Le producteur de cinéma tunisien Tarak Ben Ammar a annoncé, vendredi dernier, qu'il préparait un film sur le jeune Tunisien Mohamed Bouazizi, dont l'immolation par le feu a accéléré la chute du régime du président Ben Ali. "C'est un film d'un producteur tunisien, par un réalisateur tunisien (Mohamed Zran) et sur un jeune Tunisien. Personne d'autre ne peut le faire à notre place", a déclaré Ben Ammar, selon qui l'écriture du scénario est déjà en route. Le tournage de ce long métrage en langue arabe, dont le titre et la distribution ne sont pas encore connus, devrait débuter dès le mois de mai prochain dans différentes régions de Tunisie, "principalement à Sidi Bouzid". "Les recettes du film iront à sa famille et ses descendants à vie. Ce film est une manière de rendre son nom universel, d'en faire un symbole", explique encore le producteur international. Mohamed Bouazizi, poursuit-il, "est devenu sans le vouloir l'âme et l'ambassadeur de la Tunisie et de son peuple, par un acte humain et pas politique". "Je veux produire ce film afin que nos enfants n'oublient pas la révolution et son symbole qui n'est ni un homme d'affaires ni un intellectuel, mais un simple citoyen", ajoute Tarak Ben Ammar. Son objectif : "faire un film international de qualité" comme Hors-la-loi, celui du réalisateur français d'origine algérienne Rachid Bouchareb, qui retrace de la fin des années 1930 à l'indépendance algérienne en 1962, le destin de trois frères à travers les tumultes de l'histoire franco-algérienne. Pour le réalisateur Mohamed Zran, Bouazizi est devenu par son geste "un symbole de la jeunesse tunisienne, éternellement et mondialement". Le film sera "une adaptation libre" de la vie du jeune Tunisien "jusqu'à l'acte terrible de son immolation", explique-t-il.