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«Vu le contexte général du pays, c'était une édition plutôt réussie»
Ils ont fait les festivals : Fethi Kharrat (directeur de la 48e session du festival de Carthage)
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2012

Désigné in extrémis pour assurer la direction du Festival de Carthage, M. Fethi Kharrat, directeur général du département Cinéma au ministère de la Culture, nous entretient des dessous de cette 48e session.
Quel bilan feriez-vous vous-même de cette édition 2012 ?
Normalement, ce sont les communicateurs, les observateurs, les critiques et même le public qui seraient les mieux placés pour en parler, moi étant de l'intérieur de l'opération. Toutefois, je dirai que c'est un bilan globalement positif. Il importe de savoir qu'à deux semaines du démarrage de la manifestation, on doutait encore des possibilités de sa faisabilité, et ce, en raison de la conjoncture sociale que connaissait le pays. D'ailleurs, à la date du 13 juin, jour de la conférence de presse, le pays était soumis au couvre-feu. Nous avons tout de même décidé qu'il ait lieu malgré tout, ne serait-ce que pour dissiper un tant soit peu une atmosphère générale devenue assez tendue, mais aussi pour véhiculer à l'étranger l'idée que notre pays se remet petit à petit des soubresauts qui l'avaient secoué. Nous avons donc organisé le festival et, fait notable à souligner, le public a largement adhéré à cette manifestation, je dirai même que contrairement aux éditions précédentes, on a enregistré cette année un flux considérable, un vrai record. A mon sens, les Tunisiens avaient ras-le-bol des débats politiques et cherchaient un exutoire quelconque à travers le festival qui, en même temps, leur a permis de renouer avec certaines de ses habitudes. D'ailleurs, il m'a été donné de remarquer quelque chose d'incroyable : des citoyens munis de couffins arrivaient aux gradins de l'amphithéâtre avant même la rupture du jeûne puis y dînaient, simplement dans un souci de garantir leurs places et ne pas manquer le spectacle.
Cela étant, il y a lieu de parler de publics au pluriel attendu que les programmations ont été conçues dans la diversification en vue de toucher le public le plus large possible et avec toutes ses franges sociales. Ce but a largement été atteint. Vu le contexte général du pays, c'était une édition plutôt bien réussie.
Est loin de nous l'idée de contester votre désignation à la direction du festival, mais votre nomination nous fait penser qu'il n'y a pas, au ministère de la Culture, une stratégie sur le long terme, sur l'année du moins; il s'agit tout de même d'un festival de grande envergure...
Il faudrait replacer les choses dans leur contexte. Le ministre actuel a été nommé en janvier 2012, et il aurait fallu déjà qu'un directeur du Festival de Carthage soit désigné. Or, à son arrivée, le ministre s'était trouvé dans l'obligation de ‘‘mettre de l'ordre d'abord aux effets de la maison'', le dossier social des personnels d'une part, et, d'autre part, des postes de responsabilité inoccupés, tels à Beït el Hikma, à l'Institut du Patrimoine, à l'Anep, à l'Agence de sauvegarde du patrimoine et de promotion culturelle, etc. Pour ne rien vous cacher, sachez que le ministre a proposé la direction du festival à certaines personnes qui, pour diverses raisons, ont refusé cette responsabilité. Quand c'était mon tour, j'ai accepté sans même discuter, considérant que ça aurait été mal vu que tout le monde se défile devant une telle responsabilité. Avec toute l'équipe qui m'a soutenu, nous avons pris le risque d'organiser une session avec le minimum de dégâts, sachant qu'un festival ne se fait pas trois ou quatre mois à l'avance, mais toute une année.
Cela dit, j'estime que le festival nécessite d'être revu, d'être restructuré, d'avoir un siège et un secrétariat propres et permanents, et surtout qu'à ce jour il n'a pas encore un statut légal, il n'a même pas une existence légale. A près de 50 ans d'existence, il est fort temps qu'il s'organise en tant qu'entreprise culturelle en bonne et due forme.
C'est donc pour cela que nous n'avons pas eu droit à une vraie ouverture...
La question de l'ouverture a toujours été controversée; pour beaucoup, elle se doit d'être tunisienne, d'où, ces dernières années, des ouvertures pas toujours réussies, pour une raison ou une autre. Il est vrai qu'il aurait fallu confier l'ouverture de cette édition à un réalisateur pouvant donner à l'événement une portée scénique plus colorée, meilleure ; sauf que nous étions très limités dans le temps, ce qui a parfois donné lieu à une espèce d'improvisation, sans une réelle visibilité.
C'est devenu une constante au Festival de Carthage de programmer au moins une soirée à échec certain, sur le double niveau culturel et commercial ... Comment se fait l'étude des dossiers ?
