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Splendeur et misère d'un village dans l'expectative
Reportage - Je reviens de Thala — L'autre matrice de la révolution
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 06 - 2011

• «Nous invitons M. Béji Caïd Essebsi à nous rendre visite», clament les habitants de la région
A l'écart des grandes routes, Thala ou la seconde mère de la révolution, comme aiment à dire ses habitants, conserve un chapitre important du soulèvement populaire contre la dictature, accueille à bras ouverts ses visiteurs et intériorise ses maux. Il y a deux manières d'aborder la ville. Sa splendeur cache sa misère. Pour cerner la seconde sans omettre de méditer sur la première, on n'a qu'à parcourir les rues pour s'arrêter devant des constructions de charme datant de l'époque coloniale, des maisons basses, modestes mais chaleureuses. On n'a également qu'à partir sur les routes pour visiter les petits bourgs et saisir ainsi leur détail pittoresque et significatif. Mais pour saisir l'actualité économique et sociale de la ville par les temps qui courent, s'attabler sur la terrasse d'un café avec des citoyens simples et cultivés, cela vaut le détour.
Mardi 7 juin 2011, 10h30. Le soleil est déjà haut dans le ciel de Thala. Sur la terrasse d'un café sis au cœur du vieux village, des hommes parlent et gesticulent, s'agitent et se calment. La Tunisie de l'après-révolution, la part de Thala aux fruits de la révolution, les conflits tribaux, la surabondance des partis politiques et les diverses insurrections dans le monde arabe sont au cœur du débat. Présente sur les lieux, La Presse leur a cédé la parole. Ils s'expriment sur divers sujets. Du politique au social en passant par l'économique, ils se sont courtoisement dévoilés.
Thala est insatisfaite. Elle se sent à l'écart de tout. «Aucun responsable ne l'a visitée depuis la révolution. Mais n'a-t-elle pas signé un chapitre décisif dans le renversement du régime déchu ?», s'interrogent ses hommes. «Les jeunes de Thala sombrent dans la précarité. Les conditions de vie sont des plus misérables. C'est l'aboutissement logique d'une politique d'exclusion et de marginalisation des régions défavorisées. Comme tout un chacun le sait, le froid est insupportable dans cette région. Je dirai, plutôt, que c'est la révolution du froid et de la crise des valeurs, ?uvre de Ben Ali. Dans cette région où le revenu annuel de la majorité se situe en dessous de quatre cents dinars, le litre de pétrole domestique (guez) coûte 800 millimes, or il devrait être à 200 millimes. Cela dit, les promesses mensongères, on en a marre. On a besoin d'un acte économique pour calmer ces jeunes révoltés. A Thala, ça bouillonne, il y a le feu sous la cendre. Car la patience a ses limites. Le désespoir règne partout, du fait de l'absence de tout acte concret. Aujourd'hui, on a l'impression, plutôt la certitude, que certains ont intérêt à marginaliser davantage Thala car ils savent, comme personne, que les insurrections et les soulèvements se déclenchent à partir d'ici, de cette région connue historiquement pour ses attitudes et positions de gauche. Les principales revendications de Thala se résument en quelques mots : emploi, dignité, développement économique et justice sociale. On dénonce toutes sortes de violence et de régionalisme. La Tunisie est à tous et est capable de couver et de nourrir tous ses enfants. Permettez-moi, en cette occasion, d'inviter M. Béji Caïd Essebsi à nous honorer par une visite», souligne Ridha Khadhraoui, enseignant licencié, à l'époque Ben Ali, pour ses positions de gauche.
