Plus vertigineuse que la chute des cours boursiers, la descente aux enfers du Stade Tunisien fait le désespoir de ses supporters Le chemin de croix du Stade Tunisien semble loin d'être terminé comme le rappelle la «claque» prise à Zarzis face à la «petite» Espérance. Résultat des courses, le Stade a déjà un pied dans le ravin et pointe à une peu enviable 11e place. Partis pour jouer la remontée express, les joueurs de Ben Sassi restent à quatre points du premier non relégable, avec une différence de buts largement défavorable. La situation est si désastreuse que le colmatage des brèches de la part du staff technique (effectif décimé), le pragmatisme de surface cher au bureau directeur actuel et les solutions les plus terre à terre ne suffisent plus pour «recentrer» un club en proie au doute mais qui n'est tout de même pas à l'agonie. Cela dit, de prime abord, l'exécutif stadiste actuel semble incapable d'arrêter la chute sportive et financière du grand club du Bardo, tout en admettant que la faculté à rebondir reste le propre d'un grand club. La matière est pourtant là Sans parler de cycle d'érosion ou de cours providentiel des événements, le manque d'endurance stadiste (là ou le bât blesse) est symptomatique de la situation actuelle de l'équipe. Le Stade manque cruellement de «poumons». Certes, un porteur d'eau, tel que Tej, apporte beaucoup en termes de ratissage et de quadrillage. Mais force est de constater que face à l'ESZ, récemment, le ST a mené au score avant de sombrer... faute de ressources et de suite dans les idées. Que reste-t-il du Stade Tunisien aujourd'hui ? Pas grand-chose, si ce n'est une équipe sans fond de jeu, composée de vétérans en bout de course (Akrout, Sellami, Selliti) et de jeunes pousses quelque peu trop tendres pour assumer le rayonnement d'un club aussi prestigieux. Car en dépit d'un vivier qui force le respect, Ben Ammar, Tej, Emmanuel, Mosrati et autre Maâtoug ne sont pas parvenus à donner raison à Khaled Ben Sassi, parachuté à la tête du Stade Tunisien il y a quelque temps, sans pour autant réussir à redonner un semblant d'âme à cette équipe. En réalité, si le Stade en est là, c'est en partie dû à une succession d'événements, une course de handicaps que le club n'a pas anticipée. Ben Ammar, une éclaircie dans la grisaille A l'intersaison, le club a perdu quelques piliers tout en les remplaçant par des seconds couteaux. Certains, à l'instar d'Emmanuel et Tej, sont talentueux mais inconstants aussi. D'autres, tels que le prometteur Ben Ammar, progressent à vu d'œil. Que ce soit face au tenant (et leader de la compétition) ou en déplacement face à un mal classé, Ben Ammar met au supplice son adversaire direct par ses dribbles et sa vitesse. Evidemment, il y a les circonstances, celles qui font que les jeunes issus du centre de formation stadiste, sont encore bien trop tendres pour un championnat aussi impitoyable que la Ligue I. S'aguerrir et fourbir ses armes aux côtés des aînés, c'est bien. Mais pour l'heure, ils n'ont (vraisemblablement) pas les moyens d'inverser la courbe descendante de leur club, de nouveau confronté à la dure réalité du classement.