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Pour une Haute instance pour l'agriculture
Opinions


Par Malek BEN SALAH
Le temps, c'est de l'argent, dit-on; et laisser le temps passer sans prévenir et préparer l'avenir, sans agir et agir vite et bien … constitue une erreur stratégique et tactique que l'Histoire ne pardonne pas! C'est ce qui se passe actuellement pour l'agriculture…! Et si on laisse l'organisation syndicale (Utap) mener à bien sa révolution interne; aussi bien les Offices de l'Etat, que les coopératives dites «centrales» ou les groupements interprofessionnels ne peuvent avoir de réel impact sur la marche de l'agriculture que s'il y a une vision claire, même temporaire, du secteur, de ses urgences, de ses perspectives et des orientations qui doivent guider ses activités à court et moyen terme. Or, le ministère de l'Agriculture ne semble pas prendre d'initiatives dans ce sens, et une absence en tant que concepteur d'un renouveau agricole ainsi qu'une absence physique en tant qu'acteur sur le terrain sont ressentis par ceux qui s'intéressent au secteur! Et qu'est-ce qu'une agriculture «sans présence ni initiative sur le terrain»…et qu'est-ce que l'économie tunisienne sans agriculture, surtout désargentée comme elle est actuellement!
Mais le hasard faisant parfois bien les choses, l'émission télévisée à laquelle a participé Jelloul Ayed, ministre des Finances, dans la soirée du 3 juin (sur la Nationale) a été une révélation pour le spectateur qui s'intéresse aux destinées du pays. Surtout que ce spectateur se voit matraqué par des médias qui ont l'air de trouver un malin plaisir à pousser les populations, certes marginalisées et exploitées par l'ancien régime, à présenter des revendications sans fin au lieu de les pousser au labeur, même peu monnayé ou au volontariat si instructif pour nos jeunes et les mettre sur la voie de l'action et du progrès en attendant les fruits qu'apportera la révolution etc…..
Si Jelloul, par contre, nous a montré le visage d'un jeune ministre, enthousiaste, bien dans sa peau, connaisseur de son domaine et qui n'a pas peur de dire que le fait de laisser les fruits de son travail … à son successeur ne le gêne pas, le destinataire final étant le pays! Impression qui a été parfaitement confirmée par l'émission du vendredi, 10 juin(sur Nessma). Véritable «technocrate» convaincu de sa responsabilité historique au sein du gouvernement, il nous fait partager son plaisir de travailleur acharné qui pense, travaille, lance des études, projette, recherche des moyens financiers… alors que d'autres semblent limiter leur rôle à l'attente du successeur qui prendrait la relève pour entamer la reconstruction des lambeaux d'une économie «qui a suspendu son vol!»….D'ailleurs, tout ce qu'il a présenté a été confirmé par Monsieur le Premier ministre dans son discours du 8 juin et, on ne peut que féliciter l'un et l'autre des efforts accomplis en ce moment crucial. L'essentiel maintenant étant de parachever et de présenter ce premier bouquet de projets salvateurs pour redémarrer l'économie, créer de l'emploi et relancer le développement régional dont l'agriculture se doit d'être aux premières loges pour y répondre !
Si Jelloul nous a dit que 50% des fonds promis à la Tunisie pour les 5 prochaines années reviendraient à l'infrastructure, mais nous restons sur notre faim pour le reste…, et pour ce qu'ont fait les autres départements pour répondre à cette dynamique et en particulier pour l'agriculture, quels sont les fruits de 5 mois de cogitations?
Le 29 janvier sur Echourouk, et le 19 février sur Essahafa, je proposais, modestement, aux nouveaux partis de penser à la préparation de leurs programmes de développement de l'agriculture pour répondre aux justes demandes de la Révolution en développement régional et en création d'emplois, en rappelant que les agriculteurs et leurs proches représentent quelque 3.000.000 de voix qui ont leur mot à dire dans les élections. A une date plus  récente, je rappelai sur La Presse, non seulement la nécessité vitale, pour le ministère de l'Agriculture de répondre à ces mêmes demandes de la révolution pour cette année et pour les années qui suivent. La nécessité de la préparation de notes d'orientation sur les priorités techniques et budgétaires régionalisées pour les budgets 2011 et 2012 ne peut plus souffrir de retard. La nécessité de préparer des projets, coupant court avec les «projets stéréotypés de Zaba de création de soi-disant périmètres irrigués… et de chantiers de CES» mais qui ignoraient les malheurs de nos campagnes et la dégradation continue de la situation de l'agriculteur, mal loti à la fois en tant qu'employeur et qu'employé … La nécessité de préparer des projets intersectoriels impliquant les agriculteurs pour le développement régional, l'emploi et intégrant en particulier un rééquilibrage des superficies à emblaver dès la prochaine campagne… en vue de l'indispensable accroissement des superficies fourragères et de la réduction de l'importation d'aliments pour le bétail (voir l'article «Sécurité d'abord, sécurité alimentaire, ensuite!» paru dans La Presse du 20 avril 2011) et de préserver nos sols. Autant de projets et programmes qui doivent refléter les problèmes de fond dont souffre l'agriculture et qui intègrent des mesures législatives du gouvernement, et des fonds importants et urgents dont le ministère des Finances doit être saisi à temps, et que, comme ancien responsable, je ne cesse humblement de rappeler.
