La Presse — L'état du booking des tour- opérateurs et leurs prévisions vers la destination Tunisie n'ont rien d'encourageant : réalisations en baisse, au meilleur des cas stagnantes. Au départ du marché allemand, pour citer un exemple, les principales destinations en repli sont pour le moment la Tunisie, et l'Egypte mais l'Allemagne n'est malheureusement pas un exemple isolé. Fort heureusement pour une fois on connaît les raisons de la baisse pour pouvoir apporter les réponses adéquates à cette régression sans avoir à mettre en cause la conjoncture internationale. Certes, il faut rivaliser d'inventivité pour que l'alchimie de la relance opère dans le domaine du tourisme, cependant les armes de la prospection seront au service de celui qui mènera l'offensive le premier. Partant de cette approche, hier le T.O allemand «Rewe Touristik», leader sur le marché tunisien avec plus de 187000 clients, a organisé conjointement avec l'aéroport d'Ennfidha, une opération ponctuelle pour relancer le marché allemand. Normalement le groupe reprendra ses plans de vols à partir du début du mois de mars prochain avec une cadence de trois rotations par semaine. Et voilà que sur insistance de leurs partenaires tunisiens, les responsables du groupe ont redoublé d'efforts pour contrecarrer la chute des réservations. En effet, un vol en provenance de la ville de Nuremberg avec 207 touristes allemands, accompagnés d'une forte délégation composée du staff du groupe et des journalistes allemands, a atterri sur le tarmac de l'aéroport d'Enfidha. S'exprimant lors d'un point de presse, Söran Hartmann, Pdg du TO allemand «Rewe Touristik» a déclaré que si pour le moment il est «encore tôt pour évaluer l'impact de la révolution tunisienne sur la production au niveau du marché allemand», il s'est toutefois félicité de la levée de la restriction des voyages à destination du pays du jasmin. Cependant il reconnaît que le groupe qui se positionne en leader sur le marché tunisien a «perdu des parts de marché importantes». Le comble est que ces baisses ne concernent pas la basse saison uniquement mais l'on s'attend à une chute vertigineuse au niveau de la haute saison. Il a de ce fait appelé à conjuguer les efforts pour freiner la tendance baissière et récupérer autant que possible les clients allemands, et ce, par le biais du renforcement des liaisons aériennes, de la multiplication des campagnes publicitaires et des road-show promotionnels pour que «le touriste allemand découvre le nouveau visage de la Tunisie post-révolution». Mais bien qu'il soit confiant en une éventuelle reprise en 2012, il a tenu à souligner que l'image de la destination reste très «positive» et a indiqué qu'il faut garder les mêmes arguments de vente tout en y ajoutant les nouveaux arguments d'une Tunisie, libre, dynamique, entreprenante, démocratique et transparente. Interrogé sur la question des prix pratiqués par le groupe et les craintes des hôteliers quant à des contrats signés sous pression, M. Söran a affirmé qu'il est contre le fait de brader la destination. Cependant, il estime que le fait de disposer de prix préférentiels ne peut que renforcer la compétitivité de la destination. «Pas cher mais pas le moins cher» est la bonne formule, a-t-il ajouté.Pour sa part, M. Ersol Goral, DG de Tav Tunisie qui exploite l'aéroport Enfidha, a indiqué qu'une nouvelle dynamique de promotion a pris forme pour relancer le transport aérien et le tourisme à partir de la plateforme aéroportuaire la plus moderne en Tunisie. De ce fait, une campagne de promotion a été d'ores et déjà engagée pour migrer d'une image d'un aéroport charter à celle d'un hub international dont le trafic englobe aussi bien les vols réguliers, charters et low-cost. Il a révélé à cet effet que plusieurs compagnies aériennes envisagent d'opérer leurs vols à partir de l'aéroport d'Enfidha à l'instar de la compagnie Lufthansa, British Airways, Air-France-KLM, Turkish Airlines etc..