Nous, parents d'étudiants de l'INAT (Institut national agronomique de Tunisie), venons par la présente lettre, porter votre attention sur certaines incohérences et vicissitudes relevées dans le système de l'enseignement et le comportement de certains professeurs, et ce, à l'effet de contribuer à l'amélioration des conditions d'études de nos enfants. Il est entendu que notre initiative ne relève point de l'interférence dans les attributions de la direction de l'INAT, mais procède d'une démarche citoyenne qui tend à contribuer à la préservation de la qualité de l'enseignement, à la pérennité de cette prestigieuse institution qu'est l'INAT, et à la valeur du diplôme tunisien. La vigilance dont nous n'avons cessé de faire preuve en accompagnant nos enfants dans leur quête pour le savoir nous conduit à relever les observations suivantes : 1. Certains enseignants ne se sont point donné la peine d'accompagner l'évolution de la science et de l'actualiser, ils se sont juste contentés de reprendre des cours datant de 1981. Datant déjà de 30 ans, ces cours sont dépassés, du moins ne répondant plus aux normes scientifiques actuelles, ce qui explique l'absence totale du classement de l'INAT dans la nomenclature des instituts agronomiques à l'échelle mondiale. 2. Nos enfants ont relevé le manque de rigueur et l'absence de sérieux de certains enseignants lors des séances de cours, sans oublier le télescopage entre les cours qui se répètent, ce qui représente un handicap majeur et une absence de complétude dans leur formation. En essayant d'en savoir un peu plus, il ressort que la situation de l'enseignement est semblable dans tous les établissements supérieurs agricoles, d'où le droit de se poser quelques questions : quelle est la stratégie de la formation, comment sont élaborés les programmes et les matières enseignées, selon quels critères l'enseignement est attribué aux enseignants? 3. Le déficit d'encadrement, l'absence d'assistance pédagogique, l'absentéisme des enseignants donnent l'impression que l'enseignement est devenu une activité secondaire pour ces derniers, en conséquence le capital confiance que devaient avoir les étudiants envers leurs professeurs et leur administration est sérieusement ébranlé. 4. L'absence totale de coordination entre le ministère de l'Enseignement supérieur et l'enseignement supérieur agricole en matière de stratégie a induit une désharmonie dans le système de l'enseignement supérieur en général. Enfin, nous regrettons que certains membres du corps enseignant et administratif n'aient pas senti la brise de ce grand changement intervenu ces dernières semaines. En effet, l'appel au dialogue formulé par les étudiants quand la peur est tombée n'a pas vraiment trouvé d'échos auprès des enseignants; bien au contraire, certains étudiants ont subi des intimidations. Pour toutes ces raisons, nous souhaitons que les mesures nécessaires soient prises, en vue de contribuer à l'apaisement du climat, à l'amélioration du niveau de l'enseignement et à la valorisation du diplôme d'Etat tunisien. Parents d'étudiants