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Un besoin de sérénité !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2012


Par Rejeb HAJI*
«L'économie est fille de la sagesse et d'une raison éclairée, elle sait se refuser le superflu, pour se ménager le nécessaire», Jean-Baptiste Say
L'agitation sournoise qui se manifeste d'une façon absurde, apparaît, de plus en plus, au grand jour, avec son cortège d'exaspération et de rancœur. Elle est devenue intolérable puisque préjudiciable à la santé chancelante de l'économie du pays. La peur est que les chômeurs, par centaines de milliers, aujourd'hui, n'ayant plus d'espoir, fassent éclater, en lambeaux, tout ce que la majorité des cinquantenaires et leurs aînés a bâti dans l'enthousiasme et la satisfaction du devoir accompli; alors que d'autres encore gamins en ont profité pour être éduqués et soignés. Reste que l'histoire est seule juge du passé mais également, si besoin est, une justice indépendante et sereine, au-dessus de tout soupçon. Tous les Tunisiens aspirent aujourd'hui au calme et à la paix pour corriger les errements et pour relancer la machine économique en panne. Ils ne peuvent compter que sur leurs propres efforts et non sur le populisme prêché par des nouveaux prétendants, dont ils connaissent les parcours chaotiques, en vue d'une élection encore hypothétique. On oublie souvent que la politique est une affaire de résultats et non de règlements de comptes. Le politique est celui qui analyse, prospecte, propose et décide; non celui qui cherche des subterfuges et des amalgames. Quant à l'économique, quelle feuille de route ? Quels projets voient le jour ? Quelles solutions adoptées pour diminuer le chômage, contenir l'inflation et réduire les inégalités ? Nul besoin de l'état de grâce des «cent jours» pour faire le bilan, nous en avons déjà donné les raisons dans un précédent article (voir La Presse du 21 mars 2012). Aux arguments avancés, aux principes évoqués et aux faits signalés dans l'espace de liberté «Opinion» du journal La Presse, les réponses se font attendre. Certains, depuis la révolution du 14 janvier — œuvre grandiose de nous tous — ont oublié les rancœurs et les haines dont ils étaient victimes, durant les deux dernières décennies, ont proposé des pistes de réflexion et des scénarios du possible.
Crainte de conflits larvés
Le pays se lasse aujourd'hui des luttes pour la conquête du pouvoir. La crainte est que cette émotion née de règlements de comptes avec le passé ne dégénère en conflits larvés. Ce ne sont pas les gouvernants d'une période, quelle que soit leur idéologie, qui vont d'un trait effacer le passé millénaire de notre pays. Un peuple comme le nôtre qui a derrière lui un long passé, une ancienne civilisation, qui a maintenant ses cadres, son élite, aspire légitimement à ce que sa révolution soit couronnée de succès. Il désire vivre dans une atmosphère de liberté réelle. Il exige d'être associé à l'édification de sa propre destinée. Au lieu de remuer les couteaux dans les plaies, il faut être capable de voir le présent avec objectivité et dessiner le futur avec discernement. Actuellement, la Tunisie, à la croisée des chemins, attend de ce gouvernement élu de lancer des réformes substantielles, des réformes de structure. Les maux dont souffre le pays sont profonds, ayant leurs racines dans le passé lointain ou proche. Le malaise actuel est à la fois un malaise économique et politique. Tant que la situation politique n'a pas été révisée dans un sens de concertation, nettement plus démocratique, avec la participation de la société civile et des partis politiques, la crainte est que le désordre va continuer à régner. Le recours aux palliatifs et à l'autosuffisance ne pourront en aucune manière constituer la solution des difficultés de l'heure. Ceux qui sont aujourd'hui aux commandes, par le résultat des urnes et dont personne ne conteste la légitimité, assumeront devant l'histoire et devant le peuple la responsabilité de leur éventuel échec, dans l'instauration d'une paix permettant de renouer avec la stabilité politique et sociale. Même si les solutions sont difficiles à trouver, l'implication de l'administration qui a pleinement assumé son rôle — malgré les dérives des dernières années — et la volonté d'agir sont aptes à trouver les solutions les meilleures. Mais là encore, les dernières nominations et celles attendues témoignent d'un retour à une épuration programmée. S'il est incontestable que tous les Tunisiens, quelle que soit leur idéologie, ont droit à la promotion et au mérite, les critères de choix doivent être rendus publics. Les cursus des cadres aux postes de responsabilité, la déclaration de leurs revenus et de leur patrimoine ne feront qu'accentuer le retour à la confiance, garante de la croissance et par suite de la création d'emploi.
