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Ensemble pour réussir
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2011


Par Rejeb HAJI*
• "L'avenir, par définition, n'a point d'image. L'histoire lui donne les moyens d'être pensé", Paul Valéry (1871-1945), Regards sur le monde
Qu'on se souvienne tous de cette citation implacable du lien entre l'avenir et l'histoire. Pour nous tous, la rentrée commence le 24 juillet 2011. Chacun s'y prépare à sa manière. Je suis de ceux qui se posent plusieurs questions auxquelles peu de réponses ont été données. En effet, que se passe-t-il sur la scène politique‑? Quels projets nous proposent cette multitude de partis, considérée comme un facteur de progrès et un signe de démocratie‑? Quels choix nous offrent-ils‑? Comment peuvent-ils traduire nos espoirs en actes‑? Quelle crédibilité ont-ils lorsqu'on a affaire à des ambitions personnelles effrénées, pour qui l'essentiel est de paraître‑?
A l'instar des inventeurs de la "Tunisie de demain" dont on cherche encore les traces, les candides d'aujourd'hui tentent de nous refaire le même coup. Après le constat amer des dégâts des "novembristes" et l'héritage lourd qu'ils ont légués‑: une liberté publique interdite, une mainmise sur l'information, une gouvernance de main de fer, une économie déséquilibrée, un endettement à la cote d'alarme, un déficit public insupportable, une société dominée par le profit instantané et facile, une corruption tentaculaire généralisée... Bref, un pays au bord de l'abîme, de la banqueroute et du chaos. Des piètres "inventifs" se flattent d'être les architectes de ce projet. La justice rêvée — libre et sereine — leur demandera un jour, nous l'espérons, des comptes, sinon ce sera au tour de l'Histoire de le faire.
Pour l'avenir, la Tunisie, branchée sur tout ce qui se dit, sur tout ce qui se fait, sur tout ce qui s'écrit à l'extérieur, doit conserver sa spécificité et sa "tunisianité", celle évidemment inaugurée par les réformateurs du XIXe siècle et reprise par la libération nationale. La Tunisie bouge, elle apprend, elle voit, elle inspire, elle s'inspire, elle évolue pour être au diapason du progrès et c'est là, ce que la révolte lui a demandé et pour lesquels des martyrs se sont sacrifiés. Encore plus perméable au changement et au renouveau, elle a besoin d'un système politique, économique et social riche, inventif et imaginatif pour embrasser la société de demain.
Ensemble, menons une lutte farouche contre les magouilles, qu'elles soient de droite ou de gauche, et contre les forces occultes de toutes espèces. Imaginons, nous tous, une nouvelle perspective. Au lieu de passer le temps à s'entredéchirer, sollicitons le débat citoyen sur une démarche participative. Aujourd'hui, nous n'avons pas le droit de nous désunir, de nous diviser sur des objectifs de croissance et de justice. L'enjeu est historiquement grave. Notre pays, plusieurs fois millénaire, ne peut être dans sa reconstruction que, comme il a été dans sa révolution, un lieu de rayonnement et d'exemplarité. Reconstruire la société actuelle où les voies de l'avenir ont été assombries par des prédateurs, des faussaires, des escrocs, des maîtres chanteurs et d'autres malfaiteurs du même acabit, en une société nouvelle solidaire et responsable. Une société où nous retrouverons la sécurité et la joie de vivre ensemble, avec nos différences d'âge, de culture et de catégories sociales, et où nos masses, considérées jusqu'alors comme des sujets, pourraient rêver d'y être les vrais acteurs. Trop d'endurance, trop d'expériences, pourrait-on dire, ont rendu nos concitoyens plus exigeants et plus prudents. Désormais aucune concession ne peut être faite par eux à la facilité, à la médiocrité et aux explications fumeuses. Voici la nouvelle donne‑: "Inventer les contours d'un projet commun réalisable à court et long terme. Evidemment, la faisabilité de ce projet est conditionnée par la disposition à servir et à travailler ensemble, sans exclusive et sans rémunération d'où qu'elle vienne, en mettant en commun, dans une réflexion collective des intelligences et des expériences, comme nous l'avions suggéré par une lettre au président de la République (La Presse du 21 mars). Ce constat, loin des marchandages sur la composition d'une commission sujette à contestation, peut nous réunir.
