Dans toutes ses palettes de couleurs, le CA ne manque jamais de renvoyer l'image de pouvoir et de vouloir se transcender, d'ajouter une dimension à sa vraie valeur en dépit de tout ce qu'il a pu rater, ou même gâcher... Le temps de l'équipe ordinaire est de nos jours révolu. L'épanouissement que ce soit dans le jeu sur le terrain ou dans le mode de fonctionnement dans les bureaux est désormais un compromis raisonnable, une stratégie pour sauvegarder par les méthodes créatives. Les nouvelles exigences des temps modernes imposent forcément un comportement d'une plus grande dimension et lorsqu'on veut passer d'une étape à l'autre, beaucoup de choses doivent nécessairement évoluer. Ainsi la gestion humaine dans un club comme le Club Africain ne peut pas rester la même. Quel que soit le contexte, quel que soit le message à véhiculer, la remise en cause, de surcroît collective, doit aujourd'hui passer en premier lieu. Les actes, les initiatives, les positions devraient traduire un véritable état d'esprit à l'égard de tout ce qui est censé être entrepris, ou encore provoqué… Les idées, les arguments à travers lesquels devrait se construire l'avenir du club seraient destinés à matérialiser le schéma idéal en vue d'une sorte de montée en puissance. Cependant, en football, et en sport de façon générale, avoir des idées bien élaborées ne suffit pas. Il faut également savoir les concrétiser. Loin des rangs autour desquels on tient à faire tourner le club. Des étiquettes aussi, puisque l'idée qu'on se fait des pourvoyeurs, des pères spirituels, comme on a tendance à les appeler, nuit au club beaucoup plus qu'elle ne lui rend service. On se fait toujours le crédit de penser qu'on pourrait avoir quelque chose à améliorer sur ce qui se conçoit dans le paysage du club. Quelque chose de neuf et d'intéressant. Mais oserons-nous avouer que le « démon » clubiste ne semble pas le quitter. A vrai dire, ce qui s'y passe actuellement nous apparaît comme le plus extérieur, sinon le plus étranger. Les pratiques que l'on ne cesse d'adopter sont assez symptomatiques de la manière avec laquelle on gère le club. Elles sont encore autant regrettables pour les réactions qu'elles suscitent que pour les raisons qui les déclenchent. Raison témoignant d'un rétrécissement de certaines procédures à des formes inarticulées, entraînant la quasi-totalité des acteurs dans un dépassement qui repousse ses propres bornes. La confusion qui règne actuellement est avant tout la conséquence d'un manque flagrant de responsabilité et d'une démission auxquels on ne trouve pas vraiment d'explication. Si les membres qui ont le pouvoir de décision sur tout ce qui touche à l'avenir n'arrivent pas à assumer leurs responsabilités et tout ce qui leur incombe, il ne faut pas s'attendre à ce que les choses s'améliorent aussi rapidement qu'on ne le pense. Il ne faut pas s'attendre aussi à ce que l'ambiance dans ce genre de contexte puisse changer du jour au lendemain. Que ces gens, et derrière eux tous ceux qui les ont placés aux postes de responsabilité, n'arrivent pas à imposer leurs choix et toutes les décisions qui en découlent, cela on a fini à la limite par «le comprendre». Mais qu'ils aient recours à des interpellations qui sont loin de pouvoir répondre aux véritables besoins du club, ce n'est plus de l'insuffisance. Cela va bien au-delà ! C'est un peu dommage car à chaque fois qu'on attend sa résurrection, tel que le veulent ses responsables, le CA retombe dans ses travers. Il aurait pu certainement bénéficier de ce dont il aurait besoin pour s'affirmer, mais à force d'accumuler des éléments négatifs, il avait finalement pris une autre direction. Un autre chemin... Ses responsables auraient pu pourtant se donner une autre vocation, d'autres prérogatives en étant surtout plus impliqués. Mais réduire l'avenir du club aux humeurs et à la bonne volonté de certains a pour effet de faire oublier l'essentiel. Le football est avant tout une question de terrain. L'histoire l'a souvent démontré. Mais c'est aussi une question de mentalité et d'état d'esprit. Appartenir à un club comme le CA en donne davantage de la réflexion. Encore une fois, ce qui se passe actuellement ne peut que confirmer l'idée qui fait du football un tremplin. Mais le patrimoine clubiste restera toujours l'incarnation de moments historiques. Le CA aurait assurément besoin d'une autre force, d'un autre pouvoir de résolution, ne serait-ce que pour rendre les choses à leur juste valeur et à faire en sorte qu'elles soient détachées de tout ce qui est de nature à les conditionner outre mesure. Au fait, les priorités clubistes ne seront pas seulement le résultat, ni encore le rendement sur le terrain. C'est à la fois une philosophie dans le jeu et de comportement, une source de libération, d'épanouissement. Une vocation, une morale. On a vu rarement le club en disposer. Quelque part, il y manque de la virtuosité. Une sorte d'éthique qu'on ne cesse de perdre au moment où la simple présence constitue une opportunité avant d'être une responsabilité. Il faut dire cependant qu'éviter de subir la pression est quelque chose de difficile. Mais le Club Africain en a tellement concédé qu'il n'y arrive plus aujourd'hui à s'en démarquer. La vérité à laquelle il s'expose désormais et celle du terrain et tout ce qui en découle, ça fait deux. Reste qu'au-delà de tous les écarts, au-delà de tous les excès, dans le bon ou le mauvais sens, il restera encore pour le club cette faculté de recherche permanente de renaissance et d'enthousiasme. Il faut voir, et bien sûr imaginer, comment deux équipes comme le CA et l'ESS vivent ce choc au moment où ils ont quelque part les mêmes soucis. Comment parviendraient-ils à optimiser leur centre d'intérêt pour donner sens et signification à tout ce qu'ils sont censés entreprendre sur le terrain. Leurs objectifs, leurs ambitions seront indexés en termes de comportement et de conviction. Une pareille option serait-elle suffisamment logique à partir du moment où l'exigence et la contrainte du résultat imposent peut-être l'émergence d'un comportement particulier, de priorités spéciales ? Parviendraient-ils à se protéger de tous les écarts, de tous les conditionnements ? Car aussi loin que pourrait lui permettre sa tendance à se métamorphoser, à se construire et à se doter de nouvelles prérogatives, le CA dispose toujours de cette aptitude particulière pour se relancer, pour ne plus douter. Dans toutes ses palettes de couleurs, il ne manque jamais de renvoyer l'image de pouvoir et de vouloir se transcender, d'ajouter une dimension à sa vraie valeur en dépit de tout ce qu'il a pu rater, ou même gâcher... Officiel Zaïem au CA Nous avions évoqué il y a quelques jours le possible échange entre le CA et le CSS de Emir Akrout contre Kamel Zaïem. Aujourd'hui, c'est chose faite, puisque la transaction a été finalisée. Après Ezéchiel, le Tchadien qui a signé un contrat de quatre ans, le CA se renforce sur le plan offensif avec l'arrivée de Zaïem. Ce dernier a failli opter pour l'équipe de Bab Jedid il y a deux saisons. Ce n'est que partie remise. Il apportera son expérience, surtout continentale, à l'équipe, d'autant que le CA s'apprête à aborder la Ligue des champions. S.H. Le comité des sages chez le ministre M. Abdelhamid Slama, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique, a reçu hier en audience le comité des sages du Club Africain, afin d'aider le club à trouver une issue pour surmonter sa crise.