Les derniers événements ainsi que les prises de position divergentes au sein de la Troïka ont ouvert la voie à de nombreuses spéculations, dont la plus en vue est la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. «Il n'en est rien», dément M. Lajmi Lourimi, membre du bureau exécutif d'Ennahdha, dans une déclaration à La Presse. On en avait parlé avant les élections du 23 octobre, non pas comme une simple hypothèse, mais comme une quasi-certitude. Ennahdha avait dit, et ses ténors l'ont répété dans les médias, qu'il ne voudrait pas gouverner seul, que les problèmes de la Tunisie sont trop lourds; que cette étape était cruciale, et qu'il faudrait plusieurs années, pour prendre en charge tous ensemble les problèmes du pays. Fin octobre, on sait qu'Ennahdha, qui vient de gagner les élections, ne s'attendait pas à un score de cette ampleur, mais on sait aussi qu'il n'était pas prêt à gouverner. Plusieurs scénarios sont donc envisagés, dont un gouvernement de technocrates et de compétences et un autre politique, ouvert à plusieurs partis. Des personnalités sont d'ailleurs approchées. Pour le poste de chef de l'Etat, on a même réfléchi et annoncé un casting de personnalités sans appartenance politique. Aujourd'hui, la question revient au-devant de la scène. Les difficultés économiques, le tourisme qui tarde à reprendre, les investissements, l'emploi, les inégalités sociales et régionales, les tensions sociales et politiques, tout cela fait que l'idée d'un remaniement gouvernemental plus ou moins vaste s'invite à l'ordre du jour. Nous avons posé la question à différents acteurs et observateurs politiques, voici leurs réponses: