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La houle et la foule
L'encre et la mer : Et Dieu créa la Méditerranée (III)
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 07 - 2011

Lac de paix, arène de guerre. Berceau d'amour, brasier de haine. Cette mer a enfanté une terre, tout autour. Et des hommes et des femmes… quelle aubaine ! Et un chef-d'œuvre immortel, sa culture et sa civilisation.
Regardez comment en parlant de la Méditerranée on pense tout de suite non à une mer, mais à des territoires qui l'entourent et des aires qui l'enlacent, à des hommes, à des femmes qui y vivent et dont elle est devenue mère. Ceux dont la respiration se confond avec la houle et ceux dont les espoirs se confondent avec ceux de la foule.
Alexandre, élève d'Aristote le Sage, Ulysse qui, heureux, «a fait un bon voyage», Elyssa qui a fondé Carthage et Cléopâtre, belle reine volage.
Ibn Al Fourat, à la fois savant, soldat, martyr qui n'a jamais manqué de courage, et Sinan Pacha qui a sauvé la Tunisie de la junte espagnole criminelle et sauvage et bien d'autres. Illustres personnages mais aussi fils du peuple, bonnes gens qui ont toujours su le vrai sens du mot partage.
Visages d'un caractère
Au commencement était donc ce mariage. D'où est né ce climat doux et généreux. D'où est née cette merveilleuse diète saine et délicieuse et qui vient d'être classée patrimoine culturel universel. Cette mer tendre et féconde irriguée par La Medjerda, Le Nil, le Rhône, le Tibre et bien d'autres puissants fleuves et bien gardée par le Boukornine, l'Etna, le Mont-Liban, etc.
Cette mère nourricière d'où aussi a vu le jour notre caractère méditerranéen bien à nous, fils de l'abondance, de la générosité, du courage et de l'espoir. Notre caractère plein de spontanéité, de chaleur humaine, d'amour de la vie, d'ouverture, de poésie, de romantisme. Un caractère altier, entier épicé de jalousie et parfois de timidité, plein de curiosité, d'amour de l'aventure et de découverte, favorisant un esprit alerte et fécond, détestant la confrontation mais ne reculant pas devant la bagarre si elle s'impose, champion de la procrastination et féru de petits plaisirs innocents.
Un caractère fils des saisons aussi belles les unes que les autres, de ces journées ensoleillées de ces nuits estivales sublimes et envoûtantes avec leur brise légère et leurs chuchotements complices, de ces veillées hivernales traversées par l'imagination et chargées de contes et de mythes, de ces après-midi printanières enivrantes et fugaces de cette pluie d'automne fécondante et parfumée.
Un caractère fils du terroir, de ce pain pétri d'amour et cuit dans le feu de la passion de cette huile jaune-vert, chargée de lumière et de baraka de ces olives charnues et excitantes, de cette vigne aux belles grappes chargées de soleil et de rêves, de ce figuier aux fruits mielleux, de cette ruche bagarreuse, fière et laborieuse à la récolte divine, de cette chère rebelle et espiègle mais qui se laisse traire avec patience et résignation de ce poisson qui respire encore la mer et la vie, à la chair tendre et fondante et qu'il suffit d'attraper à la main.
Ce caractère, fils de ces villages semi-endormis aux ruelles tortueuses à la recherche de l'ombre et pour provoquer des courants d'air, de ces maisons aux murs épais blanchis à la chaux et assaillis par les bougainvilliers, de ces mejels, citernes pour le stockage de l'eau de pluie et qui rafraîchissent nos chambres, l'été de ces terrasses où l'on fait sécher le couscous, les piments et les figues et où parfois…
Fils de ces oliviers se confondant avec la terre et le ciel, de cette barque de pêcheurs frêle mais solide et têtue, de cette délicieuse sieste qui détend et fait renaître l'énergie après toute une journée de travail, de cet agriculteur, artisan ou commerçant qui se donnent corps et âme à leur besogne, de cette mère qui, du moulin au four, rêve de voir ses enfants enfin mariés et heureux.
