• La pollution est localisée dans deux groupes de secteurs, le premier concernant les phosphates, l'alpha, la sidérurgie et la cimenterie, alors que le second groupe est composé des secteurs des tanneries, de la trituration de l'huile d'olive, de l'élevage et de la peinture. • Il est intéressant de cibler à l'avenir la production propre en accordant des incitations et en définissant un label. Le tissu industriel ne cesse de se développer sans tenir compte toujours du milieu naturel, même si des études d'impact sur l'environnement ont été menées depuis quelque temps pour s'assurer que le projet en question ne porte pas atteinte au milieu naturel. En effet, certains responsables des unités industrielles ne s'empêchent pas, par exemple, de déverser l'eau usée dans le réseau destiné à l'évacuation des eaux pluviales ou domestiques, ce qui rend leur épuration impossible dans les stations mises en place. Les autorités ne veulent pas toujours sanctionner ces unités au risque de perturber la production et, par conséquent, la génération de richesses. L'industrie manufacturière qui contribue avec 16% au PIB ( et 30% avec les industries non manufacturières) compte près de 5.800 entreprises dont près de la moitié travaillent pour l'exportation. Le noyau dur de l'industrie est composé des secteurs du textile et de l'habillement, du cuir et de la chaussure, des industries mécaniques et électriques, agroalimentaires... L'industrie est considérée comme le premier secteur employeur et exportateur. D'ailleurs, les recettes en devises du secteur se sont élevées à 18 MD en 2010, ce qui correspond à 80% des exportations totales. Parmi les produits les plus exportés vers notre premier partenaire européen, les composants automobiles, les vêtements, les chaussures, l'huile d'olive, les dattes... Migrer vers une industrie plus intégrée Le déséquilibre régional a pénalisé les habitants des régions intérieures de l'Ouest, du Centre et du Sud. En effet, 85% des entreprises et des emplois sont concentrés sur le littoral ! Depuis des années et même maintenant encore dans plusieurs cas, l'industrie a été basée sur la sous-traitance à la faveur de la loi d'avril 1972, qui a permis l'émergence de la sous-traitance destinée à l'exportation. Il faut dire que cette formule de production a permis de se procurer des avantages (transfert technologique, masse de travail, rentrée de devises, postes d'emploi) aux chefs d'entreprise et à l'économie nationale. Mais, on a opté ensuite pour la cotraitance et le produit fini qui exige plusieurs qualités de l'entreprise pour être enfin indépendante et réaliser un taux de croissance considérable. Il est donc nécessaire de migrer vers une industrie plus intégrée avec une valeur ajoutée et de favoriser les secteurs prometteurs dont celui des technologies de l'information et de la communication. Il s'est avéré que la pollution est localisée dans deux groupes de secteurs, le premier concernant les phosphates, l'alpha, la sidérurgie et la cimenterie alors que le second groupe est composé des secteurs des tanneries, de la trituration de l'huile d'olive, de l'élevage et de la peinture. Les études d'impact et de dépollution sont, cependant, peu respectées par les opérateurs économiques qui ne prennent pas souvent en compte les recommandations formulées pour prévenir la pollution. Et dire que l'Agence nationale de protection de l'environnement (Anpe) intervient à la source en prélevant des échantillons des rejets hydriques pour les analyser en fonction de la norme établie. Des procès-verbaux sont dressés à l'encontre des contrevenants, mais ne sont pas toujours efficaces et n'ont pas d'impacts significatifs. De plus, l'industrie demeure le plus grand consommateur d'énergie avec une part de 36%. L'industrie des matériaux de construction occupe la première place et peut donc être considérée comme un secteur énergivore. Des diagnostics énergétiques optionnels ou obligatoires sont prévus pour les gros consommateurs. Dans ce domaine aussi, l'application des recommandations n'est pas toujours aisée de l'avis même des experts. Mais les chefs d'entreprise sont plutôt soucieux en premier lieu des compétences qui ne sont pas toujours disponibles dans les régions intérieures et les promoteurs considèrent cela comme un frein pour l'implantation des unités de production hors du littoral. D'où la nécessité de conférer, à l'avenir, aux régions plus d'autonomie pour définir les besoins des entreprises en main-d'œuvre spécialisée. Des propositions ont été formulées par les experts en vue d'améliorer l'état de l'environnement auprès des entreprises industrielles. L'industrie doit hisser la gamme des produits en intégrant la valeur ajoutée en diversifiant les secteurs d'activités grâce à des encouragements ciblés des investissements. Il est intéressant de cibler à l'avenir la production propre en accordant des incitations et en définissant un label. Par ailleurs, la promotion d'une politique de développement régional peut se faire par l'initiation de projets volontaristes, la création de zones industrielles aménagées, le développement de l'infrastructure logistique et la promotion des régions à l'échelle internationale. Plus autonome, chaque région devrait gérer l'offre territoriale en recourant à un Fonds spécifique à créer. Toutefois, la lutte contre la pollution doit être concentrée sur quelques secteurs et des entreprises prioritaires en appliquant des programmes en définissant, au préalable, de façon précise la pollution sous toutes ses formes. Il faut aussi signer des contrats-programmes avec les entreprises polluantes, fournir conseil et assistance, assurer une évaluation périodique et un reclassement des entreprises et instaurer le principe du diagnostic environnemental volontaire. La révision de mode de fonctionnement de certaines structures de contrôle environnemental et l'actualisation de la législation relative aux infractions pourraient avoir des impacts bénéfiques sur l'environnement.