Marquer trois buts sans en prendre le moindre est le scénario parfait pour les «Sang et Or» avant la seconde manche Stade 7-Novembre de Radès. Beau temps. Public nombreux. Pelouse en bon état. EST bat El Merrikh par 3-0. Score acquis à la mi-temps. Buts marqués par Eneramo (8'), Ben Amor (23') et Darraji (28' s.p.). Arbitrage de M. Khalil Rouaïssi (Maroc). EST : Naouara, Ben Amor (Besala), Chemmam, Derbali, Ben Youssef, Korbi, Bouazzi (Souissi), Msakni, Darraji, Eneramo, Ayari (Roger). El Merrikh : Salim, Ammari, Khedher, El Bacha, Mossaâb, Najmeddine, Lassina, Mostapha (Galag), Wargo (Ajeb), Kasrouka, Nafti (Bella). Que d'enseignements à tirer de cette confrontation entre l'Espérance Sportive de Tunis et El Merrikh du Soudan. Les deux équipes ont étalé deux visages, le plus rassurant en première période de jeu pour les «Sang et Or», avec à la clé trois buts réussis en un peu moins d'une demi-heure. Le point positif pour les Espérantistes est de ne pas avoir encaissé de but et c'est la première fois que cela arrive depuis cette campagne africaine. Autant donc l'Espérance a séduit durant cette première période, autant El Merrikh a constitué le point d'interrogation. Les Soudanais n'ont pas pu s'exprimer ni développer le moindre mouvement offensif face à des «Sang et Or» très appliqués et qui ne leur ont pas cédé le champ nécessaire. El Merrikh pris à la gorge L'Espérance, décidée à frapper un grand coup, est vite rentrée dans le vif du sujet. Cela se remarquait d'ailleurs dans la constitution de l'équipe où Faouzi Benzarti avait préféré Bouazzi à Roger pour aligner uniquement Korbi au niveau de la récupération. Cela n'a pas empêché le même Bouazzi, Msakni et même Darraji de venir soutenir la défense en phase de repli et d'assurer une relance rapide et variée. Les «Sang et Or» prenaient El Merrikh à la gorge, l'acculant à l'erreur et le privant de solutions. La différence entre les deux équipes était énorme. Si la bande à Benzarti avait réussi à se frayer un chemin dans la défense adverse (et de quelle manière s'il vous plaît !), les Soudanais, rentrés dans leurs petits souliers, ne réagiront qu'en fin de première mi-temps. Mais trop tard tout de même, car Eneramo et consorts s'étaient déjà mis à l'abri. Une première fois par le Nigérian qui avait bien repris de la tête un coup franc de Chemmam (8'), une deuxième fois sur une belle reprise de Ben Amor dans la lucarne consécutive à un service de Darragi (23'), et enfin une troisième fois par Darraji sur penalty (28'). Le scénario idéal en somme pour les «Sang et Or» qui ne pouvaient espérer mieux. Jusque-là tout fonctionnait à merveille. Rythme, puissance et efficacité avaient donné du charme à la prestation des Espérantistes. Autosuffisance Les Soudanais timides et méconnaissables, il faut l'avouer, à l'image de Nafti, perdu tantôt sur le couloir gauche puis sur le couloir droit, ou encore Wargo, désordonné dans son jeu, ont trouvé quelques ressources pour aller inquiéter Naouara. Une première fois par Nafti qui voit son corner heurter la transversale (38') et une seconde fois par Lassina sur un essai de loin que le portier espérantiste dévie en corner (44'). La seconde mi-temps sera totalement différente. L'Espérance était-elle tombée dans l'autosuffisance‑? Peut-être, mais les «Sang et Or» donnaient l'impression de se défaire au fil des minutes de cette concentration et de cette application dont ils avaient fait preuve au coup d'envoi. Dès lors, ils s'exposaient aux rushs adverses, d'autant plus que les Soudanais n'avaient plus rien à perdre. Manque de fraîcheur des Espérantistes ou simple coup du sort dû à une réaction d'amour-propre de l'adversaire‑? Les deux sans doute, puisque l'équipe a failli encaisser ce but à domicile qui aurait pesé lourd dans la balance. Les Soudanais furent en effet à deux doigts de réduire la note, mais le poteau à deux reprises a sauvé Naouara du pire suite aux tentatives de Lassina et Wargo (67'). Etrangement, l'Espérance prenait du recul et se mettait en difficulté. Elle cédait du terrain mais ne pliait pas. Elle a eu aussi deux belles opportunités de creuser l'écart, mais Eneramo en a voulu autrement. Trois buts à zéro est le bon scénario certes, mais il y a une seconde manche à négocier à Khartoum dans des conditions totalement différentes. Et là, les «Sang et Or» devront mettre leurs atouts dans la balance.