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L'avenir de notre pays est-il une affaire de chef ?


Par Rejeb HAJI
• «A quoi sert la lumière du soleil lorsqu'on a les yeux fermés» (Proverbe arabe)
Après la future composition de la troïka, quid du gouvernement? La vraie question à poser, aujourd'hui, n'est plus politique, mais plutôt économique, ce qui paraît contradictoire en comparaison de l'évolution des pays développés où l'économique a pris le pas sur le politique. Comment va-t-on imaginer un programme commun soutenu par des protagonistes qui se tiraient à boulets rouges il n'y a pas si longtemps ? La confiance va-t-elle revenir et la crédibilité va-t-elle renaître avec la formation d'une coalition de gagnants, même si seulement un Tunisien sur deux a daigné se déplacer pour voter. Le gâteau étant ainsi partagé, c'est le droit des vainqueurs, mais le nôtre, celui des citoyens est d'avoir des réponses à des questions multiples et variées qui commandent notre devenir immédiat, du genre: Quel est le capitaine du navire capable de réparer les brèches? Quel plan de sauvetage a été concocté pour nous mener à bon port? Notre bateau, bien chargé, risque de chavirer très vite. Il tangue sous les vagues de grèves et de revendications parfois légitimes, mais antidatées. Pour remettre notre embarcation à flot, un premier signe rendrait la confiance et la crédibilité. Que les nouveaux venus aux responsabilités se mettent en congé de leurs partis respectifs et de leur mandat de la Constituante. Ils donneront ainsi un symbole fort de la séparation des pouvoirs et un engagement exemplaire du refus du cumul de mandats. A l'évidence, ce n'est pas trop leur demander, ils se disent représenter, aujourd'hui, le peuple en entier. Que ces commissions préélectorales qui se proclament comme légitimes, voire ayant la confiance du peuple, alors qu'elles sont l'émanation d'un gouvernement qui a mis à genoux l'économie du pays, disparaissent au plus vite. Certains de ses membres ont été, faut-il le rappeler, les conférenciers du fuyard, au temps où les Tunisiens broyaient du noir. Quant à l'Instance supérieure indépendante (Isie), grisée par le succès des élections, en grande partie dû à ceux qui ont assuré l'ordre, notre police et notre armée, auxquelles il faut rendre hommage, elle croit avoir le droit de tout faire. Oubliant ou ignorant que le pouvoir règlementaire qui lui a été attribué prend fin, elle se propose d'organiser des cérémonies de décoration, ressort exclusif de la présidence de la République. Son travail encore inachevé puisque la publication, dans le détail, des résultats des votes et l'état des frais occasionnés par le scrutin ne sont pas encore divulgués.
Pour rompre définitivement avec les méthodes du passé et assurer la transparence, le contrôle par la Cour des comptes du financement de la campagne électorale et celui de l'Instance supérieure indépendante viendra, nous l'espérons, clôturer le transitoire acte I. C'est une promesse qui a été faite et qui tarde à se réaliser. Ce droit d'inventaire considéré non comme une vérité absolue, mais la seule voie passante apte à sauver la révolution du peuple et de sa jeunesse pour qu'elle ne soit pas accaparée par l'esprit de caste, quelle que soit la forme de sa représentativité transitoire ou occasionnelle.
Quant aux solutions fondamentales, elles tardent à venir. La vraie question, pour nous et pour eux, au-delà de la posture et des satisfactions exprimées çà et là, où va notre navire ? Nul ne le sait à présent. On est en droit de connaître les réponses aux questions cruciales telles que la lutte contre le chômage et les moyens d'améliorer le pouvoir d'achat. De la réponse à ces deux questions, peu traitées dans les programmes des partis respectifs de la troïka, dépendent les choix d'avenir. Rien ne peut prouver que notre économie puisse résister aux menaces venues aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. L'heure de vérité va sonner et tout le monde appelle au calme après la tempête. Il faut rassurer, au plus vite, en laissant de côté les affrontements idéologiques, qu'ils soient de forme ou de fonds. A l'heure actuelle, le chômage s'emballe, le désespoir s'accentue, le mécontentement social s'intensifie et le climat d'incertitude incite à la prudence. Si la peur du lendemain est diffuse et partagée par tous, les apparences de joie clairement exprimées sur les visages des vainqueurs peuvent-elles nous rendre l'optimisme et l'espoir? Le moindre faux pas est à craindre, il suffit de se remémorer les déclarations de certains élus ou de se rappeler les discussions au sein des commissions de la Constituante ou encore, plus récemment, de la violation condamnable de l'espace universitaire de La Manouba.
