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Le régime parlementaire n'est ni un dogme religieux ni un principe sacré
Conférence de presse de Rached Ghannouchi
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2012

Le mouvement Ennahdha poursuivra en justice les journaux qui ont repris les délires du ministre syrien des Affaires étrangères
La Troïka poursuivra la conduite du pays jusqu'aux prochaines élections
Nous sommes attachés au respect de la date des élections
Le ton qui a marqué, hier, la conférence de presse donnée par Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, en vue de présenter la composition du nouveau bureau exécutif du mouvement, était celui de l'apaisement, de la recherche du consensus et de la mise au point d'un discours qui essaie de dépasser les divisions et les dissensions au sein de la Troïka au gouvernement et d'insister sur les points qui rassemblent. L'objectif, plusieurs fois souligné par le leader nahdhaoui, est de parvenir aux prochaines élections générales dans les meilleures conditions possibles sur le plan politique, sécuritaire, social, économique et médiatique.
Entouré de M. Abdelfattah Mourou, vice-président d'Ennahdha et représentant personnel du président du mouvement, Ameur Laârayedh, vice-président et chef du bureau politique, et Wassila Zoghlami, responsable chargée de l'action des masses, Rached Ghannouchi a répondu, sans détour à toutes les questions des journalistes, réussissant à satisfaire leur curiosité et allant jusqu'à exprimer, haut et fort, de nouvelles positions que le mouvement Ennahdha pourrait prendre à l'avenir.
Il s'agit principalement de la possibilité pour Ennahdha de renoncer à son attachement à son choix, maintes fois répété et réaffirmé, du régime parlementaire.
Cheikh Ghannouchi l'a clamé texto : «Ce régime ne fait pas partie de la religion et il ne constitue pas un principe sacré. Cependant, nous l'avons adopté au sein d'Ennahdha parce que nous le considérons comme le système le plus habilité à consacrer la démocratie et le pluralisme et parce que nous estimons que le régime présidentiel dont les Tunisiens ont souffert durant plusieurs décennies peut rouvrir la voie au retour de la dictature et de la tyrannie».
La Troïka se poursuivra jusqu'aux prochaines élections
Ennahdha est-elle toujours attachée à la Troïka actuellement au pouvoir en dépit des dissensions qui ne cessent de la traverser, plus particulièrement à la suite du discours virulent à l'encontre d'Ennahdha, adressé par le Dr Moncef Marzouki aux congressistes du CPR ?
Le président d'Ennahdha reconnaît que dans les coalitions gouvernementales, y compris dans les pays les plus ancrés dans la démocratie, «il y a toujours des difficultés et des divergences de vue que personne ne peut ignorer et c'est le cas avec nos partenaires du CPR et d'Ettakatol. Toutefois, nous demeurons convaincus que la Troïka actuelle doit se poursuivre et elle conduira le pays jusqu'à la fin de la deuxième étape transitoire et l'organisation des prochaines élections générales. Il faut, cependant, relever qu'il existe une institution de coordination au sein de la Troïka qui est chargée d'examiner toutes les questions sur lesquelles nos avis divergent et de proposer des solutions qui nous engagent tous. Les élections se tiendront-elles dans les délais impartis ? C'est une question à laquelle je ne peux pas fournir de réponse précise. Notre ambition, au sein d'Ennahdha, est que la feuille de route déjà établie soit respectée. Seulement, le dernier mot revient à l'Assemblée nationale constituante appelée à accélérer l'élaboration définitive de la Constitution et son adoption».
