Objet éditorial non identifié, Rukh , la toute nouvelle revue culturelle, se présente comme un produit atypique, étonnant dans sa conception, élégant dans sa forme, élitiste dans ses choix, ambitieux dans ses objectifs et dans ses filiations. « Rukh, le phœnix de l'Antiquité persane, a croisé la route de Sindbad le marin et celle de Marco Polo. Oiseau mythologique des Mille et Une Nuits, gardien de la connaissance, et symbole du renouveau, Rukh explore de nouveaux horizons, des aubes laiteuses aux nuits pleines de promesses durant lesquelles, sous nos yeux, le monde arabe est en révolution depuis plus d'un an. Magazine de société et de culture dédié au nouveau monde arabe, Rukh avance en quête de villes invisibles et d'horizons verticaux.... » Ce numéro inaugural donne le ton et s'attache, sous la direction éditoriale de Hechmi Ghozali, à mettre en valeur les parcours et les identités des figures rebelles, des plus connues aux plus inattendues : rêveurs insoumis, hommes de la rue, pionniers contestataires, et fous à la dérive, ils sont les symboles d'un temps nouveau. Leurs quêtes, leurs combats, leurs victoires et leurs dérives ont permis des avancées significatives dans les domaines qu'ils ont choisi de défendre ou d'illustrer. Avec Rukh, partez à la rencontre de Mohamed Bouazizi le premier, bien sûr, mais aussi le vrai peut-être. De Salek, le visionnaire, qui créa la première chaîne de télévision privée dans les sables de Mauritanie. Des 99 super héros de l'Islam imaginés en BD. De Ali, le bandit d'honneur qui écume le Sinaï. Des trois Asfour, designers décalés qui ont conquis New York. De Afellay, l'énigmatique Berbère joueur du Barça. Ou encore de la sulfureuse réalisatrice libanaise Danielle Arbid. Tous portent en eux une révolte, une passion rebelle, une singularité qui en fait les porte-flambeaux de ce nouveau monde arabe. Rukh, cette nouvelle revue, qui se veut le reflet de « l'esprit du nouveau monde arabe », survole cet univers culturel, en dégage les lignes de force, les mouvements naissants, les fulgurances et les correspondances. Pour ce faire, on y a réuni une pléthore de talents, grands reporters, illustrateurs, artistes, photographes, écrivains de tous les horizons, libyen, libanais, algérien, mauritanien, français, italien, soudanais. Ils insufflent un air étrange, venu d'ailleurs, qui donne à cette jeune revue toute sa singularité, avec tout de même, par la sobriété de sa présentation, la rigueur de sa maquette, son refus du show off, une volonté d'inscription dans la filiation de la NRF ou de la revue Esprit Bienvenue à ce nouveau territoire littéraire arabe, aux promoteurs duquel on ne peut faire qu'un reproche : ne pas y avoir encore invité de Tunisiens.