On l'avait annoncé il y a quelques jours. Malgré le démenti de la chambre syndicale, les chauffeurs des taxis individuels et collectifs ont prévu de faire grève les 26, 27 et 28 mars afin de faire pression sur l'autorité de tutelle et obtenir la satisfaction de leurs revendications. Il semblerait, à la dernière minute, que les chauffeurs de taxis collectifs aient décidé de ne pas débrayer et de se désolidariser de leurs collègues. Une situation ambiguë et chaotique qui a perturbé le trafic, le quotidien des clients et des citoyens dépendant des moyens de transport individuel et collectif. Hier, plusieurs conducteurs de taxi n'ont pas fait grève. Après avoir débrayé pendant quelques heures par peur des représailles des collègues, certains ont finalement décidé de remettre leur compteur en marche en limitant le nombre de leurs courses à quelques zones. Dans le gouvernorat de Ben Arous, à Borj Cédria plus précisément, certains chauffeurs de taxis ont travaillé malgré la consigne de leurs collègues mais en posant leurs propres conditions aux clients. Une cliente voulant se rendre au centre-ville de Tunis en a fait les frais. Le chauffeur de taxi a refusé de la déposer à l'endroit indiqué en avançant des arguments peu convaincants : «Je ne peux pas me déplacer jusqu'à Tunis. Je ne travaille que dans la zone de Borj Cédria. Si je me rends à Tunis, je risque de me faire caillasser la voiture par les collègues en grève». «Il faut adopter une attitude claire. Soit vous faites grève, soit vous amenez le client à la destination indiquée. Cela ne se fait pas de poser vos conditions et de choisir les courses qui vous arrangent», lui répond vertement la cliente qui a finalement décidé d'annuler sa course. Selon d'autres témoins et dans d'autres zones du Grand-Tunis, cette grève n'a pas été respectée par de nombreux taxis collectifs qui sillonnaient les ruelles de la capitale. «J'ai vu des conducteurs de taxi embarquer des clients dans la zone de Bab Khadra». Idem pour une cliente qui a pu se déplacer jusqu'à La Marsa en taxi. A rappeler que les chauffeurs de taxi ont décidé de débrayer pour plusieurs raisons dont la modification de la fréquence de la visite technique des véhicules, l'octroi des licences, l'assouplissement des contraventions routières et des sanctions à l'encontre des taxistes….