De surcroît, les chômeurs parmi les diplômés du supérieur à Thala se chiffrent actuellement à près de 600. «Toutes les sonnettes d'alarme sont tirées ici. Thala a ses hommes qui ont une tendance intellectuelle affective. Mais avant de se cultiver, il faut se nourrir. On a des bouches ouvertes. On n'a pas besoin de promesses et de slogans. Il nous faut des solutions urgentes pour maîtriser ces jeunes enragés et éteindre le feu avant qu'il ne se déclenche. On a des cadres de premier degré à l'étranger. La nécessité est la mère de l'invention et ces hauts responsables sont le fruit du froid et de la nécessité. Il faut savoir les solliciter pour qu'ils nous ramènent des investissements. Pourquoi pas les inviter sur un plateau télévisé et les écouter. On en a en France, en Hollande, en Allemagne, etc. Dans cette phase délicate de notre histoire, on a vraiment besoin de tous ceux qui disposent d'une grande culture savante pour avancer», ajoute mon interlocuteur, avant d'avancer que la pléthore de partis politiques ne servira à rien et qu'il faut les réduire à quatre ou à cinq partis pour permettre aux citoyens de déterminer leur choix en fonction des programmes proposés, «si programmes il y a, car on n'a rien vu jusqu'à présent. La Tunisie a besoin d'un homme intègre et cultivé. Indépendamment de son origine, ce qui nous importe est avant tout le savoir et les compétences dont il dispose».
La sécurité avant le pain
Mes interlocuteurs s'accordent tous sur l'importance de la sécurité comme garante de la transition démocratique et du passage «d'une société gouvernée comme un troupeau à une société digne et responsable qui tient en main son destin». Après ce qu'ils ont vécu récemment de troubles ayant failli plonger la ville dans un grand désarroi, leur cri d'alarme est «la sécurité avant le pain». Car ils sont convaincus que sans sécurité il n'y aura ni essor économique ni pain.
«Il y a péril en la demeure. Nos jeunes sont de plus en plus enragés. Ils se sentent livrés à eux-mêmes. On essaye de les calmer, mais l'on craint qu'un jour ou l'autre la situation nous échappe. Les militaires ne connaissent pas assez le terrain. Il nous faut une présence efficiente de la police et de la garde nationales pour maintenir la stabilité. Ils ont dit un jour — ce n'est qu'un jugement erroné — que Thala est une région de désordre. Or on leur a présenté une demande signée par près de 3.000 citoyens formulant la disposition de tous à accueillir et à respecter les forces de l'ordre à Thala, à condition que le respect soit mutuel. Comment se fait-il que les corps de la santé et de l'éducation exercent alors que les forces de l'ordre sont encore recroquevillées, là où elles doivent protéger la patrie, et les intérêts des citoyens», s'exclame Rached Nijaoui, formateur au centre de formation professionnelle de la région.
Si proche des jeunes en sa qualité de formateur, il semble être au courant de tout ce qui passe sur le terrain «Ma proximité de cette frange — la plus dure de toutes les franges sociales — me permet d'appréhender ce à quoi ils songent. Ils ont l'impression que rien n'a changé et que les pratiques anciennes persistent. Au commencement, une fierté générale règne ici, compte tenu de notre importante contribution dans le renversement du régime Ben Ali. Mais, là c'est la déception totale. En fait je me rappelle un plateau télévisé où l'on a appelé à tenir un conseil ministériel à Thala. Qu'elle soit une proposition sincère ou pas, cela importe peu. Car ce qui nous importe en premier, c'est des faits concrets. Qu'ils fassent quelque chose, la moindre initiative pour rassurer les jeunes et derrière eux toute la région», précise mon interlocuteur.
Le vide sécuritaire à Thala semble être la préoccupation majeure de la majorité. Une constatation confirmée par Dr Mohamed Slimi, médecin à l'hôpital local de Thala : «On a de multiples handicaps. Les conditions de travail sont très difficiles face à ce vide sécuritaire où tout est possible. On nous a déjà promis de mettre en place deux agents des forces de l'ordre, mais rien n'a été fait depuis. Chaque jour qui passe est comme un fardeau enlevé pour nous. A tout moment, on peut être l'objet de propos diffamatoires et parfois d'actes violents de la part de certains récalcitrants qui refusent d'obéir aux procédures et mesures de notre administration. Ajoutons l'insuffisance de l'effectif médical qui se chiffre à huit médecins pour près de sept unités sanitaires dans la région. Pour ce qui est des équipements, on souffre d'un manque flagrant en matière d'ambulances. Sur les trois véhicules dont on dispose actuellement, il n'y a qu'un seul qui est fonctionnel. Or il nous faut pas moins de quatre pour résoudre tous les problèmes et les cas urgents. L'appareil-radio et celui du laboratoire sont également hors service. Cela nous gêne et nous cause tant d'altercations avec les citoyens. On s'attend, par ailleurs, à ce que l'on accélère la cadence pour doter cet hôpital d'une unité d'hémodialyse, d'une unité de maternité et d'un service des urgences», renchérit le médecin en présence de l'infirmier Mehrez Idoudi : «Rien n'a changé à Thala. Ça déborde partout et l'on risque le pire. Il faut faire quelque chose pour cette région. Et la sécurité est l'urgence des urgences dans cette contrée enflammée, je dirais même qu'elle prime sur le pain par ces temps délicats».
