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Traitement hormonal substitutif : le pour et le contre
14e journée sur la santé de la reproduction
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 04 - 2011

Le Pr Uzan : il est recommandé d'accorder plus d'intérêt aux femmes ne présentant pas de facteurs à risques spécifiques, d'assurer aux femmes-cibles un suivi médical régulier et de recourir même aux techniques de dépistage avancées telles que l'IRM à raison d'une fois par an.
Les travaux de la 14e journée de la santé de la reproduction, organisée récemment par l'Association tunisienne de la santé de la reproduction, ont mis l'accent sur la ménopause, la grossesse extra-utérine et le cancer du sein.
Se définissant comme l'arrêt du cycle menstruel, la ménopause intervient généralement chez les femmes âgées entre 45 et 50 ans, entraînant chez elles pas mal de troubles métaboliques et favorisant la vieillesse de certaines cellules, sans oublier les symptômes dits climatériques tels que les bouffées de chaleur, l'irritabilité, la sécheresse vaginale, etc. Pour prévenir ces impacts et réduire les symptômes climatériques, la science propose un traitement hormonal substitutif. Jusqu'en 2002, l'attribution de ce traitement était systématique. Puis, en 2003 et en 2006, des études ont démontré la corrélation significative de ces traitements et des risques menaçant la santé féminine; des risques qui touchent le système cardiovasculaire, le tissu osseux et favorisent même le cancer du sein. Aussi, le traitement hormonal substitutif a été traité, lors de cette rencontre, par deux médecins, dont le premier approuve cette solution, et dont le deuxième fait part des inconvénients à prendre au sérieux.
Equilibre incertain
Le Dr Youssef Ben Ibrahim a parlé des conséquences de la ménopause sur, entre autres, l'impact nocif sur le tissu osseux (avec l'éventuel risque de fractures). Toutefois, et se basant sur des études de réhabilitation, il a avancé les arguments justifiant son approbation. Il a indiqué que la plupart des femmes atteintes d'un cancer du sein et ayant pris des traitements hormonaux substitutifs présentent d'autres facteurs favorables à cette maladie, dont le niveau social élevé et la consommation d'alcool. Il a ajouté que le THS recommandé tant en Tunisie qu'en Europe est moins cruel que celui recommandé dans les autres pays et présente, ainsi, moins de risques. «Un THS à base d'estrogène et de progestérone donne un risque évalué entre 1 et 1,6%, ce qui n'est pas énorme», indique l'orateur.
Par ailleurs, le Dr Ben Ibrahim recommande l'attribution de ce traitement pour les femmes présentant des troubles climatériques, et ce, pour une courte durée et à une dose minimale efficace d'estrogène de l'ordre de 25mg. Pour ce qui est du risque lié à l'ostéoporose, l'orateur indique que les THS (ou THM) ne peuvent prévenir cette maladie qu'après un traitement de 4 ou 5 ans. «Or, un traitement prolongé peut favoriser le cancer du sein», fait-il remarquer. Et en réponse à une question sur la ménopause précoce qui touche jusqu'à 2% de la population féminine, l'orateur recommande le THM pour une année et la réduction de la dose quand les symptômes climatériques s'estompent.
D'un avis contraire, le Dr Chaouki Mrezguia a insisté sur l'équilibre incertain entre les bienfaits des THM et leurs inconvénients. Il a indiqué que l'attribution des traitements hormonaux substitutifs n'est aucunement la cause de l'augmentation de l'espérance de vie. Et d'ajouter que la diminution remarquable du recours au THM en France, qui a chuté jusqu'à un million de Françaises en 2008 contre 2,5 millions en 2002, s'avère fort significatif. Se basant sur certaines études, l'orateur avance l'hypothèse mettant en évidence le rapport entre l'utilisation des THM et la favorisation des risques de cancer de l'endomètre, du cancer de l'ovaire et des troubles cardiovasculaires. Il n'a pas manqué, en outre, de souligner que le THM ne résout point le problème de l'ostéoporose. «La prévention du risque de fractures n'est assurée que durant le traitement», note-t-il.
Le Dr Mrezguia trouve que le THM est efficace pour faire face aux troubles climatériques, et ce, à raison d'une courte durée ne dépassant pas les cinq ans et d'une dose minimale. Toutefois, il propose d'autres alternatives, présentant moins de risques, sinon, sans risque aucun. Il cite, entre autres, la Tibolone pour protéger le tissu osseux, la Raloxifène ou Evis Sta pour prévenir les fractures.
Les tumeurs supérieures ou égales à 5 cm engendrent une mortalité dans 60 à 70% des cas
De son côté, le Pr Serge Uzan, doyen des études médicales en France, a préféré axer son intervention sur un autre thème tout aussi important pour la santé féminine, à savoir le cancer du sein. Pour traiter le cancer du sein, le Pr. Uzan est parti des études et expériences tunisiennes en la matière, tout en établissant des comparaison avec l'état des lieux en France. Ce choix s'explique, outre l'échange international, par le fait que l'orateur est d'origine tunisienne.
Il faut dire que l'incidence du cancer du sein dans notre pays a atteint les 21 pour 100 mille. Cette maladie touche également les femmes âgées de moins de 35 ans. Son apparition est favorisée, entre autres, par le recul de l'âge de grossesse. Le Pr. Uzan indique que le combat contre le cancer du sein est important, d'autant plus que 45% des tumeur détectées sont supérieures ou égales à 5 centimètres. «La survie après un cancer du sein dépend également de la taille de la tumeur. Les tumeurs supérieures ou égales à 5 centimètres engendrent une mortalité dans 60% à 70% des cas», souligne l'orateur. D'où l'importance de travailler sur la réduction de la taille tumorale pour augmenter le taux de survie.
Saluant le travail du centre de dépistage du cancer du sein de l'Ariana, l'orateur insiste sur l'importance du dépistage et de la sensibilisation à cet effet. «En France, le taux de dépistage par mammographie à baissé de 70% à 60%. Ceci s'explique par l'irrégularité de la sensibilisation et l'absence d'une plate-forme conçue à cet effet», fait-il remarquer. Il a salué, également, l'approche tunisienne qui focalise, entre autres, sur les femmes âgées de moins de 50 ans. «Celles âgées entre 40 et 50 ans présentent des facteurs à risques comme, à titre indicatif, la densité mammaire. Dans de pareils cas, la mammographie s'avère moins performante. Par ailleurs, l'enjeu consiste à détecter des tumeurs dont la taille est inférieure à 4 centimètres», indique le Pr. Uzan. Il recommande, par ailleurs, d'accorder plus d'intérêt aux femmes ne présentant pas de facteurs à risques spécifiques, d'assurer aux femmes-cibles un suivi médical régulier et de recourir même aux techniques de dépistage avancées tel que l'IRM à raison d'une fois par an.
Pour ce qui est du terrain génétique favorable au cancer du sein, le professeur indique que plus le cancer apparaît chez les aïeuls à un âge avancé plus le risque est moindre. Il recommande, également, de ne pas traiter tous les degrés confondus par des traitements lourds et de penser plutôt, dans les cas appropriés, à la chirurgie et à la radiothérapie.
La séance d'après-midi a été axée sur un thème jadis considéré comme tabou, à savoir la stérilité masculine. La journée s'est achèvée sur la remise des prix aux meilleurs posters.


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