Bien qu'il ait marqué autant des points, au fil des ans, le dispositif national de la formation professionnelle n'est pas parvenu à réaliser son objectif. Il révèle, aujourd'hui, ses faiblesses en matière d'information et de communication, pesant lourd sur l'orientation professionnelle, considérée comme étant le parent pauvre du secteur. Aussi est-il temps de mettre en place la fonction orientation pour rectifier le tir et assurer au jeune postulant une meilleure formation mieux adaptée à son profil et à ses aspirations. C'est ce qu'ont voulu faire valoir les participants à la journée de réflexion d'hier dont les travaux, qui se poursuivront aujourd'hui, se sont déroulés au sein du centre sectoriel en électronique de Den Den. Organisée par le ministère de tutelle, avec le concours de British Council, ladite manifestation s'inscrit dans le cadre du Mois de l'emploi. Dans la perspective d'améliorer l'employabilité par une meilleure orientation professionnelle susceptible d'éclairer les esprits, et de tracer les bonnes voies d'apprentissage, à même de faciliter l'intégration dans le marché du travail, les professionnels du secteur, décideurs politiques et promoteurs économiques n'ont pas manqué d'insister sur l'impératif de changer de stratégie d'information destinée au public, demeurant si brute et stérile qu'elle n'a abouti à rien. Même les efforts déployés ces dernières années à ce sujet ont été voués à l'échec. Car, souligne Mme Samira Hached, directrice de l'information et de la communication à l'Atfp, les essais de mise en place d'une fonction d'orientation professionnelle restent embryonnaires et peu capitalisés, sans être fondés sur une véritable stratégie claire. Et d'ajouter que faute de moyens et de professionnalisme, la mission d'information et d'orientation n'a pas été dûment accomplie. Défi que l'on pourrait désormais relever à la faveur d'un travail de coordination et de coopération impliquant tous les intervenants du dispositif, afin d'en faire un vivier de hautes compétences et de mains-d'oeuvre qualifiées censées répondre aux besoins pressants des entreprises. C'est ainsi que la démarche orientation professionnelle est en mesure d'agir sur l'offre et la demande au grand bonheur des jeunes postulants. Tout est tributaire de la manière de savoir communiquer le pour et le contre des filières professionnelles. Abondant dans ce sens, Mme Hached a précisé que l'efficacité de cette fonction n'est plus à démontrer pour le devenir social et professionnel des individus. «Il s'agirait, tout juste, de surmonter la multiplicité des réseaux et la disparité des prestations en améliorant l'accès à l'information, en incitant à la qualité et en renforçant la coordination», a t-elle expliqué. Ayant partagé le principe d'instituer un dispositif d'orientation pour une meilleure adéquation avec les exigences du marché, Mme Rafika Bacha, directrice générale de l'Utica, n'a cessé de valoriser le rôle des chefs d'entreprise dans la définition de nouveaux contours professionnels prometteurs. D'ailleurs, a-t-elle indiqué, leur participation à la conception des programmes de formation a administré la preuve que l'amélioration de l'employabilité des jeunes demandeurs doit s'inscrire dans une logique de partenariat gagnant-gagnant. Et d'enchaîner que l'Utica a déjà mis en place un répertoire des métiers-compétences dont l'ultime but est d'identifier les qualifications requises pour satisfaire aux besoins économiques ressentis. Conseiller d'apprentissage chargé d'orientation au centre de formation et d'apprentissage d' El Omrane, candidat à devenir prochainement un centre pilote, M. Kamel Chérif a révélé que l'orientation est un processus basé sur trois mots clés, à savoir l'accueil, l'inscription et le placement ou l'affectation. La qualité de l'information dispensée aux jeunes demandeurs de formation et l'effet des conseils à leur prodiguer, en termes d'avantages et d'inconvénients des choix formulés, sont déterminants pour ce qui est de la réussite qu'ils vont recevoir. Orienter, c'est aider à mieux choisir, pour ainsi dire. En se penchant sur cette idée motrice, les intervenants ont imputé cette défaillance d'information guidée à l'absence d'une stratégie commune, homogène et transparente, à la faible utilisation des TIC en la matière et la non-spécialisation des orientateurs. Afin d'approfondir la réflexion et d'échanger les expertises, le débat a été marqué par un exposé sur l'expérience britannique en matière d'orientation professionnelle. Présenté par un trio d'experts, le modèle du Royaume-Uni actuellement en vigueur a été cité en exemple de réussite dont la Tunisie veut s'inspirer. La journée de l'orientation professionnelle se poursuivra aujourd'hui avec au menu une série de recommandations pour mettre en œuvre une stratégie nationale émergente dans le domaine.