Aux accusations portées contre sa personne par Walid Maâlem, ministre syrien des Affaires étrangères, affirmant que l'Emir du Qatar a servi au président d'Ennahdha un chèque de 150 millions de dollars pour financer la campagne électorale du mouvement, cheikh Rached Ghannouchi apporte un démenti catégorique. «Ce sont des informations fausses et sans aucun fondement. Il n'est pas surprenant qu'un ministre dont le régime agonise délire et répand un mensonge sur la Tunisie qui a été le premier pays à avoir enflammé le printemps arabe et expulsé l'ambassadeur d'un gouvernement sauvage qui n'hésite pas à tuer, au vu du monde entier, les civils. D'ailleurs, nous allons poursuivre en justice le journal The Independent qui a publié ces mensonges, le journaliste qui a signé l'article et les journaux qui ont repris ces allégations sans avoir l'honnêteté de nous contacter pour vérifier ces informations. Nous avons déjà gagné plus de 10 affaires de diffamation contre plusieurs journaux étrangers, à l'époque du président déchu».
Des critiques injustifiées
A propos des critiques adressées au conseiller des affaires politiques du chef du gouvernement, Lotfi Zitoun, et de sa propriété de la chaîne TV Azzitouna, cheikh Ghannouchi rétorque : «Je n'ai pas diligenté d'enquête sur cette affaire, et de toutes les manières, Ennahdha n'a pas à s'immiscer dans les affaires de propriété des journaux ou des chaînes de télévision».
Quant aux virulentes critiques adressées par le Dr Moncef Marzouki au mouvement Ennahdha dans son message au 2e congrès du CPR, Ghannouchi dira «qu'elles sont injustes et inadmissibles. D'ailleurs, les responsables du Congrès pour la République nous ont rassurés que cette analyse n'engage en rien le parti et que Marzouki n'a fait que répercuter ce que la rue répète. Les responsables nahdhaouis ont exprimé leur opposition à ces déclarations, précisant qu'on ne peut être, à la fois, au gouvernement et dans l'opposition. Les nominations dans l'administration à l'échelle centrale et régionale sont du ressort du gouvernement qui n'a pas dépassé ses attributions en la matière, privilégiant la compétence et la probité».
Un rendement qui n'est pas exemplaire
Ennahdha a-t-il appelé à la marche des jeunes du mouvement prévue aujourd'hui, vendredi 31 août, pour protester conter la lenteur observée par le gouvernement en matière de poursuite des symboles de l'ancien régime accusés de corruption et de malversation ?
A cette question, Ghannouchi répond que le mouvement «n'est pas derrière cette manifestation ni celle programmée pour le 7 septembre prochain. Toutefois, nous appuyons cette initiative qui s'inscrit dans notre action appelant le gouvernement à résoudre le problème de la corruption avec le maximum de célérité».
En ce qui concerne le rendement du gouvernement, Rached Ghannouchi souligne : «Tout le monde a sa propre évaluation. Il est certain que le rendement du gouvernement n'est pas exemplaire ni exempt de reproches mais il faut le placer dans le contexte où il évolue. Il y a sûrement des réussites comme la relance du secteur touristique et certains ratages qu'il est sommé de rectifier».
La question épineuse des salafistes et de la violence qu'ils répandent partout sans que le gouvernement ne leur oppose la fermeté requise a été également au centre des réponses du cheikh Ghannouchi.
«D'abord, souligne-t-il, le problème est assez complexe au niveau du concept salafiste lui-même. A mon sens, il faudrait parler d'extrémistes ou de faction endurcie. Reste que criminaliser collectivement ces jeunes constitue une pratique à laquelle ont recours les régimes totalitaires. Je reste convaincu que la culture religieuse modérée des Tunisiens finira par intégrer cette catégorie. Avec la stabilisation de la situation politique, nous parviendrons à une pratique religieuse qui intègre tout le monde, qui n'exclut personne et qui ne déclare personne comme apostat».
M. Abdelfattah Mourou, vice-président du mouvement Ennahdha et représentant personnel de Rached Ghannouchi, a parlé de la question de la criminilisation de l'atteinte au sacré précisant qu'il «est préférable que ce dossier soit confié à une justice impartiale et indépendante, plutôt que de laisser les choses en l'état actuelle où c'est la rue qui décide, à travers certaines parties qui se sont autoproclamées gardiennes exclusives du sacré et font ce que bon leur semble en interférant dans les convictions des gens et dans leurs doctrines».


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