• Dispositions pour sécuriser la rentrée scolaire et les élections de la Constituante • Réduction légère en août des mouvements de protestation • Il existe une coordination continue entre les unités de l'Armée et les forces de sécurité intérieure «Le Tribunal militaire permanent de Tunis statuera le 15 septembre dans l'affaire d'homicide volontaire intenté contre le président déchu, deux anciens ministres de l'Intérieur et nombre d'anciens hauts responsables sécuritaires accusés d'avoir ordonné de tirer sur les manifestants lors des événements de la révolution du 14 janvier. D'autre part, la chambre de mise en accusation relevant du Tribunal militaire du Kef a examiné, le 6 septembre, l'affaire d'homicide volontaire et de tentative d'homicide dans laquelle sont impliqués le président déchu, deux anciens ministres de l'Intérieur et nombre d'anciens hauts responsables sécuritaires. La chambre considère que les preuves ont été établies pour que les prévenus soient déférés devant le Tribunal militaire permanent du Kef sous l'accusation d'homicide envers les martyrs de la révolution, conformément aux dispositions des articles 25 et 28 du code des procédures et des sanctions militaires. Une autre affaire a été intentée contre le président déchu et l'ancien ministre de l'Environnement. Il s'agit du marché relatif au dépotoir contrôlé de Djebel Chakira octroyé à une société étrangère qui ne répondait pas aux normes requises, ce qui a provoqué des dégâts importants subis par la communauté nationale. Pour ce qui est de l'affaire de l'aéroport dans laquelle ont été condamnés des membres des familles Trabelsi et Ben Ali, ainsi que l'ancien chef de la sécurité présidentielle, Ali Seriati (acquitté en première instance), il a été décidé que l'audience d'appel, interjeté par le ministère public, se tienne le 19 septembre 2011». M. Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, a fourni, hier, tous ces éclairages, lors de la rencontre bihebdomadaire de la cellule de communication relevant du Premier ministère. Il a relevé que le ministère de la Justice a créé des chambres à part chargées d'examiner les recours en opposition introduits par les candidats à l'élection de l'Assemblée constituante dont les listes ont été refusées par les sections régionales de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). «Déjà, un jour après l'expiration des délais de dépôt des candidatures, les tribunaux de première instance à Bizerte, Sfax et Grombalia ont reçu des requêtes d'opposition de la part de certaines listes qui s'estiment lésées», a-t-il ajouté. Rentrée scolaire et élection de la Constituante : un système sécuritaire spécial En prévision de la réussite de la rentrée scolaire et universitaire 2011-2012 qui approche à grands pas et de l'élection de l'Assemblée nationale constituante prévue pour le 23 octobre prochain, le ministère de l'Intérieur a décidé de mettre en place un système sécuritaire spécial et complémentaire dont l'objectif est de sécuriser et le retour de nos jeunes à l'école et le déroulement des élections dans les meilleures conditions possibles. M. Hichem Meddeb, chargé de mission auprès du ministre de l'Intérieur, qui intervenait, lors de la même rencontre sur la situation sécuritaire du pays, a insisté sur l'engagement du ministère à apporter sa contribution au succès du rendez-vous électoral, plus particulièrement sur le plan sécuritaire. «En témoignent les sessions de formation entamées depuis le 5 septembre, en partenariat avec l'Organisation internationale de la francophonie et du réseau Francopol en vue de promouvoir les compétences des forces de sécurité intérieure et d'initier nos policiers aux techniques démocratiques et à la sécurisation des élections. Nos forces de sécurité reçoivent, également, une formation en matière de gestion démocratique des marches et des manifestations politiques et dans le domaine du respect des règles de déontologie de la profession», a-t-il précisé. M. Meddeb a fourni, par ailleurs, quelques chiffres sur l'évolution de la situation sécuritaire au cours du mois d'août 2011, à l'échelle des sit-in, de la fermeture des routes et de l'interruption de l'électricité et de la distribution de l'eau. Il apparaît ainsi qu'une légère baisse a été enregistrée pour ce qui est des sit-in qui sont passés de 156 en juillet à 114 en août, les actes de fermeture des routes sont tombés, eux aussi, de 184 à 152. Idem pour les opérations d'interruption de l'alimentation en électricité et en eau potable qui ont régressé de 17 en juillet à 13 en août. Pour ce qui des crimes (homicides), l'on remarque une nette régression depuis le mois de mars qui a enregistré 26 crimes alors qu'en août il y a eu 11 assassinats contre 22 en avril, 18 en mai et 11 au mois d'août. Les vols de voitures ont connu une chute libre: de 67 en mars 2011, ils sont tombés à 17 en août. Le nombre des personnes arrêtées au cours des cinq derniers mois s'élève à 23.511. M. Meddeb a relevé que le calme est revenu dans les villes de Jebeniana, Douz et Sbeïtla, sauf à Métlaoui où les forces de l'ordre ont arrêté six personnes accusées d'actes de violence ayant entraîné la mort d'un citoyen. Coordination et complémentarité parfaites Le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, représentant du ministère de la Défense nationale a, pour sa part, fait remarquer que la situation est calme et stable sur la frontière tuniso-libyenne, depuis le 26 août 2011, date de la prise par les révolutionnaires du point de passage frontalier de Ras Jedir. «On a enregistré une grande affluence des réfugiés libyens: 10.000 le 2 septembre et 11.000 le 3 septembre. Ils ont été tous acheminés vers les camps qui leur sont réservés et ils bénéficient des services sanitaires requis de la part des organisations internationales spécialisées», souligne-t-il. Il est revenu sur les événements de violence qui ont eu lieu dans certaines villes de la République pour souligner que les unités de l'Armée nationale poursuivent leur mission sécuritaire en coordination et en complémentarité parfaite avec les forces de la police et de la Garde nationale. «Contrairement aux rumeurs quant à un éventuel conflit entre l'armée et les forces de sécurité intérieure (police et Garde nationale), nous agissons dans un climat de symbiose et de complémentarité, depuis toujours et il ne peut y avoir de conflit entre deux institutions dont l'objectif commun est de préserver la sécurité, la stabilité et l'invulnérabilité de la Tunisie», a-t-il indiqué. Il a relevé que les individus libyens armés arrêtés le 29 août dernier par les forces armées sont remis immédiatement au ministère de l'Intérieur. Quant à l'entrée illicite d'armes libyennes sur le sol tunisien, il a fait remarquer qu'il existe «une coordination renforcée entre les forces de sécurité et les unités de l'Armée nationale, laquelle coordination ne laisse rien filtrer».