Valoriser le potentiel de la région
Thala dispose d'un grand potentiel économique. C'est ce que confirment mes interlocuteurs qui pensent qu'il ne faut pas réduire les investissements à quelques usines de carrières. «On n'a pas que des pierres à Thala. La région est dotée d'autres richesses dont les terres fertiles et un capital humain respectable. Nos terres sont vierges et la nappe phréatique est très riche. Les idées ne manquent guère. On a juste besoin de l'encadrement et des encouragements de l'Etat pour dynamiser l'activité économique. Les gens n'ont pas les moyens pour créer des projets. Il faut également reconnaître que les spécialités du centre de formation professionnelle ne vont pas de pair avec les spécificités économiques de la région. Les solutions toutes prêtes ont été de tout temps inefficaces. Il nous manque la technicité et là intervient le rôle de l'Etat pour y investir et exiger de bons résultats en contrepartie», souligne Rached.
Par ailleurs, certains déplorent la présence des anciens bénéficiaires du régime déchu dans les structures de base locales et régionales et exigent leur exclusion totale et leur condamnation afin d'assainir lesdites structures et rompre avec les pratiques et moyens détournés de l'ancien régime. «Il vaut mieux éviter les solutions temporaires, comme le fait de se contenter de certains chantiers publics pour embaucher quelques jeunes en contrepartie d'une somme modique», relève Néjib Hichri, surveillant depuis novembre 2010, en contrepartie d'un salaire qu'il estime à 90 D après 14 ans de chômage.
A Thala, on appelle à diversifier les investissements et, partant, l'activité économique. «Pourquoi pas une usine de chocolat dans cette région. On peut produire du chocolat. Ça suffit avec les pierres et les carrières, explorons d'autres secteurs tels que le textile et l'agroalimentaire. Pas à pas, on peut avancer et atteindre un palier supérieur de développement. Des gouttelettes se font les rivières, comme on dit», intervient Ridha.
Il convient de signaler, du reste, que ça bouillonne à Thala. Enflammée ou presque, la région a besoin d'initiatives pour calmer et rassurer les jeunes. Une déduction manifestement consentie par M.Abdelabaki Nemri, coordinateur du Conseil de protection de la révolution: «L'emploi est un enjeu capital pour la protection de la révolution. Ce faisant, il convient de miser avant tout sur les secteurs à forte employabilité. Dans le même ordre d'idées, on a demandé la création d'une zone industrielle afin de créer des postes d'emploi permanents. Car les opportunités temporaires sont loin d'être une issue efficace».
Pérégrinations au cœur de la bourgade
Perchée sur une colline aux confins des montagnes, «Jwa Lemrawna», cette bourgade dotée de beaux paysages rappelant la campagne suisse, mémorise encore certains fragments d'une histoire mouvementée, secouée, autrefois, par le fracas des armes. C'est grâce à Néjib, qui a eu la gentillesse de m'aiguiller à travers des sentiers sinueux, que j'ai pu atteindre cette localité pour découvrir l'autre facette de Thala.
