La rubrique des recettes a besoin aussi d'une comptabilité analytique, ne serait-ce que pour savoir quels sont les produits les plus demandés par les consommateurs, les marques les plus vendues pour prendre les dispositions qui s'imposent auprès des fournisseurs De nombreuses entreprises de petite taille n'ont pas encore pris leur dispositions en vue d'intégrer la comptabilité analytique, continuant ainsi à gérer leurs affaires au jour le jour sans tenir compte des imprévus qui peuvent mettre à rude épreuve leurs équilibres financiers. Le choix de la comptabilité analytique constitue une solution aux problèmes de gestion financière auxquels sont confrontées nombre de petites enreprises. Pourtant, cette démarche rationnelle de gestion ne nécessite pas un investissement lourd, ni des connaissances pointues en matière de mathématiques. Les secteurs du commerce et de l'artisanat comptent, à eux seuls, de nombreuses entreprises de petite taille dont certaines n'ont pas encore évolué vers la comptabilité analytique qui doit tenir compte des différentes dépenses et recettes effectuées au cours de chaque mois. La comptabilité doit être, évidemment, tenue à jour par un comptable qualifié. Une visite dans certains commerces de petite taille nous a permis de constater que la question de la comptabilié analytique ne signifie rien pour plusieurs commerçants qui préférent encore gérer leurs affaires par leurs propres soins, sans doute par souci d'économie. Les gérants se contentent d'enregistrer, en fin de journée, les recettes et les dépenses. Ne pas alourdir les charges fiscales En effet, les fournisseurs qui visitent régulièrement les commerçants — soit selon un calendrier établi en accord entre les deux parties, soit sur appel du commerçant — pour fournir les produits manquants ou en quantités insuffisantes dont ont besoin les clients. Ces produits sont livrés et payés en cash (espèces ou chèques). Une facture est fournie au commerçant en contrepartie de l'argent reçu. A part les fournisseurs, ces commerçants — qui disposent d'un nombre très limité de travailleurs — payent certaines dépenses comme l'électricité, le loyer et les impôts. Entreprises familiales par excellence, ces commerces font travailler souvent des membres de la famille dignes de confiance. Les investissements lourds destinés à la rénovation des équipements et des locaux ne bénéfcient pas d'une rubrique exclusive dans le budget, mais se font en fonction du besoin. Donc, les prévisions de dépenses pour les mois ou l'année à venir ne sont pas prévues dans le budget de l'entreprise qui navigue à vue et compte tenu de la situation qui prévaut. En cas de panne d'une machine ou d'un réfrigérateur, le commerçant est obligé de recourir à ses économies ou de contracter un crédit. L'entreprise est, de ce fait, gérée comme une affaire familiale sans plus. Les recettes enregistrées quotidiennement ne sont pas toutres notées dans le registre et ce, dans le but de ne pas trop alourdir les charges fiscales. D'ailleurs, plusieurs commerçants ne livrent pas de facture ou de reçu pour le client sauf si celui-ci l'exige. Pourtant, la rubrique des recettes a besoin aussi d'une comptabilité analytique ne serait-ce que pour savoir quels sont les produits les plus demandés par les consommateurs, les marques les plus vendues pour prendre les dispositions qui s'imposent auprès des fournisseurs. Au niveau des artisans dont les revenus, il est vrai, sont plus modestes, la situation n'est guère reluisante. Les artisans se contentent de vendre leurs produits lors de certaines périodes de l'année qui connaissent une affluence des consommateurs comme les fêtes et les évènements de circonstance. Nombre d'artisans, notamment dans les régions intérieures, sont confrontés à des problèmes de commercialisation aussi bien au niveau local qu'au niveau des marchés extérieurs. Une telle situation ne leur permet pas évidemment de passer à la comptabilité analytique ni de recruter de nouveaux apprentis ou travailleurs. D'une façon générale, la comptabilité analytique devrait être intégrée progressivement dans les différentes entreprises de petite taille pour aider les intéressés à intéger cette méthode de gestion des affaires afin d'en tirer le meilleur profit à terme. En plus de l'acquisition des équipements nécessaires, il serait utile de dispenser une formation intensive en matière de comptabilité analytique pour les différents commercçants, artisans et industriels. A défaut de confier la gestion à un comptable qualifié, les promoteurs de ces petites entreprises pourraient alors prendre en charge cette opération délicate. Une comptabilité bien tenue permet d'anticiper sur les dépenses utiles pour l'entreprise en vue de parer à toute difficulté qui pourrait surgir et d'éviter les pertes dues à une mauvaise estimation des besoins des consommateurs. Le promoteur ne serait plus amené, de ce fait, de subir à chaque fois une situation complexe défavorable mais de se préparer bien à l'avance, chiffres à l'appui, pour la contourner et la dépasser avec le minimum de dégâts.