Il y a quelque temps, d'abord Radhi Ben Ali, à peine fraîchement élu en bonne position d'ailleurs (le second) sur la liste Hafedh Hmayed, claquait subitement la porte en rendant son tablier. Motif invoqué : l'absence de concertation. Depuis, et «en grand dirigeant» il a préféré le silence. C'est son choix, cela se respecte. Ensuite, il y quelques semaines encore, c'est au tour du président de la commission de football, Chokri Laâmiri de manifester sa désapprobation quant à la manière de gérer les rapports entre les membres, curieusement de la même Commission. Susceptibilité exagérée ou simple désaccord ? Toujours est-il que le monsieur s'est mis de son propre chef en réserve du club un moment pour revenir à de meilleurs sentiments après que la concertation, paraît-il, ait bien fonctionné, en recouvrant sa fonction de président de la commission de football avec en prime celle de vice-président restée vacante depuis le départ de Ben Ali. Aujourd'hui, enfin c'est au tour à la fois du président de section Boubaker Bouzrara, (un novice dans le cercle des dirigeants du club mais très proche du président), et du directeur sportif, Zoubeir Baya d'annoncer leur démission (sic !) au public. Là encore, mais cette fois-ci, c'est au porte-parole Me Maher Mougou de s'exprimer en invoquant au passage le «manque de concertation» comme principale motivation ayant servi d'explication à cette double démission. Outre le cas de R. Ben Ali dont le désaccord portait tant sur la nature que sur les domaines de compétences du président et du vice-président, les autres cas ont pour dénominateur commun un élément matériel : la commission de football du club ESS et un autre moral, celui-ci : le manque de concertation Point besoin de s'attarder pour comprendre que la part dans les budgets de nos clubs réservée au football est sans commune mesure avec les autres disciplines. Ceci expliquant cela, l'on ne s'étonnera pas dès lors que les difficultés inhérentes à cette discipline ou section sont le lot de tous les clubs, pas spécialement à l'Etoile du Sahel. En revanche, s'agissant des rapports entre les hommes, de leur interaction au sein d'instances ou autres commissions, il faut admettre qu'une certaine culture du dialogue nous a fait longuement et cruellement défaut, le sport n'a point échappé à ce constat amer. Alors si l'impact ou l'effet d'un certain 14 janvier n'a pas atteint la sphère-foot c'est que les vieux démons de l'égocentrisme, de la cupidité voire de l'ignorance sont encore légion. Que de chemin à parcourir , que de sentiers à dessiner et que de balises à ériger pour prétendre à ...la concertation. En attendant, cessons de voir uniquement le bout de notre propre nez en prétendant «apporter notre contribution au club,». L'altruisme, le sens du devoir et l'ouverture d'esprit sont autant de valeurs...morales qui sous-tendent toute action au sein d'une association, institution sportive soit-elle. L'adage selon lequel «les institutions ne valent que les hommes qui les dirigent» reste d'actualité. Qui a dit que «nous sommes punis pour nos vanités par la vanité elle-même»?(*).