De quel droit une FTF et trois quarts de présidents de club légitimes prennent-ils pareille décision?! Le 10 juillet dernier, on disputait la dernière journée du championnat de Tunisie. Mais à vrai dire, c'est bien avant que nous avions perdu de vue notre compétition. Il y a eu bien sûr le 14 janvier (dernière journée ZABA le 9 janvier) mais aussi malheureusement le 24 avril, date d'une reprise indigne qui consacra la violence, la bêtise, les derniers soubresauts des cadavres décomposés de l'ancien régime et l'inconscience destructrice de quelques jeunes égarés qui croyaient tenir leur liberté par l'anarchie. Mais il n'y a eu pas que cela. Il y a eu ces présidents de clubs et ces dirigeants qui ont cru faire les malins et jouer aux «héros» dans une basse démarche démagogique, qui ont jeté de l'huile sur le feu et mis le feu aux poudres en terrorisant les adversaires et en s'accaparant de force les victoires. Jusqu'à ce jour impunis mais que les assemblées générales viendront balayer. A jamais nous l'espérons. Puis enfin la FTF, dont les membres ont profité d'un départ que nous considérons digne du président Ali Hafsi pour se jeter comme des chacals sur son cadavre, se redistribuer les tâches et se maintenir au nom d'une légitimité qu'eux seuls se reconnaissent et, pis encore, au nom de l'intérêt suprême de la nation. Pardon du football. Ces trois phénomènes conjugués avec, de fait, la divergence des intérêts de toutes les parties en question (ministère, dirigeants, membres fédéraux et vestiges de l'ancien régime) ont fait que la situation a rapidement basculé et qu'aucun débat constructif n'a été sérieusement instauré afin de trouver une issue à une situation intenable. Une parenthèse dans cet ordre d'idées : l'illégitimité et le déphasage des pseudo-présidents des comités de supporters, doublement impliqués par leurs liaisons dangereuses avec tout ce qui représentait l'ancien régime : RCD, gouverneur, délégué, omda, police, etc. Mais aussi leurs liaisons dangereuses, sinon leur allégence au président et au bureau directeur que les supporters considèrent comme une trahison, jugeant ces personnes comme des balances, des intrus et en tout cas pas du tout représentatifs. Ces mêmes présidents et leurs comités qui n'ont pas su, qui n'ont pas vu venir le tsunami qui allait tout emporter. Encadrer est une chose, embrigader en est une autre. Totalement différente. Ainsi «disloquées», les composantes de notre football ne pouvaient de ce fait se mettre autour d'une table pour sortir de l'impasse. Alors, encore une fois et en toute liberté, la FTF (avec l'aval de clubs aux trois quarts illégitimes) ont tout bonnement décidé de programmer la reprise pour les 4, 5 et 6 novembre. Ils étaient plus précisément 11 à voter cette date, 3 pour le 25 septembre alors que deux se sont abstenus. Aberrant! Une reprise en novembre? Ou alors ils sont fous ou alors inconscients. 11 mois sans recettes pour les clubs, ils savent un peu ce que c'est?! Autant de mois sans entraînements réels et sans réelles compétitions, ils ont idée? Puis de quel droit une fédération dissoute de fait au lendemain du 3 septembre (match contre le Malawi) et des clubs en passe de débarquer leurs anciens présidents ont-ils le droit de prendre cette décision? Déjà que le 25 septembre, il est tard alors le 4, 5 et 6 novembre... Hallucinant! On ne se dérobe pas de la sorte de ses propres responsabilités. Mais au fait, de quels responsables parlons-nous?! Une chose est sûre : il faut annuler cette décision et recevoir des parties plus crédibles, plus légitimes et plus... responsables pour rectifier le tir. La Tunisie est en révolution. Pas en guerre!