Les agents de la municipalité n'ont pas encore repris du service et les déchets continuent à s'entasser un peu partout dans la capitale et la périphérie de la ville. La chaleur de ces derniers jours n'a fait qu'accentuer ces odeurs devenues insupportables. Au-delà de leur aspect, les conteneurs sont remplis jusqu'à ras-bord de déchets dans toutes les cités. Ce sont les effets sur la santé qu'il faut commencer à craindre avec cette chaleur qui prend ses quartiers. En effet, ces déchets sont constitués en majorité de produits biodégradables dont la décomposition est accélérée par l'effet de la chaleur. Ces produits, selon le Pr Ali Ben Khedher chef de service à l'Hôpital Abderahme- Mami de l'Ariana, libèrent des produits volatiles toxiques responsables non seulement de la dégradation de la couche d'ozone, mais aussi nuisibles pour la santé. La chaleur ne fait qu'accentuer ce phénomène de décomposition et la libération de produits soufrés, nitrés et contenant des radicaux libres. Les enfants sont les plus exposés aux risques liés à ces tas de déchets. Outre les microbes et les bactéries qu'ils peuvent véhiculer surtout sur la santé des enfants qui peuvent manipuler ces déchets, l'inhalation des gaz toxiques qui se dégagent de ces déchets peut provoquer plusieurs types d'irritations dont celle de la peau ou de l'appareil respiratoire. «L'inhalaltion de ces gaz peut entraîner l'apparition d'une urticaire ( réaction dermique) ou l'irritation de l'appareil respiratoire. Cela peut provoquer une toux et un écoulement du nez et des yeux. Chez les asthmatiques, respirer ces gaz toxiques peut entraîner une crise», précise le Pr Ben Khedher. Dans certains pays, comme les Etats-Unis, des précautions ont été prises. Les municipalités ont prévu des conteneurs pour les déchets biodégradables enduits d'un produit spécial qui a pour effet de limiter la libération de ce type de gaz. Quand suivra-t-on l'exemple en Tunisie?