Après avoir mené à terme la décolonisation et jeté les bases d'un Etat moderne, nous pouvons tous ensemble, toutes les composantes de la société, impulser des réformes structurelles fondamentales au niveau politique, social, économique et éducationnel. Seule la gestion des affaires publiques, menée par des hommes expérimentés, sans attaches avec les précédents gouvernements qui ont mis le pays en faillite, peut mener la transition en douceur. Evidemment, ce ne sont pas les conseillers d'hier, quel que soit leur rang, qui peuvent aider à sortir notre pays de l'ornière. Faire appel à ceux qui ont une grande connaissance des dossiers, en leur clarifiant les objectifs et en leur définissant les missions, demeure la solution idoine. Avec un accord de mandature, ils peuvent affronter, contre vents et marées, la tempête financière, politique et économique.
Avec la liberté de ton nécessaire, plusieurs thèmes à débattre peuvent être mis sur le tapis. Rien qu'à observer l'enseignement supérieur qui a connu une rapide expansion, constituant le pilier central de la construction de l'Etat moderne et celui de la stratégie de développement, il souffre de sa situation de produire des chômeurs à la pelle, malgré ses professeurs « émérites ». Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les chiffres actualisés du ministère de l'Enseignement supérieur au 27 octobre 2011 (voir «L'enseignement supérieur en chiffres 2010-2011»). Les nouvelles inscriptions en première année de l'enseignement supérieur est de 85.705, autant que le nombre des diplômés sortants. L'effectif total des étudiants de l'année universitaire en cours s'élève à de 346.876 dont 61,2% de filles, répartis dans 193 établissements rattachés à 13 universités. Le nombre de filières LMD (licence, maîtrise et doctorat) est de 920, celui de la licence 695 et le nombre de masters est de 225. Le personnel enseignant à plein temps s'élève à 10.066 dont un sur trois est vacataire, soit un taux d'encadrement moyen de 35 étudiants par enseignant. L'ensemble des diplômés 2010 s'élèvent à 86.035 dont 71% en licence fondamentale, licence appliquée et maîtrise. Le type d'éducation en cours concernant, selon la classification internationale, les lettres, les sciences sociales, le droit, les sciences de la vie et les affaires commerciales représente à lui seul 40%. Il est le plus touché en termes de difficultés d'insertion dans la vie économique. Le budget, prévu pour 2011, de 1163,09 millions de dinars avec seulement 8,45% réservé au secteur de la recherche, représente 6,1% du budget de l'Etat (hors service de la dette) semble insuffisant, voire dérisoire.
Comment donner une perspective à ces jeunes? Comment rendre la formation en adéquation avec l'emploi ? Comment rendre le prestige à notre enseignement où le taux d'échec devient insupportable? Comment peut-on y remédier et avec quels moyens ? Quel rôle peut jouer le système financier où les salaires frôlent l'indécence ? Autant de chantiers qui pointent la crise de l'avenir qui va s'ajouter à celle du présent. Même si la fonction publique demeure le principal employeur en ces temps difficiles, une œuvre de redressement d'urgence est dictée par la situation d'aujourd'hui. Les autres domaines d'activité, qu'ils soient économiques ou sociaux, posent autant de problèmes sinon plus.
Il ne faut pas arrêter l'horloge des temps. Le XXIe siècle, celui d'internet et des réseaux sociaux, est celui de l'exigence absolue des résultats. On ne peut plus jouer dans son coin, mais «il faut ajouter sa petite pierre à la chose». La veille, l'effort justement partagé et la riposte crédible sont les armes capables d'en finir avec la distribution inéquitable des richesses et de la concentration du pouvoir. Pour occuper la scène politique à tout prix dans ce monde multipolaire où les économistes prévoient dix années sans croissance, loin du vote de colère et d'angoisse, il faut poser la question qui vaille dans tous les domaines de la vie et lui trouver une réponse qui tienne la route. Pour la construire avec labeur et sacrifices, l'unité nationale n'est pas négociable. Il en est de même pour la reconstruction d'un Etat fort où, son autorité étant restaurée, il sera au service du citoyen et assurera, par ce biais, la démocratie participative tant rêvée par nos martyrs. Il faut faire simple : la logique de parti, le dérapage et la culture de l'ambiguïté ne sont plus d'actualité. Nous sommes tous embarqués dans le même navire et nous devrons nous répartir les rôles pour supporter en commun le fardeau de la crise.


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