Par El Aissi BRAHIM Braves tribus longtemps mal bénies Durant des années et décennies Etaient éveillées par un génie Dans une patrie mal définie Il les guidait, avec aisance Vers arts, techniques, et sciences Toutes unies dans la décence Elles vivaient leur existence Nation de belle naissance Fut éreintée sans clémence Et ruinée par la défiance Des délateurs sans indulgence Les piteux rendaient le pré brulis Le feu a pris dans tous les treillis On fondrait dans la mélancolie Sous le regard du génie molli Un jour, un laid renard embelli S'est déguisé en prince poli Voulait sauver le pré démoli Par des vieux loups trop affaiblis «Hé changez-vous troupeaux endormis Je suis votre sauveur et ami» Il est reçu pour l'acte commis Il écarta le génie soumis Dans l'euphorie, on sollicitait Tellement ses secours qu'on vantait Son abject acte qui lui coûtait Les honteux subsides qu'on chantait Le pré par ses farces fut grandi Et paru comme un paradis Le renard en acteur érudit Savourait seul son bonheur prédit Le fossoyeur comblé de partout Fut épris par un vautour jaloux Les deux larrons avalaient le tout Faux oscars, ors, argents et bijoux Les félons pour assurer survie Ont cerclé le pré sans préavis Par des chaînes étranglant la vie Et nommaient des sbires fort ravis Un jeune frustré, dans sa cité S'est brûlé avec témérité Et d'une nette civilité Crie «Plus jamais de mendicité» Le renard dit avec malice J'ai compris tout votre caprice Encouragé par sa complice Ils dissimulaient leur démence La patrie prendra le droit chemin Brandit sa révolte des jasmins Libérons-nous de leurs sales mains Rebâtissons notre lendemain Les loups transmutés en puritains Cherchaient pour eux refuges certains S'envolaient emportant les butins Pour se terrer dans des trous lointains Le vil renard sentait le danger S'enfuyait la nuit d'un pas léger Le peuple d'un amour partagé Distribuait gâteaux et dragées Les braves en toute dignité Se concertaient avec liberté Pour choisir dans la sérénité Leur mentor avec fraternité.