La Direction des ponts et chaussées relevant du ministère de l'Equipement s'apprête à élaborer une étude sur la rocade extérieure du Grand-Tunis, cofinancée par la Banque européenne d'investissement. Cette rocade se situera à une distance de 20 à 25 km du centre-ville et englobera à l'intérieur de la ceinture les principales agglomérations telles que Sabalet Ben Ammar, Oued Ellil, Mornaguia, Fouchana, M'hammedia et Mornag. La rocade reliera le Port Financier dans le nord avec l'autoroute du sud, au sud de Mornag. Le tracé reliera ainsi les routes latérales, à savoir RL 533, RN8, l'autoroute du nord, RN7, l'autoroute de l'ouest, et RN3. Il rejoindra l'autoroute du sud dont les travaux ont démarré, et ce, au niveau de la liaison RN1. La durée d'élaboration de cette étude est fixée à 24 mois. Dans sa phase préliminaire, l'étude examinera le choix des variantes qui seront conformes aux normes des voies à caractéristiques autoroutières. Les résultats des études du trafic et de la rentabilité économique permettront de déterminer les niveaux d'aménagement à adapter pour chaque tronçon de la liaison. L'objectif d'un tel projet est de soutenir, en premier lieu, la politique dans le secteur routier, à travers la création d'une rocade extérieure du Grand-Tunis et d'assurer une liaison entre les autoroutes nord, sud et ouest. Il s'agit également d'assurer les liaisons moyennes et de longue distance dans le Grand-Tunis sans que les trafics correspondants entrent dans la zone urbaine et le centre ville, de décongestionner les voies rapides actuellement utilisées en répondant aux besoins des trafics régionaux et de fournir une liaison structurante pour le développement urbain ainsi que les zones industrielles. Cette rocade permettra de réduire les coûts de transport et augmenter les gains de temps pour les usagers, contribuera à la diminution des accidents et à soutenir par là même le développement des secteurs clés de l'économie. Sachant que la zone d'influence de la rocade couvre les gouvernorats de Ben Arous, Tunis, Ariana et La Manouba. C'est parce que le réseau routier dans le Grand-Tunis est fortement lié au site qui comprend plusieurs obstacles naturels (lac, sebkhas et collines) que le projet des rocades vise à trouver des solutions à ces obstacles à travers des liaisons entre les secteurs périphériques et les radiales, mais aussi avec les liaisons périphériques. Par ailleurs, ce projet tiendra compte des infrastructures de transports existants dont le réseau de transport en commun, qui a été marqué par la réalisation de nouvelles lignes du métro léger, du réseau RFR et de l'électrification de la ligne ferroviaire de Borj Cédria. A ceci s'ajoutent les deux principaux pôles d'échange avec l'extérieur, à savoir l'Aéroport international de Tunis-Carthage et le complexe portuaire de Tunis-Radès-La Goulette, deux pôles qui répondent aussi bien à un trafic de voyageurs qu'à un trafic de marchandises des plus importants de la Tunisie. Centres urbains et économiques desservis Des noyaux urbains et autres petites villes ont été développés aux alentours de la métropole. Certaines de ces petites villes existent depuis des années, telles que Borj El Amri, Sabalet Ben Ammar, El Mornaguia, d'autres sont plus récentes et doivent leur existence à des contraintes foncières. Ces petites villes deviennent aujourd'hui plus attractives et se sont engagées dans des processus d'urbanisation basés sur la dynamisation du marché foncier. Ces petites villes de la périphérie de Tunis qui sont situées à une distance de 20 à 30 km ne développent pas des processus d'urbanisation fortement accélérés. Leur croissance urbaine et spatiale demeure tributaire de la dynamique locale et régionale impulsée par les transitions démographiques, le poids de la migration résidentielle et alternante et surtout le développement des activités économiques, notamment l'industrie. En parallèle, une analyse socioéconomique de la zone de la rocade a été programmée, portant sur plusieurs aspects dont la population (les statistiques de l'INS pour l'année 2009) et sur des descriptions des aspects sociaux environnementaux. En effet, le couloir passe dans des terrains à vocation agricole et des zones rurales. La zone d'étude est constituée d'une alternance de massifs montagneux et de plaines relativement plates traversées par des cours d'eau plus ou moins importants. Il est opportun de rappeler qu'en général l'état de l'environnement dans la périphérie du Grand-Tunis souffre depuis des années d'une extension urbaine dense et de l'implantation de zones industrielles empiétant sur des terrains agricoles. D'une manière générale, outre les contraintes de conception, les couloirs vont être conçus de manière à éviter les zones «problématiques» (fortes pentes, traversée d'oueds, étendue d'eau, écoulements d'eau de nappe), éviter aussi la perturbation des infrastructures agricoles, les sites archéologiques recensés. Par ailleurs, une étude d'impacts environnementaux et sociaux de construction et d'exploitation de la rocade du Grand-Tunis est prévue. Elle constituera une activité à part entière et identifiera les mesures d'atténuation ou d'élimination des effets négatifs de la rocade. Un plan de gestion environnementale et sociale ressortira de cette étude et constituera une feuille de route pour la mise en œuvre et le suivi des instructions environnementales prévues. La rocade dans ses phases de préparation et de construction va produire des emplois directs et indirects dont pourraient bénéficier les populations locales (personnel administratif et technique des entreprises, main-d'œuvre non qualifiée...).