Des magasins franchisés offrent des produits de marque à des prix cassés Focalisée sur la scène politique, la majorité des Tunisiens n'a pas profité des mois des soldes, malgré le prolongement de la période. Toutefois, les bonnes affaires continuent. Outre les promotions et les remises, un nouveau mode de commercialisation est en train de se répandre ici et là. En effet, sous des enseignes peu connues, dans des locaux légèrement aménagés, on expose des produits de marque, d'une ancienne collection, à des prix attractifs. A moitié prix, ces produits procurent une grande satisfaction et préservent la bourse ménagère, tant sollicitée par les courses qui n'en finissent pas. Pour dévoiler ce concept, on a visité ces coins de bonnes affaires. Une stratégie commerciale intelligente «On est un élément d'une stratégie commerciale globale visant à satisfaire doublement notre clientèle», relève Elyes, le responsable d'un magasin spécialisé dans la liquidation. En effet, dans les boutiques de «nouvelles collections», portant les enseignes de la marque, l'objectif est de ne pas présenter les mêmes articles deux ans de suite. Dans les boutiques de liquidation, les clients réalisent des bonnes affaires. Pour ce faire, chaque mois, l'administration élabore l'état des stocks et des ventes de toutes les boutiques. Ensuite, elle programme des livraisons pour approvisionner les magasins de liquidation. Cependant, certains produits, très demandés, à savoir les chemises blanches, les costumes noirs, les ceintures et les chaussettes ne sont pas exposés dans ces boutiques. De même, notre recherche d'une cravate, couleur unie, modèle ‘slim' n'a pas été fructueuse. D'un autre côté, bien que sur les étagères du magasin, tous les modèles sont disponibles, mais s'estimeront heureux ceux qui trouveront leurs tailles. Dans le magasin, on a retenu l'exposition d'autres marques. A ce sujet, le responsable a expliqué : «Pour compléter l'offre, on fait recours à ‘la consignation'. En d'autres termes, on expose des produits d'autres marques qui seront vendus moyennant une commission et, en fin de saison, on retourne le invendus aux fournisseurs». Dans le magasin, on a croisé un client, la cinquantaine, qui a acheté un costume. Il n'hésite pas à reconnaître qu'il «était attiré par les prix, très abordables, affichés dehors. Avec un peu de chance, j'ai trouvé ma taille dans l'un des modèles exposés. Importe peu la mode, j'ai acheté un costume de bonne qualité à 100 dinars.» Des magasins franchisés Sous une enseigne banalisée, Hichem, responsable d'un magasin commercialise deux marques très connues, l'une pour homme et l'autre pour femme. «On offre des produits de qualité, de grande notoriété, à des prix cassés. Avec des remises de plus de 50%, on peut réaliser de bonnes affaires», se félicite-t-il. Chaque quinzaine de jours, les franchiseurs livrent aléatoirement de la marchandise. En ouvrant les cartons, «on découvre, avec les livreurs, les articles et leur nombre. L'essentiel que c'est une livraison, conformément aux clauses du contrat de franchise». La réussite de ce concept a encouragé plusieurs promoteurs dans toutes les régions à investir dans cette nouvelle technique. Mais les demandes des magasins semblent dépasser la capacité de livraison des produits déstockés des magasins de nouvelles collections. Le responsable précise: «Les livraisons sont déterminées selon l'état des stocks dans les magasins de nouvelle collection et non sur les besoins et les demandes de la clientèle de nos magasins». Et d'ajouter : «A l'heure actuelle, je suis en rupture de stock pour plusieurs articles pour homme.» Décidément, c'est un manque à gagner pour ces franchisés. Pour détourner ce problème, on a créé de nouvelles marques, peu connues, commercialisées, exclusivement, dans les boutiques de déstockage. «Ces marques ne semblent pas satisfaire les clientes, en quête de bonnes affaires», a ajouté une vendeuse. Malgré le fait que les «déstockeurs» gardent une activité régulière, tout au long de l'année, même pendant les périodes creuses, ces derniers temps ont été particulièrement difficiles. «Placé au centre-ville, notre activité a été directement touchée par les manifestations et les sit-in de ces derniers mois. Le retard des ventes affichées entrave la commercialisation des articles d'hiver. D'où, des coûts de stockage supplémentaires pour garder cette marchandise pour la saison prochaine», explique le vendeur.