Les Sfaxiens ont été récompensés pour leur élan offensif. Ce n'est pas parce que le CA n'a pas attaqué, mais c'est parce que le CSS s'est montré le plus incisif Le CSS est le grand vainqueur de cette demi-finale de choc face au CA. Ce dernier sort, par conséquent, par la petite porte. C'est une fin de saison cauchemardesque pour les Clubistes qui perdent tout en quelques semaines. Pour revenir à cette demi-finale, truffée de buts et de retournements de situations (surtout lors des prolongations), on dira que le CSS a su mettre à profit ses vrais atouts, à savoir la technique de groupe et la vivacité de ses joueurs. Contrairement, bien sûr, à un CA qui a du potentiel et qui a des joueurs de cran, mais qui a fini par perdre son premier atout, la rigueur défensive. Fini cette réputation de défense de roc qui a toujours aidé l'équipe à compenser la timidité de l'attaque. Ce qui a fait la différence également entre les deux équipes, c'est la manière de gérer ses nerfs ou l'«approche mentale» des joueurs des deux équipes. Autant les Sfaxiens étaient sobres et forts dans leur tête, autant les Clubistes étaient sur les nerfs. Le comportement de Wissem Ben Yahia et de Oussama Sellami envers l'arbitre du match (il est vrai dépassé par l'enjeu du match par moments), en dit long. On peut même dire que Ben Yahia a condamné son équipe en obtenant un carton rouge à un moment crucial de la partie. Ce n'est pas nouveau, puisque c'est l'énième match important où les «Rouge et Blanc» perdent leur «self-control» et ratent tout. Dans le camp sfaxien, Chady Hammami et ses pairs ont été appliqués et moins nerveux. Rotation de l'effectif Luka Peruzovic loue la performance de ses joueurs: «Marquer quatre buts, face à un club aussi grand et aussi fort que le CA, est à saluer. Nous avons mieux géré le match que l'adversaire. Nous étions beaucoup plus percutants pour arriver à maintes reprises dans la zone de l'adversaire, je précise que mes joueurs ont été plus frais que les Clubistes. On n'a pas fait participer tout le monde face à Gafsa, question de ménager les cadres pour ce match. Pour le CA, les joueurs ont livré une grande débauche d'énergie devant l'ESS à trois jours de la demi-finale. Physiquement, mes joueurs avaient plus de jus et avaient des jambes pour courir et faire la différence sur les contres». La rotation de l'effectif est quelque chose qui a aidé énormément le CSS. Il n'y a pas que cela. La forme de Zaïem, discret, mais précieux dans ses «interventions» et surtout la mobilité de Touré, très adroit avec son pied gauche et ses accélérations intelligentes devant Meriah, ont donné raison à un CSS rapide et dangereux quand il avait la balle et quand il se reconvertit vite. Les Sfaxiens ont acquis le savoir-gérer des matches de coupe. Ce n'est plus par hasard que le CSS fait le break lors des prolongations. Et maintenant ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé, le CA a eu dans les premières minutes deux occasions qui auraient pu lui assurer la victoire. Il y avait deux choses qui n'ont pas bien fonctionné au CA avant-hier : le placement des défenseurs avec une couverture inexistante (surtout après la sortie de Boujelbène) et la nervosité de tous les joueurs. Ils étaient accablés par l'enjeu. Ils avaient peur de rater le dernier objectif de la saison. Ça se voyait en fin de match. Fatigués des efforts fournis devant l'ESS ? Oui, sans doute. Traoré, le meilleur Clubiste, n'avait plus les reins pour accélérer lors des prolongations. Quant à la défense, on ne comprend pas pourquoi elle s'est effondrée de la sorte. L'infériorité numérique y est pour beaucoup dans cette défaite, l'absence de Souissi et de Ifa s'est fait sentir, mais il y a un comportement des cadres qu'on ne peut plus admettre. Cette élimination en coupe devra ouvrir un vrai débat au sein de la famille du CA sur l'avenir du club. Le potentiel est là, mais les résultats ne suivent pas. Qualité de l'encadrement, choix techniques, ou mauvaise attitude des «stars» de l'équipe ? Un peu de tout cela certainement. Le CA ne peut plus poursuivre son chemin avec une gestion pareille. L'heure des changements a sonné. R. EL HERGUEM