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La bête noire de l'artisanat
Contrebande et contrefaçon
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2019

Etroitement imbriquées dans le système économique national, la contrebande et la contrefaçon ne peuvent être chiffrées facilement.
Selon les chiffres publiés par l'Office national de l'artisanat tunisien (Onat), le secteur de l'artisanat compte 1.784 entreprises artisanales actives dont 573 exportatrices. Il offre entre 350 et 400 mille emplois dans ses différentes filières. Jusqu'à 2012, il contribuait à hauteur de 4% au PIB, mais à partir de l'année 2013 jusqu'à ce jour, le secteur ne contribue plus qu'à 2% du PIB. Entre 2016 et 2017, le nombre d'artisans inscrits est passé de 158.412 à 162.831 avec un taux d'encadrement respectif de 45.26% et 46.5% pendant la même période. Le nombre des entreprises enregistrées est passé de 53 à 55 entre 2015 et 2016. « Les chiffres estimés n'ont pas évolué. Nous supposons qu'il n'y a pas eu d'artisans supplémentaires dans le secteur.
Par contre, on constate qu'il y a eu 4.419 nouveaux inscrits en 2017 contre 3.579 en 2016 et que le taux des femmes actives inscrites dans le secteur a évolué de 1,47% entre 2016 et 2017, passant de 81,93% à 83,4%. Pour le nombre des entreprises enregistrées, on constate que les artisans deviennent de plus en plus conscients de l'importance de l'enregistrement et de l'officialisation de leur existence. L'intervention de la Fena pour le maintien du régime réel a été à l'origine de la progression importante des entreprises enregistrées en 2016-2017 », indique Abdellatif Kaabi, Consultant international en management, marketing et communication d'entreprise, rencontré en marge d'une conférence sur « La contrebande et la contrefaçon dans le secteur de l'artisanat », tenue récemment au siège de l'Utica.
L'artisanat par région
A la fin de l'année 2017 et à titre indicatif, sur un total de 162.831 artisans enregistrés dans les registres de l'Onat, les régions de Kairouan, Gabès, Sousse, Monastir, Gafsa et Sfax occupent environ 69.994 artisans enregistrés, soit 42,7% du total enregistré. La capitale Tunis, connue pour ses souks, le sefseri, la chéchia, la jebba…, lieu saint de l'artisanat tunisien, ne représente que 3,2% du total enregistré.
Pour les villes de Nabeul, Tataouine, Médenine et Kébilli, connues pour leurs traditions artisanales, elles ne représentent que 10,3% du total des artisans enregistrés à l'Onat.
En ce qui concerne la répartition du nombre des entreprises artisanales exportatrices par gouvernorat, Nabeul, Tunis, Sousse, Monastir, Médenine et Kairouan assurent 91,64% du total des exportations avec 593 artisans exportateurs. Ils sont suivis de loin par les gouvernorats de Mahdia, Ariana, Sidi Bouzid, Jendouba, La Manouba, Bizerte, Gabès, Béja, Zaghouan, Le Kef, Kasserine, Sfax avec un taux de 8,34% et 63 artisans. Quant aux gouvernorats de Ben Arous, Siliana, Tataouine, Gafsa, Tozeur, Kébilli, ils sont totalement absents. «Certaines régions ne sont pas du tout concernées par l'export à l'heure où six gouvernorats réalisent, à eux seuls, presque 92% de l'export artisanal contrôlé. Au cours de l'année 2016, le gouvernorat de Nabeul enregistrait la plus grande proportion en termes de valeur des exportations atteignant 40,42%, suivie de Sfax par 34,98% et Monastir 10,50%», souligne Kaâbi.
La contrebande et la contrefaçon, un vrai casse-tête
La contrebande, qui n'est pas spécifique à l'artisanat, entraîne des conséquences multiples et d'importantes pertes fiscales. Une manne dont doit se priver notre pays, qui en aurait pourtant besoin pour financer sa croissance. Un fléau qui entraîne des dommages évaluables à des dizaines de milliards annuellement. «La contrebande représente en elle-même une activité criminelle qui peut en accompagner d'autres. Il faut donc la considérer comme une partie d'un ensemble plus vaste », souligne Kaâbi.
