• La Tunisie, la porte d'accès du Japon aux pays africains, arabes, méditerranéens et islamiques Les travaux du 9e colloque annuel organisé à l'initiative du Centre de la Ligue des Etats arabes à Tunis sur le thème "Le Maghreb Arabe au carrefour des partenariats" se sont poursuivis, hier, aux Berges du Lac. M. Salah Hannachi, ancien ambassadeur de Tunisie au Japon qui a présidé les travaux de ce colloque a mis l'accent sur l'importance de cette initiative dans l'identification de nouvelles opportunités de coopération et de partenariat entre les pays arabes et asiatiques, se félicitant des relations historiques unissant le monde arabe à cette région du monde qui remontent à deux mille ans. Il a, également, rappelé le rôle joué par les pays asiatiques, au cours des années 50 du siècle dernier, dans l'accession des pays maghrébins à l'indépendance. De son côté, Dr Mohamed Bennani, ancien doyen de la faculté de Droit, à l'Université Hassan II à Casablanca et professeur de droit international et relations internationales au Maroc a mis en évidence les liens culturels et historiques unissant les espaces arabe et asiatique, liens qui, a-t-il expliqué, sont les principaux éléments sur lesquels reposent les relations internationales, dès lors qu'ils donnent légitimité à l'échange des droits et des devoirs, au service des intérêts communs des deux espaces et dans le droit-fil de la réalisation des objectifs fixés. Pour sa part, M. Toshiyuki Taga, ambassadeur du Japon à Tunis s'est félicité des relations historiques tuniso-nippones, relations qui remontent à 1956 et qui reposent sur le principe du respect mutuel. Ces relations qui ne cessent de s'accroître et de se diversifier, a-t-il précisé, sont devenues, aujourd'hui, un modèle réussi dans les relations arabo-nippones. Le diplomate japonais a mis l'accent sur le rôle que peut jouer la Tunisie dans le renforcement des relations de son pays avec les différents pays et espaces voisinant la Tunisie. De par le climat de sécurité et de stabilité qui y prévaut et sa politique modérée, a-t-il affirmé, la Tunisie constitue la porte d'accès du Japon aux pays africains, arabes, méditerranéens et islamiques. Après avoir passé en revue les grands projets réalisés en Tunisie dans le cadre de la coopération tuniso-nippone, dont le pont Radès-La Goulette, M. Toshiyuki Taga s'est déclaré optimiste quant à la réussite du forum économique arabo-nippon initié par la Tunisie et dont la deuxième session aura lieu à la fin de cette année à Tunis. Dialogue et confiance mutuelle M. Mohamed Abdelwaheb Saket, ancien chef de la Mission de la Ligue des Etats arabes à Pékin a passé en revue les efforts déployés par la Ligue en vue de renforcer la coopération arabo-asiatique, notamment, en cette phase cruciale marquée par des mutations accélérées et des relations internationales prédominées par l'unipolarité. Il a, également, affirmé que l'instauration de liens arabo-asiatiques plus solides et durables est tributaire de la mise en place de relations qui font prévaloir les intérêts communs, sur la base du respect mutuel et dans le cadre d'une action collective visant à jeter les fondements de relations internationales multipolaires. De son côté, Mme Li Beifen, ambassadeur de la République Populaire de Chine à Tunis, a fait observer que les relations arabo-chinoises remontent à deux mille ans et reposent sur la confiance mutuelle, le dialogue, la concertation, l'égalité et la coopération. Ces relations, a-t-elle relevé, ont connu, au cours de l'année 2004, une nouvelle impulsion, à la suite de l'annonce de la mise en place d'un forum de coopération arabo-chinois qui constitue, a-t-elle dit, un mécanisme important au service de la paix et du développement. Elle a, également, réaffirmé la détermination de la Chine à diversifier ses relations de coopération avec les pays arabes, dans les domaines de la culture, des sciences, de l'énergie et des ressources humaines, mettant l'accent sur le souci de favoriser la coordination et la concertation au sujet des questions régionales et internationales d'intérêt commun. En conclusion, la diplomate chinoise a mis l'accent sur le soutien apporté par la Chine aux causes arabes, au premier rang desquelles figurent la cause palestinienne. Pour M. Ismaïl Dabbeche, professeur de Sciences politiques et de Relations internationales à l'Université d'Alger, les relations arabo-asiatiques, qui reposent sur des facteurs objectifs et des intérêts mutuels, commandent la définition des priorités futures pour établir un partenariat stratégique solide aux plans politique, économique et sécuritaire. Les intervenants au débat ont affirmé le rôle de la société civile et des associations d'amitié dans la promotion des relations arabo-asiatiques. Ils ont, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de réorganiser les espaces maghrébin et arabe, en vue d'instaurer des relations plus évoluées avec le continent asiatique, relations qui contribuent à apporter un soutien asiatique politique aux causes arabes. Les participants ont, aussi, souligné l'importance de diversifier et d'élargir la coopération pour toucher de nouveaux domaines , tels que l'environnement, l'énergie et les TIC.