Besoin des capitaux étrangers
Loin des sentiers battus, nous avons proposé le recours à un emprunt national pour réaliser les réformes concoctées par les plus grands économistes du monde qui ont, de leur côté, appelé leurs pays respectifs à aider notre révolution (voir le Monde du 17/5/2011). Nous ne sommes pas un grand pays qui peut opter pour l'autarcie. Notre épargne intérieure n'est pas suffisante. Nous avons besoin de capitaux étrangers. Il ne faut donc en aucune façon les effrayer ou les rebuter. Pour des calculs sordides et des peurs sans raison, nous avons manqué le coche d'approfondir les suggestions proposées par les économistes. Essayons de relancer cet appel en organisant, dans les plus brefs délais, une conférence internationale au sommet pour aider notre démocratie en herbe. Nous en avons les moyens et la possibilité, tant que notre révolution est encore crédible. Les chantiers ne sont pas encore lancés et leur financement adéquat n'est ni disponible ni facile à obtenir. Nous avons pour notre part attiré l'attention sur la non-programmation des promesses de financement non réalisables à court terme (budget 2012 encore inconnu !) et prévenu de la dégradation future de notre dette souveraine. Rester cantonné dans l'assistance, vivre de charité et la perspective du peuple mendiant n'est pas de nature à remplir de joie, ni d'espoir; aussi convient-il de s'attacher à une œuvre gigantesque de redressement économique et social, de couper le mal à sa racine et de laisser le politique se débattre dans ses contradictions ? Appeler à l'unité, à l'effort et au travail, telle est, parmi d'autres, la mission urgente. Une conférence des partenaires sociaux devrait avoir lieu dans l'immédiat, dans l'espoir de relancer la croissance et de limiter la déroute de notre économie. Un sommet, où participeraient toutes les composantes de la société civile, devrait se tenir au plus tôt pour décider du rétablissement de l'ordre et d'un répit des manifestations pour la durée qui nous sépare de la fin de cette deuxième période transitoire. Entre-temps, une Agence nationale de l'emploi, voire un ministère confié à l'un des soixante ministres existants, devrait être créée. Cette nouvelle structure fonctionnelle, décentralisée et régionalisée doit jouir d'une autonomie administrative et financière. Son but est de chercher les gisements d'emplois régionaux, de relancer la formation, la création d'entreprises et la réinsertion professionnelle. Selon les moyens disponibles, elle peut imaginer des mesures ciblées favorisant l'emploi, la formation continue, les stages en entreprise, les conseils et les soutiens à la mobilité, à la réinsertion professionnelle, à la création d'entreprises... A côté de l'Etat, le secteur financier peut y contribuer par son savoir et son financement: obligation des banques dont le rôle dans les dernières décennies n'a pas encore été élucidé, à ouvrir des agences dans toutes les délégations et à fournir des emprunts à des taux faibles garantis par l'Etat, pour la création d'entreprises et pour la promotion de l'emploi dans tout le pays. Il est urgent également de revoir les conditions dans lesquelles les entreprises publiques ont été cédées, durant les dernières décennies, pour demander aux acquéreurs les réparations complémentaires nécessaires. Leur cession a privé le pays d'un pan d'emplois qui aurait pu être disponible pour nos jeunes diplômés. Les chantiers sont multiples dans tous les domaines. La Cour des comptes devrait évaluer la situation économique et financière du pays. Au vu de ses rapports, on pourrait bâtir à long terme une politique d'espoir et de changement.
Il est temps d'y penser, maintenant, car notre pays va subir encore plus la dure épreuve de la crise économique mondiale dont on projette la durée sur les cinq années à venir !


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