadéquat de rester dans le flou total jusqu'à la dernière minute.
Le silence ou l'absence de réaction, notamment du dispositif juridique, ne peut qu'étonner l'opinion publique.


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