Là-bas, le détail pittoresque est aussi riche que significatif. Des couleurs vives et des vues splendides retiennent le visiteur. Traversés d'herbages et rehaussés d'oliviers, de figuiers et d'amandiers, la montagne et le lac se serrent, secrets et protégés. Des habitations clairsemées qui n'ont pas pignon sur rue s'échelonnent de part et d'autre. Jwa Lemrawna est entourée d'immenses forêts dont des hêtraies presque tricentenaires veillent sur sa quiétude. Sans pour cela empêcher les loups de l'attaquer de temps à autre.
A quelques kilomètres de Thala-Village, la bourgade est incrustée dans les cactus et les figuiers de Barbarie et donne sur des champs de blé étendus. «Dieu merci, cette année la récolte est bonne grâce à la générosité du ciel. Il a plu sur la Bourgade avec abondance», avance mon compagnon Salah Marouani, agriculteur résidant dans la localité, avant d'ajouter que la misère règne pendant les années sèches, malgré la richesse de la nappe phréatique. «En fait, l'origine du mot Thala est berbère et il signifie source. D'ailleurs, la région est riche de plusieurs sources dont Aïn Thala d'où la ville tire son nom, Aïn Ghrara, Aïn Hmed et Aïn Oum Ethaâleb située en amont de la cité», lance Néjib.
Cela dit, la localité dispose d'un grand potentiel agricole et peut, à elle seule, fournir les besoins de toute la région en blé et en fruits, à condition de bien explorer la richesse de sa nappe phréatique. «Je ne connais toujours pas les raisons pour lesquelles les parties concernées refusent de m'accorder un prêt pour m'approvisionner en équipements modernes afin d'irriguer ma culture. On ne manque pas de sources. Et le lac me serait très utile pour ce faire. Qu'ils nous facilitent les procédures et nous encouragent à cultiver la terre et à produire. Ce sera bénéfique pour toute la région», note Salah, avant de m'inviter à visiter son royaume des abeilles.
Là-bas, il ne faut point gesticuler pour éloigner une abeille planant dans l'air. Il vaut mieux rester calme, sinon ce sera une guerre perdue. Les ruches sont très bien réparties dans l'espace. Salah et ses parents font leur miel biologique à la traditionnelle. D'où leur notoriété allant d'un bout à l'autre du territoire national. Ils ont des clients de toutes les régions du pays.
«Notre miel est naturel. Tout provient de la nature. La nourriture des abeilles est fournie par les montagnes : du thym et du romarin. Pour ce qui est de l'extraction du miel, on tient encore à la méthode traditionnelle consistant à exposer les cellules contenant le miel au soleil, puis à la conservation du liquide dans des fûts. C'est un secteur rentable et je conseille aux jeunes de lancer des projets pareils, avec pour mots d'ordre sérieux et persévérance, afin de réussir».
Ils sombrent dans la panade
La splendeur et la beauté du bourg cachent quelque part une ample dureté. Quand il pleut, la localité est coupée non seulement de la ville mais aussi du monde entier, étant dépourvue d'eau et d'électricité. Il n'y a pas d'infrastructure. «Quand il pleut, les oueds qui descendent et la boue cumulée rendent impossible tout accès à la localité. Nos enfants ne se rendent plus à l'école. Pourquoi pas des routes goudronnées, une école, un collège et une unité de prestations sanitaires dans cette région ? Il en faut rapidement sinon, un jour ou un autre, elle sera dépeuplée», souligne hadj Amor Marouani, tout en insistant à transmettre son message : «Grâce à la révolution, vous êtes libres aujourd'hui, vous n'avez qu'à remplir comme il se doit votre mission et Dieu récompensera vos œuvres au service de la vérité et de la justice».
Sur ces mots lourds de sens, j'ai quitté mon interlocuteur pour regagner Thala-Village. Mais sur la route, la scène était fort poignante. Nassah Hichri, père de deux enfants, vit avec sa famille dans une hutte. Il souffre d'un handicap permanent et n'arrive pas à subvenir aux besoins de sa famille. «Quand il pleut pendant l'hiver, notre vie est plutôt infernale et la hutte devient un gouffre invivable. Tout mon espoir est de parvenir un jour à construire un logement respectable pour mes enfants. C'est mon dernier espoir», confie la femme les larmes aux yeux.
M.H.A.


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