Malgré le renforcement des campagnes de contrôle de la contrebande et la multiplication des patrouilles mixtes, surtout au niveau des trois gouvernorats du Sud-Est, Gabès, Médenine et Tataouine, l'exportation illicite du bétail se poursuit vers le territoire libyen. Ce fléau a pris de l'ampleur avec l'avènement du mois de Ramadan. A ce propos, deux troupeaux comprenant des centaines de têtes, entre bovins et ovins, ont été interceptés par une patrouille mixte ( gardes-frontières et militaires ) sur la frontière, sur le point de passage vers le territoire libyen. Les passeurs se sont présentés comme des bergers, originaires de la zone, qu'ils n'ont jamais eu l'idée de franchir la frontière et qu'ils sont habitués à faire paître les animaux dans ces endroits . Lundi, trois grands camions transportant 200 têtes de bovins ont été appréhendés dans la localité d'El-Ouaâra, au nord de la ville de Dhéhiba, en route vers la Libye. Les procédures administratives et judiciaires ont été engagées contre les conducteurs et les animaux livrés à la douane. Au poste de Ras Jédir, la situation demeure dans l'expectative. Du côté tunisien, on apprend qu'il n'y a aucun problème à l'entrée comme à la sortie, et pour tout le monde. De l'autre côté, en revanche et contrairement à leur habitude, les agents libyens sont intransigeants. Pour eux, seuls les Libyens qui veulent regagner le pays ou les Tunisiens qui désirent rentrer chez eux sont autorisés à passer pour le moment . «Inutile de faire le trajet parce que les Libyens ne laissent passer personne. Ils n'ont pas encore reçu l'ordre de leurs supérieurs. Les mouvements de protestation qui ont eu lieu, de part et d'autre de la frontière, où des personnes ont été agressées et des voitures saccagées, sont à l'origine de cette décision qui ne durera pas certainement », nous confie Abdeslem K., originaire de Ben Guerdane, habitué à faire la navette entre les deux pays.