• Toutes les mesures semblent avoir été prises pour ne pas mettre à mal le couffin de la ménagère durant le mois saint. Pourvu qu'il n'y ait pas de dérapages.... Le mois de Ramadan s'amène dare-dare, armé de ses trois «atouts» qu'on connaît : folie dépensière, consommation record et farniente. Et pour compléter les accessoires du décor ramadanesque, des commerçants s'en mêlent pour exhiber, parfois en toute impunité, leur «déferlante»: spéculation, hausse illicite des prix des denrées alimentaires et trafics de tous genres. Dès lors, en n'est pas un hasard si ces hors-la-loi ont été au centre des réunions préparatoires tenues récemment par les ministères concernés (Commerce, Agriculture, Intérieur, Défense, Santé et Finances) dans le cadre de l'établissement du plan d'action annuel qui tend à sortir d'un mois saint sans bobos. Qu'en sera-t-il justement du mois de Ramadan version 2012? Sera-t-il expédié dans de bonnes conditions? Ou, pour ne pas être pessimiste, fera-t-il chou blanc? Bras de fer Volet consommation d'abord. Aux dernières nouvelles, tout semble avoir été mis en œuvre pour éviter le déclenchement de cette sale et impopulaire guerre qu'est celle de la pénurie. C'est ainsi que deux mesures préventives ont été prises à cet égard, à savoir : Primo : le stockage, depuis quelques semaines, d'importantes quantités de produits alimentaires, particulièrement le lait, les viandes et les œufs, denrées —il est vrai— de base, ramadanesquement parlant. Pour certains de ces produits, l'Etat a été contraint d'aller les chercher à l'étranger, afin d'assurer la régulation du marché, la production locale étant insuffisante et donc incapable de satisfaire l'équilibre entre l'offre et la demande. «Non, pas question de pénurie cette fois-ci», jubile-t-on déjà au QG du ministère du Commerce où l'on assure que «les dépôts de stockage éparpillés un peu partout dans le pays affichent complet». De bon augure, mais aussi de... bonne guerre! Secundo : les ministères impliqués dans «la traditionnelle bataille du mois de Ramadan» ont tôt fait d'affûter leurs armes et de charger leurs accus, en promettant (j'allais dire «en jurant») de mener la vie dure aux contrevenants, là où ils seront. En effet, le modus operandi monté par ces départements prévoit des descentes quotidiennes aussi bien dans les marchés de gros que dans les dépôts de stockage, les circuits de distribution, les supermarchés, les souks et tous les autres points de vente de denrées alimentaires. Ces descentes, qui seront musclées parce que menées conjointement par les agents de contrôle économique et sanitaire flanqués d'agents de police et de soldats de l'armée (effet dissuasif oblige), fourreront le nez dans les factures, la qualité du produit jusqu'aux bons de livraison. Gare donc à ceux qui s'aventureraient à transgresser «la loi du jeu», des ordres ayant été donnés pour sévir sans pitié, avec les dégâts qu'on sait (avertissements, saisies, fermeture de l'établissement, etc.). Là-bas aux frontières Mais ce qui est encore plus prometteur, c'est que cette lutte frappera aussi à nos frontières, là où les agents de la Garde nationale, les douaniers et l'armée veilleront au grain, durant le mois saint, et seront sur le qui-vive pour couper l'herbe sous le pied des contrebandiers qui mettent souvent à profit le mois de Ramadan pour «s'enhardir» à passer clandestinement des denrées alimentaires de première nécessité dans les pays voisins où elles se font écouler au prix fort.