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La Tunisie mise sur un printemps touristique
Kiosque international - Conjoncture
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 02 - 2011

Le secteur, qui représente 6,5% du PIB, s'est effondré pendant la révolution
"Génial, absolument génial!" Bruno Perrin, 61 ans, n'en revient toujours pas. Lui, qui pensait profiter d'une offre spéciale "crise" pour paresser au bord de l'eau, se retrouve à faire du "tourisme post-révolutionnaire" sur les plages de la station balnéaire d'Hammamet.
Attablé au restaurant de l'hôtel Sultan, quasiment désert, cet irréductible de la Tunisie ne regrette pas d'avoir ignoré les mises en garde de l'ambassade de France qui conseille, sur son site Internet, de "différer tout voyage qui n'aurait pas un caractère d'urgence".
Ce jour-là, après avoir dévoré les caricatures anti-Ben Ali de La Presse, l'ex-porte-voix du régime libéré de ses carcans, il s'est offert une visite bien particulière: celle de la villa de Belhassen Trabelsi, le beau-frère du président déchu. Ou, du moins, ce qu'il en reste.
La preuve sur son appareil photo numérique: des murs remplis de graffitis, des fils électriques dépouillés de leurs lustres en cristal, des fenêtres complètement éventrées. L'œil collé à l'écran, un des employés de l'hôtel explose de joie: "Ces gens-là n'ont que ce qu'ils méritent! Belhassen était un voleur. Il s'était approprié des pans entiers du littoral. Je propose qu'on transforme sa maison en musée!"
Regagner la confiance des touristes
Dans son costume tiré à quatre épingles, Mehdi Allani, le vice-président du Sultan, partage le même enthousiasme. "La mafia Trabelsi était tellement puissante qu'il était impossible de la contourner. Si vous étiez un entrepreneur à succès, elle s'obstinait à prendre une participation dans votre capital. Si vous refusiez, le redressement fiscal était garanti! Pour importer certains alcools ou même du parmesan, il fallait passer par quelqu'un du clan. C'était épuisant. Du coup, ça a tué l'esprit d'initiative", raconte ce brillant trentenaire, qui mit un point d'honneur à ne jamais accrocher le portrait de Ben Ali à la réception de son hôtel. Maintenant que le raïs est parti, il déborde de projets. "Avant, les touristes venaient pour se dorer la pilule au soleil et ils sortaient rarement des complexes hôteliers. À l'avenir, j'espère qu'on va pouvoir mettre en valeur nos sites archéologiques, multiplier les activités culturelles, ouvrir de nouveaux restaurants", dit-il, en reprenant à son compte l'expression désormais culte du nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, selon laquelle "la démocratie est un bon investissement".
Pour l'instant, Mehdi Allani doit faire face à un enjeu plus crucial: regagner la confiance des touristes et remplir à nouveau les chambres de son hôtel, qui ne compte actuellement que 25 clients. "Dès le lendemain du départ de Ben Ali, le 14 janvier, 80% des réservations faites pour les mois d'avril, mai et juin ont été annulées", confie-t-il.
Difficile, en effet, de convaincre les vacanciers de revenir tant que deux conditions principales n'auront pas été remplies: la sécurité et le bon fonctionnement des transports. Si l'actuel regain de tensions épargne Hammamet, véritable oasis de calme à une heure de voiture de Tunis, les routes sont moins garanties.
Levée de l'état d'urgence
De l'aveu même du ministre de l'Intérieur, des milliers de prisonniers, échappés de leurs geôles pendant le soulèvement, sont encore dans la nature. Les compagnies aériennes restent, elles, conditionnées aux aléas du quotidien. Lundi dernier, le pilote d'un avion d'Air France a fait demi-tour en direction de Paris, alors qu'il s'apprêtait à atterrir à Tunis, en évoquant des "manifestations". Une grève des bagagistes aurait été à l'origine de la volte-face.
Le nouveau ministre du Tourisme, Mehdi Houas, se veut pourtant rassurant. Tout en faisant état d'une chute de 40% des chiffres du passé (entrées et recettes) par rapport à janvier 2010, il insiste sur le besoin de "rassurer les tour-opérateurs sur l'état de la sécurité du pays et d'engager une campagne de promotion". À ce titre, le gouvernement provisoire prévoit, dès cette semaine, la levée de l'état d'urgence et l'allégement du couvre-feu à minuit. Une délégation comprenant des compagnies aériennes et des voyagistes français est également attendue à Tunis.
Le PDG du tour-opérateur Fram, déjà sur place, se dit "entièrement disposé à soutenir la relance du tourisme tunisien". Une relance cruciale pour l'économie du pays: le secteur touristique couvre 60% du déficit de la balance commerciale et représente 6,5% du PIB. Sur 10 millions d'habitants, il emploie plus de 350.000 personnes. "Nous tournons actuellement au ralenti. Mes 32 employés sont inquiets. Si nous ratons notre saison printanière, ça risque de faire très mal", reconnaît Hassib Abbes, le directeur du restaurant La Terrasse, une des tables habituellement les plus prisées de Hammamet.


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