Et, maintenant que la date des élections a été reportée au 23 octobre, il revient au ministère et au ministre de l'Agriculture de ne pas rater l'occasion de répondre à cet appel des jeunes qui appartiennent en majeure partie au milieu agricole, et, qui ont souffert d'une époque qui les a dégoûtés même de Abdelwahab et de sa «mahleha ayichat el felleh»… et de rentrer en force avec des programmes et projets pertinents pour mettre le premier jalon des innovations post-révolutionnaires sur le terrain. Ce sera d'ailleurs l'occasion de réaliser l'objectif avancé par le ministre de créer 900 nouveaux postes et l'emploi de 189 cadres diplômés du supérieur issus de familles nécessiteuses (voir sa communication sur La Presse du 19 avril 2011 précisant ces objectifs). Pour notre dynamique ministre des Finances, je n'ai pas de doute sur l'accueil qu'il ferait à de pareils projets qui apporteraient «création d'emplois et développement régional» optimisant son «programme d'infrastructures». De quoi lui faire dire, comme à un Sully tunisien: «Programmes d'infrastructures et projets de développement régional» forment les 2 mamelles de la Tunisie révolutionnaire» !
Il est probablement temps de penser, peut-être, à une véritable «Haute instance pour l'agriculture», capable de reprendre l'initiative là où elle a été oubliée il y a plus de 50 ans et jusqu'aujourd'hui. Elle aura à proposer, dès cet été, textes et mesures urgentes de rénovation et de soutien réel à des agriculteurs, grands et petits, à bout de souffle … A ce secteur devenu plus social qu'économique, cette Instance devra rechercher des idées pour un meilleur contenu technologique; une révision des structures étatiques caractérisées par «el kothra wa killat manfaâ» ; les possibilités d'un juste accès à une retraite des agriculteurs âgés (représentant 43% des exploitants et 46% des superficies en 2004) permettant l'installation et l'emploi de jeunes; pour la mise en place d'un cadre permettant la réorientation des terres domaniales vers un allégement des problèmes fonciers du secteur; pour la mobilisation des capitaux nécessaires au renouvellement presque intégral du parc de matériel désuet et sans rapport avec les besoins; pour l'assistance de la profession pour la création des 24 chambres d'agriculture prenant en charge les problèmes de développement; enfin pour la mise au point d'une feuille de route quant aux réformes structurelles et l 'intégration de l'agriculture dans une économie régionale diversifiée mais sur la base des potentialités bien étudiées. Elle aura donc à créer et initier une véritable base d'actions et de données qui, à moyen terme, devra déboucher sur une «Tunisie Verte», un peu à l'image du «Plan Maroc vert» et du «Plan Halieutis de développement de la pêche au Maroc» et où participeront agriculteurs, pêcheurs et agronomes de touts bords.
Enfin, je redirai volontiers bravo à Si Jelloul Ayed pour l'effort effectué et l'espoir qu'il nous insuffle, et avec les 50% des investissements mobilisés pour la Tunisie pour les 5 prochaines années qui reviendraient à l'infrastructure routière…, je me permets de rappeler que pour nos 516.000 exploitants en 2004 (soit autant que le nombre d'exploitants en France qui est passé de 1.016.755 exploitations en 1988 à 589.771 en 2003 avec un climat plus clément et des SAU beaucoup plus étendues) une focalisations sur les capitaux, les investissements et les aides à l'agriculture est indispensable, nos partenaires européens le comprendront parfaitement. Penser en réalité à réserver à l'agriculture - au moins 40% de cet effort - pour créer l'emploi et le nécessaire effet d'entraînement sur le développement régional pour impulser productions agricoles, industrielles et services d'appui est indispensable dès cette phase même si, par hasard, l'agriculture n'a pas déposé un dossier dans ce sens.
Agronome et technocrate de métier, je ne peux me permettre de laisser les occasions se perdre pour notre agriculture, nos jeunes et nos régions … alors qu'au delà des mers, nos homologues travaillent sur les possibilités de «nourrir la planète en 2030, en 2050…», sur l'agriculture de précision et sur bien d'autres choses sur le devenir de l'homo sapiens!


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