On le sent, ce caractère au Cap Bon comme en Sicile ou en Provence, lui qui est aux antipodes du flegme britannique ou de l'arrogance parisienne bien camouflée. Lui qui est assez différent du caractère américain même s'ils se ressemblent quelque part est très loin du caractère asiatique extrême-oriental.
Ah, cette délicieuse Provence!
Encore petits, nous rêvions de cette Provence si chère à Daudet, à Pagnol et à Mistral. Jeunes, nous l'avions visitée plusieurs fois. Un vrai paradis. Celui célébré par Cocteau, Cezanne et Van Gogh, celui de Tartarin de Tarascon, de M.Seguin et des vieux. Celui qui se dégage de l'odeur des murailles d'Avignon, de la cité des papes et des arènes de Nîmes et des ruelles d'Arles ou d'Aix. Oui, la Provence, ce paradis sur terre que traverse, majestueux, le Rhône et que balaye sans crier gare le mistral, ce vent froid mais ô combien nourrissant et qui vient mouiller dans le vieux port de Marseille sous l'œil bienveillant de Notre-Dame-de-la-Garde, marraine de la cité phocéenne, l'ancienne Massalia (ou marsa al aaliya peut-être) à quelques encablures du Château d'If où Alexandre Dumas avait fait prisonnier son célèbre personnage, le comte de Monte-Cristo.
Impossible d'aller en cette région de rêve sans déballer tous ces souvenirs d'écolier et de lycéen. Impossible d'y aller sans revivre l'odeur de ces bouquins achetés à la rue d'Angleterre qui nous transportaient tout au long de plusieurs étés dans ces contrées.
Impossible d'aller à Marseille sans se souvenir du Château du Pharo et de ses jardins et à côté de lui de l'école de journalisme et les bons moments passés sur ses bancs. Et aussi de ce galion construit spécialement pour le tournage du film Pirates, produit par Tarak Ben Ammar, que l'on peut visiter au Vieux-Port.
Faouzi, le militant
Oui, nous retrouvons ce caractère chez tous ces Provençaux gavés de bouillabaisse, de tous ces plats succulents de la fameuse cuisine provençale, cuisine de la mer et du soleil. Et chez nos amis Faouzi et Hayet, Tunisiens nés à Marseille et engagés à fond pour le bien de leur pays avec leur accent typique.
Faouzi Kardous, son nom est originaire du Sud tunisien. Engagé politiquement en France, il est aussi très actif dans la société civile. Nous l'avons connu en 1995 et depuis, nous nous rencontrons régulièrement. Dans ses bagages, toujours un projet pour la Tunisie à caractère de codéveloppement. Il est aussi derrière la création du centre de télé-travail de l'Association générale des insuffisants moteurs (Agim) dans le cadre d'un projet tripartite soutenu par la coopération décentralisée, gouvernorat de Tunis-Région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur).
Il s'agit d'une vraie révolution dans le domaine de l'auto-prise en charge des handicapés. Un projet combattu à mort par Leïla Trabelsi au faîte de sa puissance destructrice, car il faisait de l'ombre au centre qu'elle essayait de créer à l'époque et qu'elle a fini par ouvrir en 2010.
Juste après le révolution du 14 janvier, Faouzi est revenu à Tunis avec plein de projets destinés à soutenir les régions défavorisées afin, nous a-t-il dit, d'aider la révolution à aboutir. «Puisque nous n'avons pas participé à son déclenchement, participons alors à son succès»
Dans ses bagages aussi des projets de coopération pour l'apprentissage de la démocratie «sans aucune intention ni prétention de donner des leçons» a-t-il tenu à préciser. Et d'ajouter que les Tunisiens à l'étranger peuvent apporter beaucoup au pays et à la révolution. Essayons de les considérer en tant que ressources humaines et non comme sources de devises seulement.


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