En ce qui concerne cette année, voilà ce qui s'est passé. Dans notre approche – celle du ministre et de moi-même –, il était décidé que la participation des artistes tunisiens ne dépasse guère les 20 %, considérant que le festival est international avant tout et après tout, pas national. Dans d'autres pays, les festivals internationaux ne programment même pas 5 % d'artistes locaux. Il n'est pas dit que le pays hôte doit nécessairement avoir la part du lion. Quand nous avons donc rendu publique la programmation initiale (avec six spectacles locaux), il y a eu des protestations un peu partout, et notamment du côté des syndicats. Cela nous a acculés à enrichir la participation tunisienne de quatre spectacles supplémentaires. Le problème c'est que certains artistes tunisiens veulent coûte que coûte fouler la scène de Carthage rien que pour le plaisir d'y monter, quitte à ce qu'il n'y ait point de communion avec le public. Le résultat est que, en dépit de certains tapages publicitaires pris en charge par les artistes eux-mêmes, le public n'a pas répondu à l'appel : pour l'un d'entre eux, nous avons vendu... 112 billets. Uniquement. Je ne vous cache pas que pour un festival de l'envergure de Carthage, c'est très gênant un tel résultat. Je suis même tenté de savoir ce que ressent un artiste se produisant devant moins de deux cents personnes. Mais que faire ? Rompre une fois pour toutes avec l'artiste tunisien ? Continuer à le programmer en faisant fi des résultats presque connus d'avance ?... Cela nécessite tout un débat devant réunir toutes les parties concernées.
Quelques-uns reprochent au ministère sa partialité au niveau du tapage publicitaire, justement...
Pas du tout !... Nous avons décidé pour chaque artiste 8 passages à la télévision, et un quart de page dans un journal, sans compter le service de presse du ministère qui a permis une certaine publicité à travers les ondes des radios. Nous avons fait en sorte que la publicité à la télévision passe la veille du spectacle ; or, certains spectacles ont eu lieu à guichets fermés plus de quatre jours avant le spot publicitaire en question. Ce que je peux dire, c'est que le public est seul juge et bien à l'avance, avec ou sans publicité : ou il est convaincu de la vedette ou il ne l'est pas.
Le ministère n'est pas sans savoir que certaines vedettes drainent des foules immenses. Mais il ne fait rien pour l'organisation : trop-plein, bousculade, et tout le monde est sur les dents. Pourquoi vendre plus de billets qu'il n'y a de places ?
D'abord, une petite donnée : il n'y a personne qui sache avec exactitude le nombre de spectateurs que peut jauger l'amphithéâtre. Rien de scientifique n'a été fait dans ce sens, et puis c'est compréhensible : quel est l'espace séparant le spectateur de son voisin ? 20 cm ? 25 ? Un peu moins, un peu plus ? Comment le savoir avec exactitude ?... Ensuite, les places ne sont pas numérotées. En revanche, ce que nous savons, c'est que jamais nous ne vendons plus de 6 mille billets. Il faudrait y ajouter mille abonnements pour deux personnes chacun, donc deux mille ; ajoutons 450 cartes pour les journalistes et les communicateurs qui peuvent, à leur tour, se faire accompagner, donc mille spectateurs en tout ; puis, il y a les invitations, au nombre de 300 ; et enfin, les fuites qui, elles, restent incontrôlables et imparables, quoi qu'on fasse. Tant que certains citoyens se plaisent à resquiller, à squatter les places réservées aux autres, à brûler les feux et, bref, à ne rien respecter de la vie civique, on ne peut logiquement imputer la faute à l'organisateur de tel ou tel événement. C'est tout un esprit et toute une mentalité qu'il faudrait combattre en premier lieu.
Vous êtes en principe au courant des toutes dernières superproductions cinématographiques dans le monde. Comment programmer à Carthage des films de 3ème catégorie, le genre speeder man et autres ?
Le festival n'a pas les moyens pour contracter avec un distributeur étranger le passage d'une superproduction, il n'est pas logique de dilapider 20 à 25 mille euros pour une diffusion unique à Carthage. Nous n'avons donc qu'une seule possibilité : recourir au distributeur tunisien pour la diffusion de films disponibles. L'idéal aurait été que je programme des films de qualité tels ceux vus au Festival de Cannes, mais bien des obstacles nous y empêchent.
Tant que nous y sommes, quelles sont les nouvelles du cinéma tunisien ?
Il y aura 15 longs-métrages que le public tunisien pourra voir cette année, précisément lors des JCC. Je cite, à titre d'exemple, le film de Mahmoud Ben Mahmoud, Le professeur, de Chawki Mejri, Le royaume des fourmis, de Nouri Bouzid, Mille feuilles mais je crois qu'il a changé d'intitulé, de Nidhal Chatta, Le dernier mirage, de Mohamed Dammaq, Jeudi après-midi, etc. Une bonne quinzaine de films documentaires et de fictions que va découvrir le public tunisien. Une bonne moisson car au titre de deux exercices, 2011 et 2012.
Pour quelle enveloppe budgétaire générale?
Nous subventionnons en moyenne à hauteur de cinq cent mille dinars le film. Sinon, la nouveauté c'est que le Cnci (Centre national du cinéma et de l'image) va décoller bientôt, avant la fin de l'année. C'est une entreprise à caractère commercial avec une autonomie financière et administrative ; car jusqu'ici, on gère les affaires du cinéma avec les lourdeurs de l'administration qui implique bien des rouages compliqués. De ses prérogatives, je cite la promotion de la création, l'organisation de tous les secteurs liés au cinéma (distribution, exploitation, etc.), l'encouragement à la création d'espaces de projection (salles), la conservation de la mémoire nationale cinématographique (cinémathèque, conservation des archives), et la promotion de la culture cinématographique dans les espaces appropriés comme les maisons de culture et autres.


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