Les protégés de Youssef Zouaoui ont besoin d'être secoués pour redémarrer… Il y a très longtemps que l'équipe cabiste n'avait plus caressé l'espoir de jouer pour l'octroi d'un titre, en championnat bien évidemment. Les dernières vraies sensations données à ses fans remontent à près de 20 ans, en 1992, précisément quand Mondher Almia et ses coéquipiers avaient laissé filer un sacre largement à leur portée, en toute fin de course. A regarder autour de soi, depuis l'avènement du non-amateurisme dans les milieux sportifs, il était devenu extrêmement difficile, voire impossible pour certains clubs, de se frayer un chemin menant à la consécration. C'est le cas du CAB qui s'est rendu à l'évidence sans toutefois se résigner. On continue à jouer, à se passionner et … à rêver ! Seulement, dans les conditions actuelles, réaliser son rêve n'est pas demain la veille. Tout le monde en convient. Les clubs les plus huppés relégueront en permanence les plus modestes au second rang, condamnés à jouer les trouble-fêtes, à animer la compétition. Le salut du CAB passant désormais obligatoirement par la politique de la formation des jeunes et c'est ce qui s'y effectue actuellement. On a confié les destinés des catégories des jeunes à des enfants du club. On peut citer notamment Hassine Jemaâ, Hichem Essid, Larbi Baratli, Ridha Mokrani, etc. Les résultats de ces dernières saisons sont encourageants grâce à des joueurs de talent qu'on découvre année après année dans ces «petites» catégories. Et le premier à en être satisfait dans le staff technique élargi n'est autre que l'entraîneur Youssef Zouaoui. «La formation au niveau des jeunes a ce mérite de puiser en permanence dans le vivier local, de repérer les talents et de les aider à progresser et donc à s'épanouir. Ce sont eux qui permettront, très prochainement, d'élargir la base de l'effectif», affirme-t-il. Pour plus de discipline ! Elargir la base de l'effectif signifie motiver davantage les joueurs à donner plus et à faire encore mieux. Autrement dit, chacun devra mériter la place qu'il occupe. On entend, sans arrêt, par-ci par-là que le comportement de certains, cabistes, tout particulièrement en dehors du stade, n'est pas irréprochable. Beaucoup de langues, au sein et autour du club, se sont déliées pour dénoncer ces écarts qui nuisent à la progression du groupe. C'est dans ce contexte, loin d'être sain, que les responsables bizertins s'efforcent en cette période de mercato de recruter des joueurs susceptibles d'apporter un plus dans l'immédiat et dans l'avenir On a parlé d'un milieu défensif, un Marocain du nom d'Idriss, dont on dit beaucoup de bien mais surtout de ces deux jeunes venus de la Stir Zarzouna, Anouar et Dhia, outre les quatre purs produits de l'école bizertine, en l'occurrence Bouhaleb, Mobtagha Ouerghi, Irathni et Ben Hamouda. Maintenant, s'atteler à élargir la base de l'effectif, c'est bien, mais permettre à l'équipe d'afficher sa personnalité, c'est encore mieux! En effet, les Cabistes qui sont un peu trop tendres, notamment au niveau de l'attaque, ont besoin d'avoir une présence physique plus prononcée. Les petites tailles n'impressionnent pas dans le football moderne. Le CAB a, aujourd'hui, plus que jamais besoin d'arguments physiques pour «peser» sur ses adversaires. Regarder droit devant… Les responsables cabistes n'ont plus d'autre choix que de regarder devant. L'avenir s'annonce plutôt meilleur quand on voit tous ces jeunes venir étoffer le groupe, l'objectif étant, bien sûr, de construire une équipe compétitive pour les années à venir. «Nous sommes réalistes, nous ne devons pas tromper le public bizertin. Nous n'avons pas une équipe qui puisse jouer les premières places. Nous œuvrons à fonder les bases solidement. Cela prend du temps», n'a cessé de marteler Youssef Zouaoui. Il faudra tout simplement prendre son mal en patience. Pourquoi les Cabistes déçoivent-ils? Le constat général est sans ambiguïté à l'issue de la phase aller. Les Bizertins sont loin de leur forme habituelle, a-t-on remarqué. Ce ne sont pas les résultats, en deçà des espérances, qui déçoivent mais les prestations fournies par les protégés de Youssef Zouaoui qui laissent à désirer. Nous voulons pour preuve les matches contre l'ESS à Bizerte, à Gafsa et à Kairouan face respectivement à EGSG et à la JSK ou encore à Jendouba contre JS, en Coupe de Tunisie. Outre les raisons citées plus haut, il y en a une qui traduit la nonchalance des Nordistes et que Youssef Zouaoui avance comme argument récurrent. «Les joueurs se déploient à fond lors des séances d'entraînement, assimilent parfaitement les automatismes mais n'arrivent pas à exprimer leurs acquis techniques et tactiques quand il s'agit d'un match de compétition officielle», reconnaît le technicien cabiste, déçu lui aussi d'un tel gâchis. Les responsables du club ont cette tâche primordiale de remettre de l'ordre dans la tête des joueurs, du moins certains d'entre eux, afin que l'équipe en tant qu'ensemble puisse décoller de nouveau. Plus de communication entre les différentes parties concernées est vivement conseillé!