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Chronique citoyenne : De la Liberté d'association en Tunisie
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 02 - 2011


Par Aboubaker MAGHRAOUI
D'une révolution aux prémices de réformes institutionnelles, la Tunisie vient de connaître un mois d'espoir qui ne peut qu'être célébré. J'ose aujourd'hui émettre le souhait que la Tunisie se transforme en un pays pleinement démocratique car on ne peut faire de concessions sur ce terme. On nous a trop souvent dit que l'on était sur la voie du progrès politique et de la démocratie. Ce n'était que mensonge. Un pays est soit démocratique soit ne l'est pas. Nous ne l'étions pas et nous ne le sommes pas encore.
Nous sommes simplement un pays dont les habitants sont emplis d'espoir mais qui vivent encore quotidiennement dans la crainte de voir les fantômes du passé ressurgir. Nous avons payé trop cher le prix de notre liberté. La première goutte de sang tombée sur notre terre était déjà de trop.
Il est ainsi de notre devoir moral à tous, Tunisiennes et Tunisiens de faire en sorte que ce qui est arrivé ne se reproduise plus. Nous devons désormais écrire, penser et militer dans le respect des valeurs républicaines pour que l'on nous donne les outils nécessaires à la construction et à la défense de notre démocratie.
Que l'on nous offre un cadre légal propice à l'éclosion d'une vie civile riche et solide et que l'on nous donne désormais les lois qui nous permettront de nous réunir, de nous associer et de nous organiser afin que nous puissions bâtir une société civile solide et durable. Une société civile forte demeure à mon sens le seul véritable rempart contre toute forme d'obscurantisme ou d'autoritarisme. Une société civile libre est vivante et peut entreprendre :
1) Des associations libres et sans contrôle politique sont un réel contre-pouvoir : elles pourront aider à défendre les libertés et permettront aux citoyens de ne plus se trouver seuls face au système, et ce, quel qu'il soit. Nos plaintes contre la corruption n'ont jamais pu aboutir car nous étions seuls contre un système organisé.
2) Adossée à une justice indépendante, une société civile riche en associations est le meilleur moyen de lutter contre la corruption. En effet, la possibilité de s'associer donnera plus de poids  et d'impact dans la lutte contre la corruption : les médias seront plus sensibles à ces questions (les associations sont un solide relais d'opinion), des fonds pour les frais de justice seront plus facilement levés et nous verrons peut-être aboutir la possibilité de recours collectifs (class actions) pour défendre les citoyens.
3) Les associations sont un relais d'opinion très fort entre le gouvernement et les individus. Une vie associative forte permettra aux individus de débattre et d'entreprendre des projets pour leurs pays, ou pour eux-mêmes sans avoir à passer par des structures liées à des partis politiques.
4) La société tunisienne est une société créative, ouverte sur le monde. Une vie associative riche et libre permettra aux Tunisiens d'être encore plus connectés au reste du monde. La Tunisie aura alors 10 millions d'ambassadeurs œuvrant pour son rayonnement. Les associations et ONG seront un autre acteur de poids pour trouver des fonds internationaux pour des projets en Tunisie.
5) Une société civile permettra de lutter contre toutes les dérives intégristes. Une vie associative riche sera le meilleur défenseur de nos acquis sociaux et politiques. Les acquis constitutionnels et civiques ne pourront plus jamais être bafoués ou supprimés grâce à une vigilance associative.
6) Une vie associative évoluée nous permettra d'acquérir une profonde conscience environnementale et de protéger ainsi ce patrimoine naturel unique dont nous bénéficions. Les littoraux, villes, forêts, campagnes pourront être gardés propres grâce à l'action organisée des Tunisiens et des associations tunisiennes ou étrangères en Tunisie.
7) De grands chantiers de solidarité et de lutte contre les inégalités pourront être mis en place par la société civile grâce à la vie associative. Pourquoi ne pas imaginer des Restos du Cœur tunisiens, des campagnes de sensibilisation et d'aide auprès des régions plus reculées en Tunisie afin de les aider à combler des retards qui pourraient exister avec d'autres régions ?
8) Les associations sont un moyen de drainer et ramener l'argent des entreprises vers la société civile. Les entreprises subventionnant les associations pourront ainsi se voir exonérées à une certaine hauteur l'argent qu'elles auront donné au profit d'associations d'utilité publique.
9) Des fondations et associations créées par les entreprises pourront aider à redonner une richesse culturelle à la Tunisie en sponsorisant les artistes,  les œuvres d'art, les espaces culturels.
10) La recherche médicale trouvera de nouveaux fonds grâce à une solidarité collective, de la part des entreprises, des hommes d'affaires, des artistes. Les fonds ne seront plus simplement des aides étatiques mais également indépendants, ce qui aura pour conséquence d'accélérer la lutte contre certaines maladies touchant hélas de trop nombreux citoyens tunisiens.
Laissez-nous donc jouir sans entrave de cette liberté d'association pour que nous puissions prendre notre destin en main, et devenir les propres gardiens de notre démocratie. Nous ne voulons plus hypothéquer nos libertés. C'est le peuple qui a mérité notre confiance et c'est le peuple qui doit désormais la défendre.
Dès lors, nous devons nous mobiliser pour demander que de nouvelles lois nous donnent les moyens juridiques et civiques d'organiser et défendre notre pensée lorsque cela sera nécessaire afin que nul Tunisien n'ait plus jamais à tomber sous les balles pour que sa voix puisse se faire entendre ou en martyr de sa pensée. Prométhée n'a pas offert le feu aux hommes pour qu'ils s'immolent mais pour qu'ils trouvent le soir une lueur qui les inspire et qui leur permette d'écrire et de penser.


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