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Papa, quand finit la Révolution ?
Point de Mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2011


Par Abdelhamid Gmati
Mots de mômes, paroles d'enfants exprimant leur ras-le-bol de tous les désagréments qui ont affecté leur vie ces trois derniers mois. C'est toujours ça de gagné, une journée de classe ratée ; deux ou trois autres, aussi. C'est amusant aussi, un bus ou un métro qui n'arrive pas ; les corvées de l'épicerie, on s'en passe volontiers. Mais arrive un moment où on s'ennuie : ennui de ses copains, de son école, des cours ; et puis on pense à l'année scolaire qui risque d'être ratée et qu'on devra refaire ; et puis l'interdiction de jouer dans la cour d'immeuble pèse aussi. Et puis on se dit : «La révolution, c'est bien beau, mais trop long, il faut bien que ça finisse».
C'est vrai que la Révolution, c'est magnifique avec tout ce qu'elle signifie et toutes ses promesses. Et d'abord, on a gagné la liberté. Celle de parler, de s'exprimer, de dire tout haut ce que l'on pensait tout bas. Et les Tunisiens ne s'en privent pas. Même si, au début, on prenait la précaution de regarder autour de soi certains n'arrivent pas encore à se défaire de ce reflexe et ils continuent à voir des oreilles malintentionnées partout. D'autres font la chasse aux complots et ils en voient partout. Les contre-révolutionnaires, ça existe, et on en voit partout. Bref, on se méfiait hier; on continue à se méfier aujourd'hui. Certains savent de quoi ils parlent pour avoir subi, directement, les foudres de la dictature ; d'autres prennent leurs précautions, on ne sait jamais, derrière chaque autre, peut se cacher un contre-révolutionnaire. Même ceux qui vivaient à l'étranger sont suspects. Que dire des membres du gouvernement? En tous les cas, on les surveille et chacune de leurs actions est analysée, disséquée. Il suffit d'un aménagement dans la composition du gouvernement pour qu'on bloque les travaux de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition  démocratique sous prétexte de non-consultation et qu'on organise des manifestations et autres sit-in. Il est vrai que certains aimeraient bien reporter la date de l'élection de la Constituante qui mettra fin à toutes sortes de grabuges. D'ailleurs, au sein de cette Instance, on se  demande si certains participants sont là pour discuter et proposer ou tout simplement pour contester et bloquer.
Il faut profiter de la révolution ; certains estiment même que la révolution doit être permanente. Essentiellement parce qu'avec elle, ils ont l'impression d'exister et peuvent se faire entendre ; leurs groupes étant très restreints avec peu de chance de se développer, ils savent qu'ils seront ignorés dès que les institutions de la démocratie seront choisies et réalisées. La révolution a amené la liberté. Et pour certains, la liberté est synonyme de « tout est permis ». On squatte donc des logements d'autrui, on bâtit sur des terres appartenant à d'autres ou à des institutions. En outre, on urbanise des terrains agricoles. Dans les mosquées, on se permet de changer les imams au gré de petits groupuscules et de transformer les prêches en discours de propagande politique. Le même «tout est permis» amène des employés d'entreprises, tunisiennes et étrangères, à exiger le départ des directeurs et même des propriétaires. Comme ce qui est arrivé à l'entreprise Jal Group, leader européen dans le secteur des chaussures de sécurité et 6e entreprise exportatrice de Tunisie par le chiffre d'affaires, et qui emploie plus de 4.500 personnes. Un des ouvriers de cette entreprise, à qui on  faisait remarquer que ce qu'il faisait contrevenait à la loi, a répondu :«De quelle loi parlez-vous, il n'y a plus de loi dans ce pays»…Les grèves, elles, ne cessent pas comme celles de la Société régionale de transport de Nabeul. Même les magistrats se sont mis en grève à l'appel de leur syndicat nouvellement créé. Ils voulaient, ainsi, protester contre le climat d'insécurité qui règne depuis quelques semaines au sein de certains tribunaux. Fallait-il une grève pour être entendus ? On n'hésite pas non plus à occuper des lieux culturels et à perturber des manifestations culturelles. Sous des prétextes fallacieux, bien entendu.
D'autres phénomènes apparaissent aussi, au nom de la révolution. Les mendiants ont fait leur apparition dans les grands carrefours de Tunis et en grand nombre. Un nouveau commerce qui se développe, au vu et au su de tous.
Alors devant cette gabegie qui menace sérieusement la révolution, les paroles d'enfants deviennent aussi des paroles d'adultes.


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