La prestation d'Alger a suscité bien des interrogations Nous étions très curieux de voir l'Espérance s'attaquer à la phase de groupes. Fin de saison, pige ou pas, c'est là que les champions de Tunisie sont attendus. Nous comprenons fort bien la lassitude de Darragi, un peu moins «l'absence» de Msakni et l'agressivité persistante de Korbi (5 cartons jaunes pour un match facile). Nous avions aimé le match plein de Bouazzi et le gros travail de récupération et de relance de Traoui, ainsi que l'activité débordante de Derbali. Mais franchement, l'Espérance ne nous a pas impressionnés comme elle n'a pas impressionné un adversaire tout étonné de se retrouver avec un match nul à l'arrivée. Décidément, l'Espérance a un sérieux problème de jeu et d'équilibre, encore aujourd'hui qu'elle aborde la phase décisive de la Ligue des champions africaine. C'est que l'heure est aux certitudes, non au doute. A propos de doute, j'avoue avoir été bombardé de coups de fil et de SMS de la part d'un grand nombre d'amis «sang et or» s'interrogeant sur la valeur du nouvel avant-centre camerounais de l'Espérance, l'opportunité de le recruter et la décision d'éliminer prématurément Dramane Traoré. Voici quelques interrogations auxquelles nous avions eu droit. Qui recrute à l'Espérance‑? Nous avons comme l'impression qu'il n'y a pas une ligne directrice dans cette démarche et que tout est fait pour la Ligue des champions, dans l'urgence. L'Espérance actuelle nous rappelle étrangement un petit gosse qui a cassé sa tirelire et qui entre dans un magasin de jouets. Sinon, comment expliquer la somme mirobolante payée pour Dramane, aligné à un poste qui n'est pas le sien ? Comment expliquer et justifier l'élimination de ce joueur, aujourd'hui qu'il s'est malgré tout adapté et qu'il fonctionne à plein régime ? Comment expliquer la mise à l'écart d'un jeune joueur de talent, tel Ben Hammouda ? Comment expliquer et justifier, enfin, les 600.000 euros (1.200.000 dinars) payés pour N'djeng (à part salaire, primes et autres avantages) qui a suscité autant d'interrogations ? Comment un club qui ambitionne la victoire finale en Ligue des champions attaque la phase de poules avec une grosse frayeur nommée gardien, alors qu'il dispose de Mejri, Nawali, Naouara et Ben Chérifia‑? Près de sept mois après, le coach de l'Espérance (et tout le staff technique des seniors) naviguent à vue au niveau de ce poste décisif? Voilà les questions que se posent aujourd'hui les supporters de l'Espérance comme tous les observateurs du reste, même si l'équipe a répondu à quelques-uns. Mais par intermittence. Demain, Al Ahly, le WAC et peut-être une Mouloudia qui ne sera pas en crise comme avant-hier. Puis une demi-finale, puis une finale. Seule la meilleure Espérance pourrait aller au bout. Il faudra auparavant vaincre la fatigue, la lassitude et répondre aux questions qui urgent et qui sont en suspens depuis un bon bout de temps. A l'Espérance, on veut à tout prix éviter les cauchemars Raja et Mazembe.