• La Sncft nie tout problème technique lié aux trains et impute le retard aux caténaires • Les nouveaux trains seront mis en exploitation à la mi-janvier, si tout va bien L'entrée en service du train électrique a enregistré un important retard. La Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft), contactée quelque temps après la révolution, a justifié ce retard par le vol des câbles des caténaires, vu l'absence de sécurité. Certains énergumènes ne se sont donc pas empêchés de couper ces câbles sans tenir compte de l'intérêt général en vue de les vendre probablement pour leur propre compte. Pourtant, l'essentiel des travaux a été effectué, comme l'aménagement des gares qui ont eu droit à un look nouveau et pratique avec la mise en place de bancs et la rénovation des bâtiments. Des passages aériens ont été également installés pour permettre aux passagers de les emprunter au lieu de traverser les rails, ce qui constitue un danger réel, dans la mesure où les nouveaux trains électriques roulent à une grande vitesse et peuvent prendre au dépourvu une personne en train de traverser la voie ferrée. Même les rames – encore sous garantie – ont été importées et testées pour s'assurer qu'elles ne souffrent d'aucune défectuosité. Cela va du confort et de la sécurité des passagers. M. Isameddine Fitati, aide-conducteur, qui s'intéresse beaucoup aux problèmes qui pourraient porter atteinte au confort et à la sécurité des passagers, a détecté certaines anomalies qu'il a bien voulu mettre en exergue en vue de prendre les dispositions qui s'imposent tant que le matériel payé au prix fort est encore sous garantie. Notre interlocuteur est bien équipé pour diagnostiquer les éventuelles anomalies qui concernent l'ancien matériel et toute l'infrastructure mise en place. Ses remarques lui ont valu une intimidation musclée. Mais cela ne l'empêche pas de poursuivre sa recherche de la vérité quitte à ne pas bénéficier de promotion et cela depuis des années. Diagnostiquer les éventuelles anomalies Il s'est avéré, d'après M. Fitati, que les boogies des nouveaux trains ne disposent chacune que d'une seule claque (ou cale) pour arrêter la roue en cas de freinage. Cela porte atteinte au ressort qui est ainsi endommagé après un certain temps et cela a été vérifié lors des tests. Or, la boogie doit comporter, en principe, deux claques qui agissent ensemble pour arrêter la roue sans casser les ressorts. « A défaut de pouvoir changer les rames, il faut changer toutes les boogies, recommande le jeune aide-conducteur, sinon on va créer un marché de ressorts pour le fournisseur ». Et d'ajouter, photos à l'appui, que « les travaux de réparation ont déjà commencé dans les dépôts de la société, alors que le train n'est pas encore entré en activité ». Parmi les autres défauts relevés, ceux qui concernent les climatiseurs dont certains ne fonctionnement pas de façon normale. L' électrification des trains de la banlieue sud, rappelons-le, va permettre aux voyageurs de bénéficier de plusieurs avantages en termes de temps de rotation, de vitesse, de confort et de sécurité. En période de pointe, le train est disponible toutes les dix minutes pour permettre aux usagers d'arriver à destination à temps en évitant les retards souvent enregistrés par les anciens trains. De plus, les rames uniformes (pas de classe confort et 2e classe) sont équipées de climatiseurs en vue de fournir un certain confort qui fait défaut dans les trains actuels. L'avantage de ces nouvelles rames est qu'elles contribuent à préserver l'environnement, dans la mesure où elles ne dégagent pas de fumées. Mais encore faut-il résoudre tous les éventuels problèmes techniques en suspens pour garantir, en premier lieu, la sécurité des voyageurs et leur confort. Certes, le projet d'électrification des trains de la banlieue sud a fait l'objet d'une étude approfondie de la part d'une commission regroupant des experts et des responsables dans le domaine. Des techniciens sont également mobilisés en vue d'effectuer les tests techniques pour s'assurer de la qualité du matériel acheté et de l'infrastructure aménagée. Il est préférable, cependant, d'intégrer dans l'équipe technique des compétences motivées, comme M. Fitati, pour tirer profit de leurs connaissances et de leurs propositions, et ce, dans l'intérêt général. Contacté, M. Abdessalem Ben Dhief, directeur central de l'unité des affaires des trains de la banlieue sud à la Sncft, rassure les clients de la société que «les trains acquis et qui sont sous une garantie de deux ans ne souffrent d'aucune anomalie. Ils sont parmi les meilleurs sur le marché et achetés d'une firme réputée dans ce secteur». Et de préciser que ces trains ont été testés au Sahel pour parcourir 200.000 km sans marquer de défaillance. Si ces trains sont dans les dépôts, ce n'est pas pour cause de défaut de fabrication, mais pour changer la rotation des boogies à 30% car le nombre des passagers attendus pour la banlieue de Tunis est plus grand que celui du Sahel. Notre interlocuteur nous a indiqué que «si un retard a été enregistré, c'est à cause des caténaires qui ne sont pas prêts et si tout va bien, les trains entreront en fonction à la mi-janvier». M. Ben Dhief estime aussi que les climatiseurs n'ont pas encore été mis en fonction et il s'étonne comment certains peuvent mesurer leurs performances.