En l'absence presque totale de communication, notre football est devenu objet privilégié de fantasmes, de scandales, de dépassements et de... profits. Licites et illicites. Savoir-faire et faire savoir Zouheïr Dhaouadi est sans doute un bon joueur, mais, à l'instar de tous ses collègues tunisiens, un très mauvais communicateur. Qu'il ne soit plus à l'aise au Club Africain et qu'il nourrisse d'autres ambitions, ceci est son droit le plus absolu. Mais qu'il sorte ainsi par la petite porte de son club, de l'équipe nationale, voilà quelque chose qui nous peine, qui nous surprend et qui explique toutes les difficultés que rencontrent nos joueurs quand ils partiront à l'étranger. Ce départ aurait bien pu se faire avec une conférence de presse où le joueur (et son agent) expliquent et justifient ce choix et nous éclairent un peu sur le plan de carrière de Zouheïr Dhaouadi. Pis encore, notre international a débarqué en France dans l'anonymat le plus total, ce qui est indigne de son statut et de sa réputation, réduit à répondre à des questions un peu bébêtes d'un journaliste français qui aurait dû avoir le réflexe de naviguer sur Internet pour savoir à qui il avait affaire. Résultat : on a eu droit à des «Quel type de joueur êtes-vous?»; «Appréhendez- vous de jouer en France?» Ou encore «Où en êtes-vous physiquement?» Et dire que Zouheïr Dhaouadi est l'un des tout meilleurs joueurs de notre championnat et de notre équipe nationale! Cela pour dire que Dhaouadi a peut-être le savoir- faire, mais en guise de faire savoir, il est franchement amateur. Encore et toujours Msakni... Le transfert de Msakni au club qatari de Lakhwya a fait, fait et fera encore beaucoup de bruit. La polémique n'est pas près de s'apaiser. Et pour cause : l'opinion publique sportive n'est pas près de digérer le fait que le meilleur joueur tunisien finisse sa jeune course (soit à 22 ans) dans un obscur club d'un obscur championnat du Golfe. Youssef Msakni est sans aucun doute un homme libre, mais c'est aussi un joueur qui appartient à un club, à une équipe nationale, à des fans et à tout un pays. Ce transfert a été ultérieurement entaché de manipulation et d'intox autour de la carrière future du joueur, ainsi que le montant de son transfert. Manipulation disions-nous. En effet, si nous ne contestons pas au club et au président de chercher l'intérêt du joueur, nous n'avons pas du tout aimé qu'on prenne les supporters et les journalistes pour ce qu'ils ne sont pas. «Youssef Msakni parti à Lakhwya pour mieux rebondir à Villareal et Paris Saint-Germain» : mais à qui veut-on faire croire ce non-sens footballistique. C'est comme si on nous disait que le Brésilien Neymar doit passer par l'ESZarzis pour, par la suite, finir à Barcelone. Voici pour le premier point. Le second point concerne le montant du transfert. Pourquoi avoir gonflé le montant du transfert et dans l'intérêt de qui? Pour «justifier» une très mauvaise affaire sportive ou alors pour noyer le poisson et détourner l'attention sur ceux qui ont été derrière la transaction et qui en ont profité. En tout cas, ce que nous savons, c'est que Youssef Msakni a fait là une très mauvaise affaire sportive; qu'il a été très mal conseillé et que le montant du transfert est très inférieur à ce qu'on a bien voulu nous faire croire. Ce que nous savons également, c'est que notre football est de plus en plus soumis à la loi de la jungle où des fauves et des rapaces ont brouillé toutes les cartes pour s'en mettre plein la poche. Et cela ne fait que commencer! Bouées de sauvetage Nous vous avions bien dit avant-hier que le Stade Tunisien de Kamel Senoussi est devenu un peu beaucoup la fameuse émission, aujourd'hui disparue, «Tournez manège». C'est ainsi que la folle course ou quête (c'est le cas de le dire) d'un entraîneur a connu hier son dernier (mais sûrement pas ultime) retournement. Après Tlili, Ghraïri, Mejri et Dragan, retour à la case départ, puisque le contact a été renoué avec Ghazi Ghraïri. Cette recherche désespérée d'un entraîneur est aujourd'hui la dernière carte que joue le président très contesté du club pour légitimer encore sa présence à la tête du Stade Tunisien. Pour notre part, nous nous étonnons de voir quelques personnages venus donner un coup de main au club cautionner un président rejeté par tous. Personnages qui engagent leur propre responsabilité et qui doivent, qu'ils le veuillent ou pas, justifier leurs choix et les assumer. Le fait est que si le Stade Tunisien devrait se sauver, Kamel Senoussi tapera sur la table et restera. Dans le cas contraire, il quittera le navire et laissera ceux venus lui prêter main-forte face à leurs... responsabilités. Quel dilemme!