On ne peut également sous-estimer notre accord sur les menaces qui pèsent sur la démocratie, si l'on ne tient pas compte de l'état de délabrement de notre économie. Aussi, nous devons regarder la situation avec courage et discernement. Durant les dernières décennies, tout le monde s'accorde que le fossé s'est élargi entre le pays légal et le pays réel: les inégalités économiques croissantes ont remis en question la notion de partage; une fracture sociale menaçant l'unité nationale; des révoltes urbaines, un développement de l'incivilité et de la délinquance avec comme corollaire une montée de la violence. Tracer le chemin d'une société plus juste et plus solidaire, tel est le vœu exprimé par des hommes et des femmes qui espèrent que nous serons à la hauteur de ces enjeux. Pour réussir, il s'agit, en premier lieu, de se rassembler et de se mettre d'accord sur une voie passante résumée comme suit‑: quel développement et pour quoi faire‑? Quels choix économiques pour répondre à la crise persistante‑?
Après l'effondrement des économies planifiées, nous constatons qu'une nouvelle compétition s'est ouverte entre les différentes variantes des économies de marché. Le marché qui fut, jadis, considéré comme mauvais et fondamentalement antidémocratique, est toujours considéré comme porteur d'espoir par son efficacité économique. Il est même admis que c'est la seule forme d'organisation capable d'aider les pays à se développer et à augmenter le niveau de vie des citoyens, en leur permettant d'accéder aux besoins essentiels‑: emploi, santé, logement… Etant la seule thérapie de choc capable de garantir un niveau minimum de droits de considération, de ressources et de bien-être, le marché génère également des effets négatifs comme les menaces sur l'environnement, l'inégalité aggravée des revenus et la disparité entre citoyens par l'augmentation du chômage et de la pauvreté. Il faut donc lui adjoindre le social comme un élément régulateur indispensable.
Le but recherché demeure dans notre démarche le décollage de notre pays. Comme l'avion, moyennant une forte dépense d'énergie et un pilote compétent qui, une fois dans les airs, s'élance vers sa destination pour rattraper les pays industrialisés. Cette responsabilité revendiquée par les générations précédentes a subi un coup d'arrêt. Le pilote s'est avéré, au cours de ces dernières décennies, un moribond et un fuyard. Son équipage n'a pas eu le courage de s'en défaire, ce qui a plongé le pays dans la détresse et la dérive. Que faire alors ?
Même si les réponses des systèmes économiques à des situations comme la nôtre n'ont pas été expérimentées à ce jour. Même si le tableau est sombre, faut-il pour autant baisser les bras‑? La croissance, admise par tous les économistes comme une bonne chose, il convient seulement de la canaliser. Quelle que soit son orientation idéologique, la politique économique impose toujours la même démarche en trois temps‑: connaître, comprendre et agir. Les valeurs de liberté et de justice réputées inconciliables peuvent s'y rejoindre et parvenir à une situation de gagnant-gagnant au sein de la société. La notion de démocratie, elle-même, s'est construite sur la participation du citoyen au pouvoir politique en considérant que les individus décident à égalité de la gestion de l'intérêt général. Le respect de la dignité humaine implique que l'homme soit accepté tel qu'il est : la dissemblance est une constante humaine. Les intérêts, les idées et les opinions diffèrent. C'est sur cette base que l'homme est libre et qu'on peut lui demander de rendre compte de ses actes. Il s'agit, par voie de conséquence, d'identifier des options innovantes pour construire un nouveau pacte social regroupant des thèmes fédérateurs où émergeront, avec le temps, des contre- pouvoirs efficaces tels qu'une presse indépendante, un parlement fort, élu dans la transparence, de vrais représentants de la société civile, au-dessus de tout soupçon. Ce courant de pensée exige la connaissance scientifique de la réalité et c'est à la statistique qu'est dévolu ce rôle. La statistique, indépendante du pouvoir politique, considérée comme la voie qui mène à la réalité dont la validité se prête à vérification, au moyen de données disponibles et vérifiables...
Imaginer ensemble une troisième voie, un nouvel ordre économique et social qui conduira vers un Etat de droit et de justice, tel est notre vœu commun et l'espoir de nous tous. Des signaux de convergence militent d'être ensemble pour insuffler une bouffée d'air à l'atmosphère de grisaille quotidienne que nous vivons. Pourquoi ne pas s'y associer‑? Ensemble, par-delà nos clivages politiques, dans un climat de compréhension et de tolérance, nous pouvons être à l'écoute de l'histoire et répondre aux vœux de nos martyrs : faire émerger une nouvelle république démocrate, solidaire et responsable. La communication sous toutes ses formes, encore peu crédible, incapable d'autocritique et soumise aux différents pouvoirs, peut y contribuer. Elle doit changer en cédant le pas à la réflexion collective et au foisonnement des idées, stimulées par notre révolution à tous et en s'engageant à soutenir une politique qui ose et qui risque.
C'est un appel que je lance à tous pour cette aventure exaltante. Prenons-le à cœur avec courage et avec foi. Il mérite le partage‑!


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