Tant qu'on ne réaménagera pas les emplois du temps scolaires et universitaires, on ne peut espérer grand-chose… Parmi les slogans creux avec lesquels on nous a saoulés 50 ans durant, quelques-uns continuent à avoir la vie dure, pour avoir longtemps été le fonds de commerce de politiques qui n'avaient que ça à nous vendre. A défaut d'autres choses plus consistances… C'est ainsi que nous avions eu droit aux «Un corps sain dans un esprit sain», «Sport pour tous», «Le sport, vecteur de promotion sociale», «Le sport comme image du pays à l'étranger» et bien d'autres que nous oublions. Ou plutôt que nous voulons oublier, tellement ils sonnaient faux. Quarante ans pour avoir un nouveau champion olympique (Gammoudi 68, Mellouli 2008); des dizaines et des dizaines de milliards — mal — investis ; des présidents de fédération aux ambitions… politiques, sociales et économiques démesurées et surtout une jeunesse à la rue. Nous sommes sans doute là au cœur du sujet que MM. Tarek Dhiab, ministre de la Jeunesse et du Sport, et Abdellatif Abid, ministre de l'Education nationale, devraient prendre très au sérieux et à bras le corps. Pas uniquement avec des paroles et des slogans, mais avec des actes car il ne peut plus attendre. Et de se poser la question suivante : sommes-nous un pays de sport et de sportifs ? La réponse est non. Le sport à l'école, au lycée et à l'université? Inexistant. Oisiveté dangereuse Les écoliers passent leur temps libre dans les garderies, les lycéens dans les cafés et les universitaires, on ne sait trop où. Il faut dire, qu'avec des emplois du temps impossibles, on ne peut pas faire grand-chose, on ne peut rien faire : ni sport, ni théâtre, ni peinture, ni musique. Rien de rien. Absence de structures, absence surtout d'horaires avec nos jeunes qui se réveillent à 6h00 du matin pour se faire ramasser douze heures plus tard par des parents à leur tour fatigués et usés par une longue journée de travail. Comment voulez-vous, dans ce cas, que nos jeunes exercent du sport ou une toute autre activité ? Comment voulez-vous qu'on ait des champions ? Comment voulez-vous avoir des jeunes avec un corps et un esprit sains quand on leur bourre la tête à tort et à travers et que leur corps est voué à l'oisiveté ? Il est grand temps qu'on réaménage les temps scolaires ; il est grand temps que les ministres de la Jeunesse et du Sport, de l'Education et de l'Enseignement supérieur se réunissent autour d'une table et sortent avec des horaires pédagogiques, décents, sportifs et culturels. L'oisiveté étant la reine des vices, nous poussons nos gosses dans des espaces qui ne sont pas les leurs, puis nous fustigeons cette jeunesse oisive pour des habitudes et des comportements coupables. 8h00-15h00 : voilà une proposition qui fera une jeunesse saine et un pays sportif qui enfantera des champions, des artistes et des créateurs de tous genres. Maintenant, tout de suite !