• Vives protestations des médias et de membres de l'instance Plusieurs manifestants ont tenté, hier après-midi, d'envahir la salle où se déroule la réunion du Conseil de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, dans l'objectif d'entraver le déroulement des travaux. Les protestataires ont scandé des slogans hostiles au Conseil, à son président ainsi qu'au gouvernement provisoire, ce qui a motivé l'intervention des forces de la sécurité nationale afin de protéger la tenue de la deuxième réunion du Conseil de l'instance. Les manifestants estiment que le Conseil de l'instance ne représente pas les jeunes de la révolution et ne répond pas, dans son actuelle composition, au devoir de fidélité aux sacrifices consentis par les martyrs et que le choix des membres du Conseil est venu consacrer, en quelque sorte, les pratiques de l'ancien régime. Ils considèrent le Conseil national de la protection de la révolution comme étant le représentant légitime de la révolution du 14 janvier. Les travaux du Conseil de l'Instance supérieure se sont déroulés à huis clos, en l'absence des représentants des médias qui ont protesté ainsi que plusieurs membres du conseil de l'instance contre cette mesure. A ce sujet, M. Samir Rabhi, membre indépendant, a estimé que la fermeture de la salle des réunions devant les journalistes est une mesure maladroite et une forme de censure, mettant l'accent sur la nécessité d'éclairer l'opinion publique sur les travaux du Conseil, étant donné que les questions examinées concernent la chose publique et l'ensemble des Tunisiens. M. Mohktar Trifi, président de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l'Homme, a souligné l'impératif d'adopter le principe du caractère public des réunions du Conseil et de faire en sorte que les médias assument un rôle à parti entière dans l'information de l'opinion publique sur tout ce qui se déroule dans ces réunions. Pour sa part, M. Abdelaziz Mzoughi, membre indépendant a appelé à la révision de la décision de la confidentialité des séances du Conseil, estimant que cette décision méconnaît les principes de la révolution et la liberté de l'information et d'expression. M. Ghazi Ghrari, porte- parole de l'instance a relevé que l'interdiction faite au médias de couvrir les travaux de la séance est une disposition prévue par la loi. Il a nié que le recours à cette mesure soit le résultat des divergences de fond entre les différentes parties membres du Conseil et de la difficulté de parvenir à un consensus. Il est à signaler que l'un des membres du conseil, M. Gilbert Nakkache, s'est retiré de la réunion, en signe de protestation contre l'interdiction aux médias de couvrir les travaux.