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La spécificité de l'Armée tunisienne (II)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 10 - 2011


Par le Colonel Boubaker BENKRAIEM
Comment seront perçus les problèmes de défense par la 2e République ?
Nous espérons que la perception, que l'approche et que l'analyse des problèmes de défense par les gouvernements de la nouvelle République seront empreintes de responsabilité, d'objectivité, de sérieux et de transparence en harmonie avec un régime démocratique, une Institution militaire dévouée à la nation et un commandement militaire de la plus haute compétence fidèle au régime républicain.
La défense du pays est l'affaire de tout le peuple avec toutes ses composantes: forces militaires, corps constitués, organisations nationales, partis politiques et société civile. Elle n'est pas seulement la responsabilité du ministère de la Défense et de l'Armée nationale. Compte tenu de nos moyens et du niveau du jeune Tunisien, nous pensons sérieusement que le concept de la défense populaire généralisée peut très bien nous convenir.
La gestion démocratique des armées, une formule nouvelle, du moins pour nous, dépend, à notre sens, de plusieurs éléments :
-Appliquer l'universalité du service militaire et n'en dispenser que les jeunes inaptes physiquement, et supprimer les affectations individuelles, mesure qui favorise les nantis et réserve aux seuls démunis et aux pauvres l'obligation de répondre à la convocation du service militaire dont la période peut être révisée.
-Les intellectuels et les jeunes universitaires et cadres, en âge d'accomplir le service militaire, ces cadres de demain, ces gouvernants d'après-demain, sont, pour la plupart, à orienter, ne serait-ce que pour une courte période, vers les académies militaires pour devenir des officiers de réserve. La formation spécifique qu'ils recevront dans ces Grandes Ecoles, et qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs, leur fournira les ingrédients du leadership qui leur servira dans la vie civile et leur permettra d'avoir l'aisance et la confiance nécessaires à un futur responsable et peut-être à un chef politique,
-Veiller à une grande transparence dans les rapports armée-nation pour tranquilliser les familles des jeunes recrues et les acteurs de la société civile,
- Organiser des journées portes ouvertes dans certaines casernes et surtout dans les écoles militaires, essentiellement pour les élèves des écoles primaires, des collèges, des lycées et des facultés pour commémorer certains hauts faits d'armes et certaines fêtes nationales, en vue de les sensibiliser sur les problèmes de défense,
- Créer auprès des Hautes Instances de l'Etat (Président de la République, Chef de Gouvernement, Président du Parlement, Conseil Constitutionnel, etc.) des cabinets militaires composés d'officiers de haut rang comme conseillers militaires dont l'avis est indispensable avant la prise de décisions importantes concernant l'armée ou la défense nationale. Ils sont aussi destinés à les éclairer à chaque fois que de besoin en vue de préparer les dossiers se rapportant aux questions militaires, aux menaces et aux catastrophes naturelles,
-Créer un centre de doctrine militaire et d'autres pour la recherche,
-Inclure dans le Conseil d'Etat, les anciens Chefs d'Etat Major,
-Impliquer davantage les représentants du peuple dans les questions de défense nationale pour qu'ils soient mieux informés du fait militaire, des moyens de défense et des besoins de l'armée,
-Combler le vide juridique existant actuellement relatif aux régimes spéciaux nécessitant l'intervention des forces armées tels que «l'état d'urgence, l'état de siège, la mobilisation partielle ou générale, en promulguant les textes adéquats définissant les conditions d'intervention des unités de l'armée dans chacune de ces situations et les conséquences qui en découlent.
Le contrôle démocratique des armées ne peut être, à notre avis, efficace que s'il est effectué par les commissions du Parlement. Celles-ci doivent comprendre des spécialistes et des experts en la matière. Pour la période transitoire qui pourrait s'étaler sur plusieurs mandats et en attendant que nos futurs députés soient imbus des problèmes de défense après avoir effectué leur service militaire comme officiers ou sous-officiers de réserve ou en tant que simples soldats, il leur serait opportun de profiter de l'expérience des hauts cadres militaires à la retraite pour les éclairer et les conseiller lors des débats relatifs aux questions de défense. Ce groupe d'experts pourrait faire partie du cabinet du président du Parlement.
D'autre part, la société civile, grâce à ses nombreuses associations, doit être à l'écoute du fait militaire, pour attirer l'attention, grâce aux médias, sur certains faits, comportements ou besoins. Ces interventions peuvent concerner tous les aspects de la vie militaire à l'exception des questions de sécurité nationale ou de gestion technique propre à l'armée.
Pour permettre aux citoyens d'avoir une information objective et transparente relative aux questions non confidentielles, un effort particulier doit être fait dans le domaine de la communication : ne serait-il pas judicieux que les responsables militaires de haut rang (Commandant de grande unité, Directeur d'administration ou d'école par exemple) puissent recevoir les médias, à l'occasion d'évènements ou de fêtes commémoratives ? Ceci peut constituer non seulement une forme de contrôle démocratique indirect mais encore il peut s'inscrire dans la symbiose des rapports armée-nation.
D'autre part, l'armée doit avoir la place qui lui revient au sein de la société. Son commandement doit être associé aux grands choix stratégiques du gouvernement pour qu'il soit, d'une part, impliqué dans la planification et, d'autre part, pour qu'il puisse déterminer vers où son axe d'effort doit être orienté.
Compte tenu du niveau et de la valeur de ses cadres, l'armée doit participer aux réflexions fondamentales relatives à l'avenir et au devenir du pays. Etant la première à faire face à toutes les situations graves et dangereuses ainsi qu'aux menaces, qu'elles soient d'origine interne ou externe, elle doit être partie prenante des grandes décisions car son avis est, dans certains cas, déterminant.
L'armée dispose d'un potentiel humain exceptionnel et elle peut aider les associations de la société civile dans pratiquement tous les domaines. Ses compétences qui sont nombreuses et diversifiées peuvent être mises à contribution.
Nos gouvernants d'hier et même d'aujourd'hui ne connaissent pas grand-chose de l'armée parce qu'ils n'ont pas effectué leur service militaire et ils n'avaient fait aucun effort pour l'accomplir. C'est seulement depuis la création de l'Institut de Défense nationale en 1981, dont je salue le fondateur, notre camarade le Colonel Béchir Ben Aissa, que quelques grands commis de l'Etat, des chefs d'entreprise, des députés, des responsables d'organisations nationales ont commencé à fréquenter. Leur nombre est malheureusement insignifiant et représente moins de 1% des hauts cadres du pays. Non seulement ils sont à chaque fois agréablement surpris par le niveau des auditeurs militaires, des officiers supérieurs expérimentés, ayant entre 20 et 25 ans de service, mais encore ils sont émerveillés à chacune de leurs visites effectuées à nos unités des armées de terre, de mer et de l'air par l'esprit de discipline qu'elles dégagent, par la qualification dont elles font preuve, et par le sérieux qui les caractérisent.
Y a-t-il besoin de rappeler que le commandement militaire met en exécution les décisions de l'autorité politique représentée par le Président de la République. Les règles de comportement et d'engagement sur recommandation du commandement militaire doivent être décidées par le Président après ratification par le Parlement. C'est là que le concept de démocratisation de l'armée prend tout son sens.
B.B.
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* Communication prononcée par le Colonel (r) Boubaker Benkraïem, ancien Sous-Chef d'Etat Major de l'Armée de terre, au cours du séminaire organisé, le 1er octobre 2011, par le CEMI (Centre des études méditerranéennes et internationales) dirigé par le Professeur Ahmed Driss.


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