Elle passe d'un extrême à l'autre L'Etoile serait-elle fragile au point de présenter deux visages complètement différents en deux matches, voire en deux mi-temps? Transcendante et inspirée l'Etoile du match (CSHL-ESS) n'a rien à voir avec celle du match suivant (ESS-ASG) où l'équipe, pourtant la même alignée lors des deux matches, n'inspirait guère à la sérénité. C'est du reste ce qui s'est produit aussi lors de ce dernier face-à-face ESS-ASG où l'équipe, menée dès la onzième minute, donnait l'impression d'être absente, manquant d'imagination et de cran. Au point de subir en première période la domination d'un entrejeu adverse évoluant pourtant à dix soixante-dix minutes durant pour enfin réagir en seconde partie de la rencontre au prix d'un grand effort, qui s'est avéré du reste insuffisant. Pis encore, l'ESS subit dans le temps additionnel l'égalisation d'un ASG qui n'a guère démérité. Mêmes causes, mêmes effets Pourtant, on dit généralement que les «mêmes causes produisent toujours les même effets». Vérifié partout ailleurs, ce principe trouve son exception avec l'Etoile. En effet, Khaled Ben Sassi, le coach étoilé, a aligné la même formation deux matches de suite. Connaissant mieux que quiconque ses joueurs, il ne pouvait que refaire confiance au même onze rentrant qui a terrassé le CSHL chez lui cinq jours plus tôt. Comment dès lors imaginer un seul instant que cela ne puisse pas se reproduire au stade Olympique face aux Sudistes de Gabès? Les meilleurs tacticiens du monde peuvent tout prévoir, sauf les conditions propres de chaque match. Généralement, on évoque la première mi-temps comme étant celle des joueurs. Elle ne le fut pas, même au score, les Etoilés ont été coupables de plusieurs déchets techniques et d'un manque flagrant de créativité. Pourtant, le but encaissé tout au début de la rencontre aurait dû en principe libérer les joueurs. Tout comme l'expulsion huit minutes plus tard d'un élément essentiel de l'entrejeu adverse leur donnait l'occasion de revenir dans le match. Rien de tout cela. Peut-on dès lors invoquer uniquement l'état d'esprit des joueurs, comme l'a si bien fait Khaled Ben Sassi après le derby face à l'ESHS, quand il analysait le comportement de ses joueurs sur leur niveau de jeu entre la première et la seconde mi-temps. Tout est question de mesure Toujours est-il que la seconde mi-temps était très attendue. En dépit d'un «léger mieux» en seconde période, le staff procéda à des changements qui ne se sont pas révélés «payants» comme la fois précédente. Le remplacement des joueurs comme Slimane (défenseur), Jabnoun (latéral droit), Nafkha (pivot) par successivement Diarra, Letifi et Belakhel (tous à vocation essentiellement offensive) n'a pas été heureux. Déstabilisée à plus d'une reprise, malgré l'excellent travail du jeune Bédoui, la défense étoilée a souffert le martyre après avoir pris l'avantage au score. Mal en point, Bejaoui n'avait pas la bonne couverture. Ce déséquilibre au niveau de la défense a fragilisé du coup l'entrejeu. Plus inquiétant encore, les joueurs tombèrent dans la facilité pour subir les derniers assauts ravageurs des hôtes qui finirent par obtenir gain de cause en égalisant dans les toutes dernières minutes du temps supplémentaire. Ce constat aussi amer soit-il pour la bande à Ben Sassi devrait faire réfléchir. Mais on sait qu'à l'Etoile, il n'y a pas que le football.