• Le programme du gouvernement vise un taux de croissance de 2,2% pour l'année 2011 • Constitution d'un comité technique pour le suivi des grands projets, notamment ceux financés par les pays du Golfe «Compte tenu de la régression des recettes touristiques, le fléchissement des investissements directs étrangers (IDE) et la faible contribution des exportations, il s'avère que la demande intérieure serait, à court terme, la locomotive de la croissance économique», a expliqué M Abelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, lors de la conférence de presse tenue hier au siège du ministère. Pour ce faire, il est prévu de multiplier les recrutements dans la Fonction publique et de réviser à la hausse les salaires dans certains secteurs. Lors de cette rencontre avec les médias, le ministre a présenté le bilan des trois premiers mois de 2011 et le programme du gouvernement transitoire pour relancer l'activité économique. En effet, la reprise est largement tributaire de l'amélioration du climat de sécurité et du positivisme des citoyens, conscients de la délicatesse de cette phase. Le programme du gouvernement s'articule autour de quatre axes, à savoir l'emploi, le développement régional, l'investissement privé et le soutien des entreprises sinistrées ainsi que l'amélioration des conditions de vie dans les régions. Déjà, dans le cadre du programme «Amal», 160 mille dossiers ont été acceptés et 38 mille contrats de travail ont été signés. Pour la Fonction publique, un décret-loi est en vue pour alléger les procédures de recrutement. Les délais seront portés à deux mois au lieu de huit. Sur le plan social, une enveloppe de 10,6 millions de dinars a été allouée à 141 mille familles nécessiteuses et 8,2 millions de dinars au profit de 17 mille Tunisiens de retour de Libye. Dans les régions, mille kilomètres de route seront étendus pour renforcer l'infrastructure. Le ministre a mis en évidence que l'économie tunisienne souffre d'un fonctionnement structurel. «Le tissu économique est constitué, en majorité, par des entreprises de sous-traitance, à faible valeur ajoutée, employant une main-d'oeuvre non qualifiée», a-t-il avancé. A cela s'ajoute la réticence des investisseurs privés qui coûte jusqu'à deux points de croissance économique et 35 mille postes d'emploi. «A long terme on a besoin de restructurer l'économie et de développer des programmes de formation spécifiques au profit des jeunes diplômés», a jouté le ministre. Hausse de l'endettement public Selon le projet, le gouvernement aura besoin de 2500 millions de dinars pour dynamiser l'économie nationale. «Le déficit budgétaire ne dépassera pas 5% du PIB», a rassuré le ministre. Il convient de préciser que la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par les agences de rating a engendré des difficultés de financement sur le marché international, notamment par la hausse des taux d'intérêt. Pour contrecarrer cette situation, le gouvernement a opté pour les fonds sous forme de dons ou de crédits directs à des conditions préférentielles. Le ministre a expliqué que «ces fonds auront pour effet la hausse de 2.5 point du taux d'endettement, soit un taux d'endettement public de 45% et 38% pour les dettes extérieures». «Ce sont des niveaux très acceptables», a-t-il ajouté. Sur un autre plan, une campagne de communication a été lancée, depuis le 15 Avril, pour promouvoir les IDE et rassurer les clients de la Tunisie. Le ministre a rappelé «en marge de la participation aux négociations printanières de la Banque mondiale et du FMI, on a présenté les besoins, les attentes et la situation réelle de la Tunisie à plusieurs investisseurs potentiels». Et d'ajouter : «La participation au G8 sera une autre occasion pour véhiculer l'image fidèle de la Tunisie». Dans ce cadre aussi, le 16 et 17 juin prochain le ministère organisera le «Tunisian Investment Forum». De même un comité technique, composé de représentants des ministères concernés, a été constitué pour suivre l'avancement des douze grands projets, notamment ceux financés par les pays du Golfe. Les promoteurs de ces projets, à savoir le port financier de Tunis, Sama Dubai, Diar Qatar et Tunis Sport City, ont manifesté leur volonté de poursuivre leurs plans exécutifs.