Enième scandale au Bardo. Est-ce le dernier ? Il y a encore quelques jours, nous avions dressé un bilan guère reluisant du Stade Tunisien. Séparation «à l'amiable» avec Patrick Liewig, un passif financier alarmant, des joueurs démobilisés et désabusés et une ambiance — pour ne pas changer — divisée et déchirée. Puis ces supporters, absents et presque invisibles quand il s'agit de marquer leur présence et d'encourager leur équipe, toujours présents pour insulter un entraîneur, un joueur, un président, pour pourrir une séance d'entraînement… Au moment où nos clubs essaient tant bien que mal de remonter le choc post-révolutionnaire, les Stadistes, eux, se déchiraient dans les coulisses et sur les colonnes des journaux, entraînant avec eux des supporters qui ne savent plus où donner de la tête et pour quel camp opter. Des candidatures, il y en a eu des sérieuses, des fantaisistes et de très peu crédibles ajoutent à la confusion et au désarroi de ceux censés voter. L'assemblée générale extraordinaire n'a pas arrangé les choses, bien au contraire. La faute à qui ? A tous évidemment puisqu'une bonne discussion aurait pu éviter ce recours à la condition-baccalauréat qui a écarté l'un des candidats. Situation ultérieurement confuse que ceux qui ne rêvaient même pas d'être un jour membres de ce club prestigieux descendu si bas et qui se sont mis à rêver et à nourrir des ambitions démesurées. Et si nous ne citons pas de noms, c'est que nous sommes convaincus qu'ils se reconnaîtront. Mais que voulez-vous quand un club comme le Stade Tunisien en est réduit à ce qu'il est aujourd'hui, tout est possible. Même les candidatures fantaisistes et folkloriques ! Et pas seulement, puisque ce qui s'est passé avant-hier lors de l'assemblée générale du Stade Tunisien à la municipalité du Bardo n'est qu'un épisode de la vie mouvementée d'un club qui n'arrive pas à trouver la paix. Et pas que la paix puisque le Stade Tunisien manque de tout : titres, argent, supporters, crédibilité et la liste est longue… La révolution, la démocratie, le club du Bardo les a accueillies avec des coups de poing, des insultes, une intervention du service d'ordre et un joli scandale qui ne fait pas honneur à une ville, à son passé et à son présent. Une liste éliminée pour vices de forme (dossier de trois candidats incomplets et démission du vice-président) et une seconde qui passe de fait en attendant son intronisation dans une seconde assemblée générale élective à définir. Voilà pour la forme. Pour le fond, c'est une autre paire de manches. Le Stade Tunisien attaquera-t-il comme à son habitude la nouvelle saison en rangs séparés, divisé et déchiré? Ou alors mettra-t-on les rancœurs, les egos et les intérêts personnels de côté pour se réunir autour d'une table et mettre en œuvre un projet Stade Tunisien? Le club a ultérieurement pris du retard. Ajouté à celui accumulé durant quatre décennies, ils risquent d'être insurmontables si aujourd'hui la famille stadiste ou ce qu'il en reste n'opte pas pour l'union sacrée. S'unir, éponger les dettes, payer les arriérés, revoir un effectif médiocre et peu fourni, recruter un entraîneur-projet, rectifier le tir au niveau des jeunes : voilà les défis qui attendent aujourd'hui le Stade Tunisien. Toute autre issue risque cette fois-ci de mener le club à sa perte, peut-être même à court terme au purgatoire. A bon entendeur…