Pour la contrefaçon, souvent associée à la contrebande, elle entraîne des conséquences lourdes pour le secteur artisanal. Cette activité observe un fléchissement remarquable dû à la présence massive des produits de contrefaçon sur le marché local menaçant de ce fait des magasins, connus et recommandés pour la vente des produits artisanaux, qui risquent de fermer. Plus de 50.000 artisans sont menacés de chômage. «Les produits d'imitation de l'artisanat tunisien et des marques internationales inondent actuellement le marché tunisien. Ils représentent plus de 60% du marché artisanal. Ces produits sont aussi vendus à des prix très bas. Certains magasins spécialisés dans la vente des produits artisanaux se trouvent obligés de vendre des produits contrefaits», dénonce-t-il.
Notre interlocuteur ajoute qu'il est très difficile de distinguer le produit artisanal imité du produit original. Les produits faux ne sont jamais identifiables par le consommateur, bien qu'ils ne présentent guère les mêmes caractéristiques. Les composantes des articles falsifiés sont censées nuire à la santé du consommateur. Du plomb, du fer, du magnésium, du zinc… sont autant de matières considérées comme cancérigènes. Une répercussion négative sur le tourisme qui est attiré par le produit artisanal tunisien.
Quel coût ?
La contrebande a coûté au secteur de l'artisanat des pertes estimées à 91,548 millions de dinars en 2017. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre (81,825MDT en 2015 et 85,505MDT en 2016). En ce qui concerne le coût de la contrebande, tous secteurs confondus, il est de l'ordre de 2.288,705 millions de dinars en 2017. Le coût de la contrebande supporté par le secteur artisanal par rapport à tous les secteurs confondus est de l'ordre de 4%.
Quant à la contrefaçon, elle a un véritable coût économique et social. Pour les créateurs, ce fléau déprécie leur travail que les droits de propriété intellectuelle sont censés protéger et valoriser. Pour les entreprises, cette activité illicite constitue un préjudice moral (l'image et la réputation de la marque sont ternies par l'affluence des contrefaçons de mauvaise qualité) et un préjudice économique en créant une barrière à l'exportation, en entraînant une perte de leur chiffre d'affaires, une diminution de leurs bénéfices et une réduction de leurs parts de marché. Ce qui ne peut manquer d'avoir un effet négatif sur l'emploi. « La contrefaçon entraîne de lourdes pertes économiques et fiscales en raison des circuits clandestins qu'elle emprunte. Le contrefacteur ne paye aucune taxe, ce qui lui permet de dégager d'énormes marges de profit tout en offrant ses produits à des prix défiant toute concurrence», dénonce Kaâbi.
Acheter une contrefaçon, c'est…
Le consultant indique qu'acheter une contrefaçon, c'est prendre un risque pour sa santé car les produits contrefaits échappent à toute norme de sécurité, à tout contrôle de qualité. « En achetant par exemple des produits cosmétiques ou des accessoires contrefaits, vous vous exposez à des risques d'allergies», indique-t-il.
Cette pratique soutient, également, les réseaux mafieux et criminels puisque la contrefaçon a souvent des liens avec ces réseaux : drogue, travail clandestin, criminalité organisée, voire terrorisme. En un seul mot, acheter une contrefaçon c'est accepter de mettre en péril notre industrie… La contrefaçon fait planer sur notre économie le spectre d'un ‘'pillage industriel'', qui, à terme, menace sa sécurité et sa prospérité.
Comment la déceler ?
Plusieurs indices peuvent permettre aux acheteurs de distinguer un produit authentique d'une copie. Il existe, tout d'abord, le prix du produit qui est le critère déterminant d'une contrefaçon. L'acheteur doit donc se montrer attentif aux offres de prix anormalement basses. Il y a, également, le lieu de vente. Les marques de luxe sont vendues exclusivement par les magasins de marque, les revendeurs agréés et les sites officiels des maisons qui distribuent par Internet.
Parmi les autres indices, il existe l'emballage. Celui des produits contrefaits est la plupart du temps de mauvaise qualité, contrairement aux emballages de produits authentiques. L'acheteur devra prendre soin d'examiner la qualité d'impression avec les éventuels défauts qui pourraient surgir (lignes moirées, impressions floues, mauvaises combinaisons de couleurs…). Les étiquettes constituent également un indice important. Il convient de se montrer vigilant quant à l'orthographe de la marque et des noms de société.
Finalement, on a l'argumentation des vendeurs. Certains vendeurs avancent souvent que leurs produits ont été fabriqués légalement dans tel pays d'origine. Toutefois, cette information ne permet pas de déduire l'authenticité du produit ni même si le produit a été légalement importé en Tunisie. Les acheteurs pourront demander des renseignements auprès de la société fabriquant les produits authentiques et/ou des organismes officiels : Fena, ONA …


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